Valentin, chanteur de Keys and Promises

Après leur premier album, sorti le 9 Décembre 2012, très prometteur, (pour les curieux la chronique de LGR ici) et dans la perspective d’une tournée courant 2013, voilà l’interview de Valentin le chanteur des Keys And Promises, tout en espoir et sincérité. 

Raconte-nous l'histoire de Keys and Promises.

Keys And Promises c'est avant tout un groupe avec de solides bases dans la vie de tous les jours, on est tous potes et c'est ce qui fait notre force. Le projet s'est monté autour du split de plusieurs groupes avec lesquels on avait tous fait de la scène/du studio. A l'époque, on cherchait avec Mathieu (ex-guitariste, on l'embrasse d'ailleurs) et Bryce à distiller nos goûts pour l'expérimental, l'ambiant et le rock et jouer une musique très "émotive". Puis Ludovic nous a rejoint et on a pris un virage carrément plus rock. On a pas mal trimé pour trouver un bassiste... et Julien est arrivé. A partir de ce moment là, on a tous su qu'on avait trouvé notre équilibre. En septembre on a du faire face au départ de Mathieu de son poste de guitariste, au-delà du fait qu'on jouait ensemble, on était très soudés et voir partir un bon pote reste toujours difficile à encaisser. Heureusement, Alexis nous a rejoint à la rentrée.

On vous décrit souvent comme une formation entre emo et rock, mais quel style revendiquez-vous réellement ?

On peut dire qu'emo et rock nous collent à la peau et ce pour de bonnes raisons. Le côté emo se ressent rapidement dans notre son, ce côté réservé, ambiant et en même temps très incisif et émotionnel. Le rock est apporté par nos "autres" racines musicales, dans la puissance de certains riffs s'approchant presque du métal sur certains passages. Pour autant, on aime se définir comme "loud rock". Ça sonne bien et on en saisit rapidement le sens une fois qu'on écoute nos morceaux ! Ça ne veut pas dire qu'on essaie à tout prix de se coller une étiquette ou qu'on rejette notre catégorisation par les médias ou le public, mais on sait très bien que les gens adorent coller des étiquettes sur les choses, ça les rassure de pouvoir tout ranger par style etc., faut s'y faire également.


Et pourquoi ce nom, Keys and Promises ?


Alors là, rien de super fou, si les lecteurs s'attendaient à une quelconque révélation concernant le nom, ils vont être déçus ! On était sur le quai de la gare avec Mathieu, on attendait mon train après une répétition et on cherchait un nom à donner au projet alors qu'il n'était encore qu'au stade embryonnaire (Mathieu, Bryce et moi). Plusieurs idées nous ont traversé l'esprit tout au long de la soirée, jusqu'à obtenir "And Promises", ce à quoi on a rajouté "Keys". Au final ça sonne bien, c'est assez représentatif de ce que l'on joue et ça fait parler les gens !

Vous êtes auteurs-compositeurs, quelles sont vos influences, vos inspirations ?

On peut dire qu'on écrit sur ce que l'on vit, ce que l'on ressent, ce que l'on connait. Tous nos morceaux retranscrivent une partie de nos vies, chacun ajoute sa pierre à l'édifice pour faire de chaque titre une expérience unique. La plus grosse partie des morceaux sort du home-studio de Ludovic, qui compose les sections rythmiques. La guitare lead vient se greffer dessus par la suite, on bosse le tout en répétition pour revoir certains plans de batterie, les lignes de basse et enfin vient se coller le chant. Je prends le temps de bosser les mélodies et d'écrire les textes une fois les instru' plus ou moins fixées afin d'allier au mieux la musique et la voix. Une fois que tout est bon, on enregistre la maquette du morceau bouclé chez Ludo pour garder une trace du morceau et pour le travailler chez nous avant de se voir.
Nos influences sont très très larges et pourtant, tout se recoupe pour nous permettre de produire une musique cohérente, sans avoir besoin de se travestir pour obtenir le résultat recherché. Les inspi' majeures vont de Saosin à Finch, en passant par Young Guns, Deaf Havana, Paramore, ou encore Deftones, Mogwai, Armor For Sleep. Metal, rock, punk rock, pop, hardcore, folk, tout y passe. Et on distille tout ça dans notre processus de composition.

Le groupe a t'il une devise, une philosophie particulière ou un message à transmettre ?

Pour nous, la musique doit rester un vecteur d'idées positives, sans revendications politiques ou religieuses. S'il devait y avoir un message fort dans les textes de K&P ça serait celui-ci : s'assumer, aller au bout de ses idées sans avoir peur des conséquences.
 

Keys and Promises, crédit photo : Marie Lish photographie


De futurs projets à l'horizon ?

