Backtrack Lane – Black Truth and White Lies

On vous a fait gagner leur album toute la semaine dernière, et comme on n’a pas l’habitude de proposer de la daube, il ne fallait pas être bien finaud pour deviner que le premier album de ce groupe de petits jeunes qui monte en a sous le capot. Backtrack Lane, c’est un quatuor formé en 2009 en région parisienne, bien décidé à hurler son amour pour le (hard) rock’n roll qui dépote. Telle est la mission de ce premier album, Black Truth and White Lies, sorti le mois dernier. Car depuis un paquet d’années maintenant, les formations bien décidées à reprendre le flambeau des glorieux aînés AC/DC, Aerosmith et consorts sont légion. Koritni, Airbourne, The Answer, The Treatment, et on en passe… Pas évident de se tailler une place au sein de cette scène surpeuplée. D’autant qu’il faut bien le reconnaître, aussi performants soient-ils, la plupart de ces combos n’apportent pas beaucoup d’eau au moulin. Et bien qu’il soit agréable (essentiel ?) que des groupes continuent à pratiquer cet art ancestral du rock'n roll qui envoie le bois sans se poser trop de questions, la redite pure et simple guette souvent.

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Fort heureusement, tout n’est pas si noir et si certains de ces combos ont franchement déçu, d’autres ont su tirer leur épingle du jeu. Backtrack Lane semble pour l’instant être de ceux-là. Car si ce premier album n’échappe pas systématiquement à quelques lieux communs pas désagréables mais déjà vus et revus, il sait aussi se faire plus moderne, piocher chez les Foo Fighters et dans une scène rock plus récente pour enrichir sa musique juste ce qu’il faut et rappeler les espoirs qu’avait suscité Koritni sur son premier jet, avant de se diriger peu à peu vers le glam 80s (ce qui n’est pas un crime en soi, juste une affaire de goûts). Du coup, des compos comme « Untie me now », la semi-ballade « Ain’t it enough » ou le plus sombre « Bad Stories » passent impeccablement bien et évitent le piège du copier/coller tout en s’avérant diablement accrocheurs.


 

Quand en plus Backtrack Lane nous montre qu’ils sont capables de pondre du groove incendiaire comme sur le très chouette « I Live again » (l’occasion pour Eddy Santacreu, guitariste de Koritni, de taper le guest), on comprend que ce qui n’aurait pu être qu’un énième disque de rock’n roll aux hormones de plus tient en fait franchement bien la route. Bien sûr, les réfractaires à ce type de musique n’y trouveront pas grand-chose pour leur accrocher l’oreille quand ils n'auront pas envie de se pendre à l'écoute des ballades, mais les autres savoureront avec plaisir une voix plus versatile qu’il n’y paraît, dont le petit côté Pearl Jam dans ses moments calmes pourrait gagner à être développé. Ce qu’on peut en effet craindre pour le futur du groupe, c’est qu’il fasse la même connerie que The Answer (pour ne pas les nommer) et se contentent d’envoyer la purée sans discontinuer sur leur 2e album, revenant à un hard rock des familles hyper convenu. On n’en est pas encore là, et pour l’heure, autant savourer comme il se doit un album qui fait l’effort de se démarquer et par là même justifie qu’on lui porte un intérêt mérité. Un album plus varié qu'une écoute superficielle ne pourrait le laisser croire et vraiment prometteur.

7,5/10

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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