Le festival Saint Cyp En Live fait les choses bien. Pour rencontrer les Ravens, l'organisation nous a installés sur une terrasse dominant le port de Saint-Cyprien. C'est en sirotant quelques bières que nous accueillons les quatre Ravens : Jimmy (batteur), Robbie (guitare), Cheryl (basse) et Giulia (chant).
La Grosse Radio : Hey The Ravens ! Depuis qu’on a reçu votre communiqué de presse pour le festival Saint Cyp En Live, j’ai écouté vos trois titres dispos sur Soundcloud, vu la vidéo de "Come And Get Me" en boucle… Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs et auditeurs de La Grosse Radio ?
Jimmy Pallagrossi (batteur) : Au début, Robbie et moi nous sommes rencontrés parce que nous jouions avec le même artiste. On ne jouait pas forcement en même temps mais on s’est croisés. Un jour, on s’est posés et on a commencé à "jammer". C’est comme ça que le groupe à débuté. On a vite commencé à créer des trucs comme "Come And Get Me".
Robbie : On s’est aussi retrouvé autour du jeu Guitar Hero. Nous faisions des parties pour le jeu. Ca nous a rapprochés. On connaissait déjà Cheryl, on lui a fait écouter notre truc et elle a trouvé ça génial. Elle a rejoint le groupe. Ensuite nous avons publié des annonces sur Internet pour recruter quelqu’un pour chanter et Giulia à répondu.
L.G.R. : Depuis combien de temps jouez-vous ensemble ?
J.P. : On joue ensemble depuis à peine plus d’un an. Mais on a une alchimie qui se dégage dès qu’on se pose avec nos instruments. On a eu ça dès qu’on a commencé à se poser pour jouer avec Robbie. Dès fois ça prends du temps mais là, ça c’est vraiment fait tout de suite.
L.G.R. : Vous jouez quasiment tous dans beaucoup d’autres groupes. Vous avez tout un tas d’autres projets… Quelle importance donnez-vous aux Ravens ?
Julia et Cheryl : La plus grande importance !
J.P. : Pour moi, c’est un projet très important aussi. Je m’occupe aussi d’enregistrer et de produire la musique. Pour moi, The Ravens, c’est mon bébé.
Robbie : C’est vrai que c’est un peu notre bébé.
Giulia : C’est notre enfant à nous quatre. (Elle se marre).
Robbie : On peut comparer cela à l’amour. Il y a une différence entre baiser et faire l’amour. Ce que je veux dire c’est qu’avec certains de nos projets, on travaille, avec celui-ci on prend vraiment du plaisir. Nous sommes tous plus ou moins investit dans beaucoup de projets musicaux. Mais celui-ci c’est vraiment le notre. C’est nous qui dirigeons tout. Les choix musicaux sont les nôtres. Nous sommes maitres de ce qui se passe dans le groupe. C’est vraiment notre bébé et on a tous très envie de le voir grandir.
Cheryl : C’est vrai. Quand Giulia et moi avons rejoins le groupe, on s’est tout de suite senties impliquées peut-être plus que dans nos autres groupes. C’est devenu notre propre projet. Il nous tient vraiment à coeur.
Giulia : C’est vrai que c’est un projet où on participe tous avec plaisir. On participe à part égale. Il a une vraie démocratie dans le groupe. C’est un sentiment très agréable. On ressent nous aussi cette alchimie dont parlaient Jimmy et Robbie. C’est certainement ce qui rend le groupe un peu spécial à nos yeux. On se régale de jouer et je pense que le public va ressentir ce sentiment.
L.G.R. : Pas facile pour le moment de trouver beaucoup de choses sur The Ravens. Pouvez-vous nous définir à vos yeux le style du groupe ? Moi j’y ai trouvé des influences résolument punk et garage. Ca vous parle ?
Cheryl : C’est vrai qu’il peut y avoir un coté garage. On aime bien ça. Mais par dessus tout on se définit comme de la musique rock. Nous avons beaucoup d’influences différentes. Parfois ça peut être de la musique orientale, parfois des trucs rock plus proches du metal. On peut partir dans plein de choses différentes mais si jamais on doit parler de catégorie pour notre musique, ça sera définitivement de rock ‘n’ roll. On a tous pas mal d’influences en commun…
Robbie : Plus ou moins…
Cheryl : On se retrouve autour de pas mal de choses. Souvent quand Robbie arrive avec un nouveau riff, on se dit tous : "Wow, c’est un super truc, travaillons là-dessus !". Julia s’y met à son tour. Jimmy arrive ensuite avec ses idées puis c’est mon tour et tout le monde s’y met. C’est vraiment un processus créatif rock ‘n’ roll ! C’est ce qu’on aime faire.
Robbie : Yeah, moi j’adore quand ils disent que ce que je fais est génial ! (il se marre).
Giulia : En tout cas c’est vrai que toutes nos influences se mélangent et on arrive à créer des choses qui plaisent à tout le monde. Jimmy apporte beaucoup de sensibilité avec son jeu de batterie. On apprécie vraiment toutes les choses que chacun peut apporter.
