Velvet Kills est un duo electro sombre qui a sorti son premier EP en mars 2016, Memory. Drôle de nom pour un début, de quelle mémoire parlent-ils ? Susana et Harris se sont rencontrés en 2015, moins d'un an avant cette première création, ce qui ne laisse pas beaucoup de place pour le passé. En tout cas, ces souvenirs ne sont pas gais, à l'image de l'ambiance industrielle dégagée par l'album.
En quatre titres, ils posent une ambiance sombre et râpeuse, portée par une voix rauque et des dissonances électros un peu sales.
Des grattements sourds de basse, des chuintements de machinerie, on se croirait dans le métro, et on n'ose pas trop toucher les murs de peur de se choper un truc. L'ambiance est cinématographique. Avec «Clog » par exemple, on se réveille dans un film de SF, on s'attend à voir clignoter au mur l'écran du visiophone et voir les vaisseaux spatiaux par la fenêtre. Les notes grêles de synthé accompagnées de quelques distorsions de basse, rappelant l'époque new wave et OMD, rendent l'ambiance de «Memory» pesante et moite. «Rain» nous électrocute, avec ces bruits de machinerie sous la pluie, ça va forcément mal finir.
C'est exactement l'ambiance que souhaitent laisser les Velvet Kills, ce côté froid à la Joy Division, dont ils reprennent «Shadowplay», on les entend presque dire : «Ne compte pas sur cette musique pour te requinquer, c'est comme ça la vie».
C'est brut, attention : ça sera trop électro pour les puristes, mais c'est une chouette bande-son pour des trajets urbains grisâtres.
