Hier démarrait à Saint-Etienne et ses alentours la 25ème édition du festival des Oreilles En Pointe, du 6 novembre au 21 novembre. Evènement devenu au fil des ans incontournable dans la Loire, le festival a décidé, pour fêter l'anniversaire de son quart de siècle d'existence, de mettre à l'honneur les Premières Nations d'Amérique du Nord. Des artistes autochtones ont été invités afin de partager leur culture avec le public ligérien. Concerts, ateliers, stages d'artistes et j'en passe sont au programme de cette 25ème édition. "C'est parce que leur culture ancestrale est un appel au respect et à la rencontre de l'autre qu'il nous a paru important de marquer cette édition de ce fil rouge" peut-on lire dans l'édito du festival.
Bien entendu, les Oreilles En Pointe c'est aussi une programmation imposante et éclectique. Mêlant têtes d'affiches et artistes émergents, le festival vient faire vibrer pas moins de sept salles dans les alentours de Saint-Etienne. On y retrouvera un impressionnant panel de musiques du monde issues de cultures très diverses, des Premières Nations d'Amérique du Nord à la musique Amérindienne en passant par les musiques berbères et les sonorités orientales. Au-delà des musiques du monde on trouve également une programmation Rock / Folk / Pop de qualité ainsi que quelques artistes issus des musiques plus actuelles comme le Rap notamment. Bref, Les Oreilles en Pointe c'est du pain béni pour les amoureux de la musique et c'est pour ça qu'à La Grosse Radio on a décidé de revenir sur les concerts les plus Rock de cette programmation.
La soirée d'ouverture du festival avait donc lieu vendredi 6 novembre 2015 au Firmament de Firminy (42). On y attendait une jeune artiste originaire du Canada nommée Caroline Savoie en première partie du musicien Suisse bien connu Stephan Eicher.
La soirée a commencé à 20h30 et Caroline Savoie a fait son entrée sur la scène du Firmament. Le matériel sur scène était minimaliste : deux guitares électro-acoustiques (un accompagnateur et Caroline Savoie) et la voix de cette dernière. Les compositions de la chanteuse Acadienne sont simples et authentiques. Elle compose des textes relatant à n'en pas douter des expériences de sa vie personnelle, sans prétention et dans une simplicité authentique. Elle parle de ses voyages, à travers son Canada natal et ailleurs, de son arrivée à la "grande ville" (Paris) ou encore de ses expériences amoureuses. Malgré un public au départ plutôt frileux, la jeune chanteuse parvient vite à dérider les visages grâce à une aisance spontanée et une bonne humeur charmante. On s'attache très vite à cette jeune artiste qui nous livre en chansons sans chichis ni complexes des fragments de son existence, le tout relevé d'un succulent accent Québécois.
Les interventions de Caroline Savoie au micro sont drôles et mettent bien en valeur ses compositions. Si on sentait peu sa présence scénique au début, la tendance s'inverse au fur et à mesure que les compositions s'enchaînent et que la glace se brise. En termes d'originalité, les arrangements à deux guitares des musiciens ne vont pas cherche midi à 14 heures. C'est simple et sans prétention, et ça fonctionne plutôt bien. Le gros "plus" de Caroline Savoie, c'est d'ailleurs surtout sa voix. Forte et teinté d'émotion, la voix de la chanteuse porte et marque dès les premières notes. La voix chaleureuse monte et descend, aussi à l'aise dans les graves que dans les aigüs, et emplie chaque petits coins de la salle, emmenant le public dans un univers où l'on se plaît. Les quelques rares points laissant peut-être à désirer concerneront les jeux de lumière, quasi-inexistants. D'un autre côté il aurait été déplacé de balancer un éclairage massif pour un set aussi intimiste que celui proposé par la chanteuse. Un compromis entre le "trop" et le "trop peu" aurait surement été le bienvenu.
Pour conclure, Caroline Savoie aura su proposer une première partie de qualité. Du haut des quelques 25 minutes de live (on aurait d'ailleurs pas été déçu que ce soit un peu plus long), la chanteuse a réussi à chauffer le public à feux doux. Sa capacité à ne pas laisser son public indifférent et son caractère visiblement très spontané séduit le public et rend la chanteuse immanquablement attachante. On se déride, on rigole un peu, on apprécie cette jeune artiste au grand charme et nous voilà fin prêt pour le plat de résistance de la soirée : Stephan Eicher.
