Mothra Slapping Orchestra – Toi tu creuses

Mothra Slapping Orchestra ! Résumons-nous. Un orchestre, du slap et un papillon ennemi de Godzilla dans des mangas série Z. Là, c’est sûr, tout part en couille. T’en veux du rock ‘n’ roll ici, bordel ? Marre des joyeuses déconnades potaches ? Allez, c’est parti pour le Mothra Slapping Orchestra

Passée la surprise du nom, penchons-nous sur les décibels générés par l’orchestre du papillon qui slappe ! Et là, pan ! La baffe dans ta gueule ! Le battement (voire le batman) d’aile du papillon, il arrive comme un direct au menton. Dès, l’intro les mecs plantent le décor. Un dialogue pompé au Blondin d’Ennio Morricone vient nous jeter à la face le titre de l’album : Toi tu creuses… La pochette façon catcheur sixties minimaliste à souhait nous rappelle que maintenant le match va commencer. Huit rounds représentant autant de brulots rock ‘n’ roll pur jus.

Difficile de définir le style du papillon. Le riff de "Kick Your Ass", rock à souhait, donne quand même quelques indications. Message simple, “Never turn back I’m gonna kick your ass”. Un style bien heavy quand même avec un refrain quasi garage. Le Mothra Slapping Orchestra mélange tout un tas d’influences pour  créer sa propre identité musicale.

Les textes alternent (en se rapprochant parfois du punk alternatif) entre le français et la langue du frère de Britney (Shake). Les textes sont crus comme la viande bouffée par les "Pitt staff rott", morceau éloge de la gent canine et surtout de la manière dont elle utilise ses canines. La section rythmique attaque très fort et laisse la place au soliste qui s’y jette  allégrement la gueule ouverte. "I wanna be your dog" comme disait l’autre.

Les morceaux chantés en français font penser aux riches heures du ska punk core qui a sévi fin 90 dans nos contrées métropolitaines emmenés par les fabuleux Kargol’s entre autres. Pas étonnant, le contrebassiste était chanteur de Gilbert et ses Problèmes, groupe qui connut son heure de gloire en terrain punk, il y a quelques décennies.


"Le bonheur" ! A en croire la définition que nous en donne les Mothra dans leur morceau ainsi nommé, ils le vivent à 100 à l’heure. Un beat ska façon tchigidop tchigidop des Specials, une contrebasse justifiant l’éviction des précédents bassistes et palliant ainsi haut la main les disparitions mystérieuses des anciens titulaires du poste. S’ils avaient pu récupérer un pote pour pousser trois notes de sax le groupe serait devenu le Madness Slapping Orchestra. En tout cas ce bonheur nous arrive comme une baffe dans la gueule et pauvre pécheur que nous sommes on tend l’autre sans hésiter ! Oh oui ! Frappe-moi le bonheur !

Coté anglicisme, on retrouve tout d’abord cette magnifique ode au gnome de Mine et à Police. La version Mothraïsée du célèbre "Kiss" nous laisse imaginer ce que Prince aurait pu donner avec vingt centimètres en plus de tour de testicules ! Un vrai "Kiss" couillu ! Eric, au chant, réinterprète le titre comme s'il était l’œuvre de James Hetfield.
 


 

"Now" résume bien la sauvagerie du trio. Un trio avec une contrebasse, un mec qui joue avec un Gretsch à paillettes ? Faudrait être né sur mars pour ne pas faire une petite comparaison avec les Stray Cats. Mais puissance dix ! La où le Setz' faisait twanger les vieux Fender, Mothra préfère tronçonner du gros son et le bassman se prend alors pour Lee Rocker.

Mothra ? Manga ? Forcement les gars maitrisent la série Z sur le bout des doigts.  "Flying saucers on the beach" sonne comme un générique horror movie avec quelques accents de Misfits au niveau de l’ambiance instaurée bien que le tempo soit moins rapide. Le lien avec le cinéma de série de B à Z est évident aussi avec "Zombie party time". Encore un morceau bien branlé avec des histories de morts-vivants. Ceux là ont l’air de bien s’éclater. Un texte qui semble tout droit sorti des aventures du Bourbon Kid dans le Livre de la Mort et ses trois suites. Si vous ne connaissiez pas, allez y c’est du bon aussi. 

Au final, on tient ici des gars qui ont quand même un sacré pet au casque. L’abus de dodo (bière ou plutôt institution locale réunionnaise et les substances illicites n’y sont certainement pas étrangères). Ils ont aussi un sérieux problème avec les créatures mortes ou imaginaires (les soucoupes volantes, les zombies, Prince...) Mais… ils jouent bien…

Donc si vous aussi vous croyez en des forces supérieures et qu’Elvis est vivant, peut-être bien qu’Eric le chanteur en est la réincarnation. Les Mothra Slapping Orchestra ont conservé la fougue d’ados pré-pubères mais pourtant approchent les quarante balais. L’air de l’Ile Bourbon conserve les vieux pirates, pas de doutes…

Les légendes disant même que Keith Richards vient y faire quelques cures de jouvence. En tout cas, ça bouge du coté de Reunion Island… Après la compil Maudit Tangue, Les Salauds, les Mothra Slapping Orchestra sont là pour montrer la voie du rock ‘n’ roll… Apparemment, ils ont entrainés dans leur sillage les Tukatukas qui ont aussi envoyé leur travail à la Grosse Radio.

Et pour le mot de la fin j’en choisirais deux : Mikael Thuillier. Comme il est crédité dans tous les albums rock de la Réunion, y compris celui des Mothra Slapping Orchestra, je me suis donné un petit challenge, citer son nom dans tous mes articles concernant le rock réunionnais. C'est chose faite en le remerciant pour ses superbes clichés illustrant ma chronique. Il était temps celle-ci touche à sa fin… Bonne écoute !!!

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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