Bright Curse – EPonyme

Premier EP pour les frenchy exilés à Londres de Bright Curse. On vous le disait encore récemment avec l'annonce du Stone Rising Festival, la scène française de Doom/Stoner/Psyché, passée de l'autre côté de la Manche ou pas, se porte excellemment bien. Evidemment, avec un grand nombre de productions, souvent de qualité, les exigences sont d'autant plus élevées. Pas de quoi effrayer Bright Curse, trio formé sur les cendres d'autres projets et composé de musiciens expérimentés qui se sont orientés vers un son particulièrement sombre et psyché. A ce titre, la pochette (magnifique au demeurant) illustre parfaitement la musique du combo qui a pu enregistrer ce premier effort grâce à une campagne de levée de fonds sur Kiss Kiss Bank Bank et le faire masteriser par Brad Boatright, chanteur guitariste de From Ashes Rise. Une vraie success story en somme, reste bien sûr à voir si le contenu est à la hauteur de cette description alléchante mais superficielle.



 

A l'évidence, on n'a pas affaire à des débutants et il existe une véritable alchimie au sein de ce trio qui s'il bénéficie bien sûr du travail précédemment réalisé, n'a somme toute encore que quelques mois d'existence. Pour autant, il apparaît assez rapidemet que le groupe aurait peut-être gagné à attendre un peu, au moins avant de lancer les grandes manoeuvres de démarchage. Car malgré ses qualités, le projet sonne encore un peu vert. Mais avant d'aborder les sujets qui fâchent, attardons-nous un peu sur les poins positifs.

Les titres sont longs, le groupe prenant un malin plaisir à prendre des chemins de traverse, à poser son ambiance, à développer tranquillement son groove le long de compositions qui lorgnent vers le Doom Psyché avec de longues plages instrumentales contemplatives qui s'acheminent pesamment vers des gros riffs au son de guitare bien gras. L'ambiance sépulcrale de rituel évoque les ténors du genre comme Graveyard, mais Bright Curse sait aussi développer des phases plus aérées sur lesquelles la voix devient claire. La plus grande force du groupe réside sans doute dans cette capacité à passer de phases calmes et planantes à des passages plus puissants sans que l'on ressente jamais de cassures de rythmes. Une fois de plus, il existe une véritable alchimie au sein de ce trio qui ne demande qu'à être développée.
 

bright curse, graveyard, soul manifest, doom

Certaines pistes sont de franches réussites, notamment l'excellent "The Hermit", qui ouvre le bal, ou la plaintive "Mind Traveller" qui conclut cette première galette. On sera moins indulgents avec le riff bateau de "Unknown Mistress", déjà entendu des milliers de fois. Bien sûr, de nombreux combos de ce courant se contentent de recycler Black Sabbath, mais ce n'est pas une raison pour ne pas râler devant le manqe d'inventivité de certains riffs puissants mais déjà bien trop entendus pour pleinement convaincre. Les solos de guitare sur fond de cavalcade de basse sont bien amenées et interprétés, mais tout de même, il doit être possible de s'éloigner davantage des canons du genre, sinon dans le fond, au moins sur la forme. Ces reproches ne doivent pas éclipser le potentiel palpable du trio, mais rappellent que Bright Curse doit encore s'affirmer avant de pouvoir espérer s'imposer. Le groupe en a les moyens, espérons qu'il saura faire ce qu'il faut pour exploiter au mieux ce beau potentiel qui est le sien.

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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