L.G.R. : On parle de processus créatif ? Quand pourra-t-on poser sur nos platines un disque de The Ravens ?
J.P. : On devrait pouvoir sortir un premier EP très rapidement. On va bientôt sortir sur Soundcloud notre quatrième titre. Après cela, on va encore travailler un peu ces morceaux et ils devraient sortir à Londres pour l’automne on espère. Il nous manque à faire encore un peu de travail sur le son. On s’en occupe nous-mêmes. Moi je suis plus sur le son et la production, les autres sont plus sur l’écriture et les relations avec les médias et la presse, toute la communication. Il y a encore un peu de boulot…
L.G.R. : Quels statuts ont les Ravens ? Vous arrivez à vivre de votre musique ?
Giulia : On essaye. Mais heureusement que nous avons d'autres activités que The Ravens pour cela.
J.P. : On a aussi d’autres petits boulots à coté. Moi par exemple, je donne des cours de batterie.
Cheryl : On aimerait beaucoup vivre uniquement de la musique. Mais ça reste très difficile. Il a y beaucoup de groupes ; On a besoin d’autres choses pour vivre correctement de la musique. Pour cela, il faudrait qu’on soit aidés par une maison de disque. Sans label, cela est quasiment impossible. Mais peut-être que ça nous arrivera un jour ! Mais pour l’instant on fait encore quasiment tout par nous mêmes…
L.G.R. : Robbie et Giulia ont quitté l’Italie, Jimmy la France et Cheryl l'Allemagne pour se retrouver en Angleterre. Pourquoi être partis à Londres ?
J.P. : Comme tu le dis, c’est vrai qu'on est tous des expatriés. Pour ma part, je voulais jouer le plus possible et du coté de Londres il était plus facile de trouver des contrats. C’est vraiment "the place to be" pour pouvoir jouer de la musique. Il y a encore cette culture rock dans pleins d’endroits. C’est rempli de bar et de petites salles où il est possible de faire de la musique.
Robbie : Mais la concurrence est rude car il y aussi énormément de groupes qui veulent jouer. Mais on y arrive quand même !
L.G.R. : Une question pour Cheryl et Julia ? Vous êtes deux jeunes femmes sur le devant de la scène. The Ravens sont-ils catalogués comme un girl band ? Que pensez-vous de la place des femmes dans le rock ?
Cheryl : Je ne pense pas. D’abord nous sommes un groupe 50 /50. Deux mecs, deux filles. On ne parle pas trop d’histoire de genre dans ce groupe. Nous sommes quatre personnes qui faisons du rock. Le coté fille ou garçon ne nous semble pas trop important.
J.P. : C’est vrai qu’au départ avec le style de musique qu’on voulait faire on souhaitait plutôt avoir une fille au chant.
Cheryl : Mais on n’a pas pris Giulia pour chanter parce que c’étai une fille. On l’a engagée parce que ses parties de chant étaient super biens. Le genre ne compte pas, on a juste trouvé une alchimie entre nous au niveau de la musique. C’est ce qu’on recherche et je pense que le public ressent cette connexion entre nous quatre plutôt que de focaliser sur une groupe de fille comme tu disais…
Robbie : Avec mes cheveux, parfois les gens me comptent aussi pour une fille. (Il se marre).
L.G.R. : Avec des cheveux comme les tiens, pourquoi ne joues tu pas du reggae ?
Robbie : Parce que je suis beaucoup trop occupé à vendre de la drogue !
L.G.R. : Pour revenir sur les filles dans le rock, on trouve sur votre Facebook, une photo de Cheryl et Giulia en compagnie de Juliette Lewis. C‘est un exemple pour vous ?
Giulia : On est allé la voir live puis on s’est retrouvés backstage. C’était un grand plaisir. C’est vraiment une très grande artiste. Elle sait tout faire. Elle est excellente comme actrice, c’est pareil quand elle chante. Elle a été vraiment agréable avec nous. C’était une belle rencontre. On adore les moments comme celui-là. Et il y a en a eu beaucoup d’autres pendant les concerts. On adore rencontrer des gens.
Cheryl : En tout cas, elle a vraiment très sympa avec nous et c‘était vraiment cool de la rencontrer. Une très bonne expérience. En tout cas le fait que tu compares notre musique à la sienne est pour nous une forme de compliment alors merci beaucoup !
L.G.R. : Dernière question. Comment se fait –il que les Ravens de Londres se retrouvent ce soir à Saint Cyprien ?
J.P. : Oh ! C’est une longue histoire. J’avais été contacté par les organisateurs pour jouer avec un autre groupe et aussi pour des démonstrations de batterie puis on est venu à discuter de rock. J’ai dit que j’avais aussi un groupe de rock et c’est comme ça que nous retrouvons ici aujourd’hui…
Giulia et Robbie : Et aussi parce que nous sommes en vacances à la plage et que c’est trop bien !
