Dick Rivers – Rivers

Un jour après la chronique de Edgecrusher sur la mièvrerie insane d'Izia, il me fallait m'en retourner aux racines du Rock français made in Memphis. Rien donc de mieux que de revenir sur le dernier album de Dick Rivers sorti il y a pile un an.

La rédac' Rock n'en avait alors pas parlé. En même temps, j'ai 35 ans et quand j'étais gamin, Rivers semblait déjà être un has been. Autant taper sur Izia hier pouvait passer pour du courage tant la presse est quasi unanime et grandiloquente à son sujet, autant taper sur Dick Rivers pourrait être facile tant le mec est à l'instar de ce que le personnage de Al Pacino dans Un Après-midi de Chien disait de lui-même : "I'm a fuck-up and I'm an outcast. If you get near me you're gonna get it - you're gonna get fucked over and fucked out." (nda : en gros : « Je suis un mec foutu et un paria. Si tu t'approches, tu t'en prends une et tu vas te faire mettre ») Mais, bordel, promouvoir tant physiquement que stylistiquement Johnny Cash sur notre territoire aura été une grande et noble entreprise pendant plus de 50 ans. Mais oui, avec Rivers, je m'en suis pris une belle au coin de la mandibule.

Avec son dernier album, Dick démontre qu'il est bien encore là. Sobre et racé comme un pilier dans un saloon, Dick nous assène avec son accent si particulier une folk hors du temps, simple et en français s'il vous plaît. Des textes où ''il n'y a tristement ''Pas de vainqueurs'' mais toujours plus de gens qui pleurent'' sur les rythmes endiablés des guitares bien roulantes et entraînantes, des histoires d'amour déçues dégainées à coup de banjo ("Si j'te r'prend"), des blues "Maudit(s)" bien noirs avec des guitares crasseuses et une voix étouffée, on retrouve du rock à la Gene Vincent, à la Buddy Holly, des balades toujours amoureuses ("l'amour m'attendait là", "Tu m'as changé", "O Marie") servies par des guitares « saules pleureuses » saignantes ou stylées road trip ("Les rois serviles")...

folk, pas de vainqueur

Du rock'n'roll sans tralala, sans nappes de synthés so in, mais des instruments classiques électrisés, et beaucoup de soul. Dick est "toujours le même" hors du "floyd à Pompéi ou du Jazz à Montreux". Il est dans son "(Le) rôle du Rock", fidèle au poste où il s'interdit de regarder en arrière mais où il s’accomplit dans son style, celui-là même qu'il a fait découvrir en France dès le tout début des 60's avec une poignée d'autres (Mitchell, Hallyday...), le Rock.

Yann Landry

Crédit photo : Oli Le Baron - Maho / Yann Orhan

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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