Continuer à faire ce qui nous plaît sans se mettre de barrières, à rencontrer des gens géniaux sur les routes. Replancher sur un clip et partir sur les routes sous peu pour défendre notre album. Pourquoi pas devenir les maîtres du monde, en usant de subterfuges et autres plans machiavéliques, pour disposer de l'arme nucléaire et asservir des continents entiers. On verra.

Votre plus grand rêve concernant le groupe ?

Comme tout groupe qui a un minimum de sérieux et de travail dans sa démarche, on a envie d'en faire notre gagne-pain. Mais pas pour le côté reconnaissance uniquement (car ça en fait évidemment partie), c'est un plus qui te permet de continuer à jouer ta musique et à te concentrer là-dessus uniquement.”¨ Ça serait donc de ne plus penser qu'à la musique, l'écrire, la jouer, l'enregistrer et la défendre sur scène en compagnie d'artistes qu'on admire ou qu'on ne connaît pas encore, toucher le plus de gens, pouvoir en aider certains par le biais de nos morceaux.

Pensez-vous déjà voir des fans, un public régulier ?

On a un public dans notre région et c'est vraiment génial de retrouver plusieurs visages connus à chacun de nos concerts. Aussi la demande en dehors de l'Alsace commence à se faire ressentir depuis la fin d'année 2012 et les retours sur l'album sont de plus en plus nombreux et vraiment bons. Donc à tous ceux qui nous attendent dans leurs régions, les annonces ne vont pas tarder. 2013 sera Keys And Promises ou ne sera pas !


Quel à été le moment le plus marquant vécu avec le groupe ?

Notre premier passage à la Laiterie de Strasbourg pour le festival des Artefacts en 2012 nous a tous grandement marqué, même si la release de l'album le 7 décembre au Grillen de Colmar avec Mass Hysteria s'est révélée être un moment magnifique ! Salle comble, public supra chaud, réactif, une pure soirée en compagnie de mecs géniaux et la possibilité de partager la scène avec un pilier de la scène française : ça faisait beaucoup de choses importantes en même temps pour nous ! Les plus beaux moments restent à être vécus, ça on en est sûr ;-).

Cela fait maintenant un an que Keys and Promises existe, est-ce difficile de percer de nos jours dans l'industrie musicale ?

A chaque étape de la vie d'un groupe, les marches vers le succès deviennent de plus en plus étroites, la place y est donc restreinte, l'écrémage se fait naturellement et ça devient de plus en plus dur pour un groupe de tenir le cap. Il faut ne faut donc jamais cesser de faire des efforts, de travailler, et surtout de continuer à opérer un travail sur soi. Les scènes sont saturées de groupes et pour s'en sortir il faut trimer, se bouger, travailler dur et montrer qu'on peut porter son projet à bout de bras sans l'aide de personne. Les professionnels ne se mouillent plus et attendent que le groupe ait fais ses preuves pour le prendre sous leurs ailes. On a eu la chance de rencontrer Damien, notre manager, avec qui on fait du très bon boulot et qui s'avère être une personne qui se bouge pour la musique et le groupe, qui fait ça par plaisir et envie. Sinon il ne nous aurait pas signé et aurait pris moins de risques à choisir un autre groupe déjà plus avancé ! On le remercie donc à nouveau pour tout ce qu'il nous apporte.

Pensez-vous que la scène rock française a de l'avenir ?

En France, la tâche est encore plus difficile pour réussir à faire vivre un groupe car il faut d'abord plaire aux professionnels pour espérer pouvoir toucher un public de grande envergure. C'est pourquoi beaucoup de groupes nationaux décident de s'expatrier et de jouer en dehors du pays, pour ensuite revenir (encore faut-il que la France entende parler de ces formations). La tâche n'est pas du tout aisée, et quand on voit quelles sont les demandes du public français en matière de musique, on ne peut qu'avoir peur pour la survie du rock en France. De toute manière, c'est un style qui a toujours été peu médiatisé, c'est une question de culture. A côté de ça, l'Allemagne, la Grande-Bretagne, la Suisse et les Etats-Unis ont une culture rock/métal que la France n'aura jamais. Question d'oreille.

Pour finir que pensez-vous de La Grosse Radio (de son principe) ?

S'il est des médias qui font tout pour la musique et se de façon désintéressée, c'est bien la Grosse Radio ! Il n'y a qu'à voir le nombre de groupes qui demandent à être diffusé, ou encore à juger de l'excellent travail de ses rédacteurs pour s'accorder sur le fait que c'est un vecteur majeur de la musique, underground ou non :-). Encore merci à toute son équipe,  à tous les les lecteurs et à notre public !


Un grand merci à Valentin d'avoir répondu à ces questions.
Crédit photo : Marie Lish photographie

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