Rover (+ No Money Kids) – Victoire 2 de Montpellier – 20/02/2016

Belle soirée en ce samedi 20 février à la salle Victoire 2 de Montpellier avec les concerts de No Money Kids et de Rover, artistes que nous apprécions fort à La Grosse Radio.

No Money Kids

Sacré duo que ces No Money Kids. Félix, un rockeur, chaleureux et sensible,à la voix éthérée qui semble effleurer les beats electro et la basse groovy de JM son comparse sorcier bidouilleur de sons.

Le deuxième titre illustre à la perfection l'étrange alchime qui se produit sur scène. Il commence par un blues à l'ancienne, Tommy Johnson à la croisée des chemins suppliant le diable. Et puis une basse funk chasse le blues, funk lui-même peuplé de sons futuristes et à la gratte le blues s'évapore, le morceau s'achève avec un chant robotique à la Air. Un beat dansant, et enfin, un solo épuré à la guitare.

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Le troisième morceau, furieusement bondissant, quasi instrumental où la guitare jouée en slide tradi se mèle aux beats disco, pour un mélange toujours surprenant. On prend plaisir à décoder le jeu scénique des musiciens pour anticiper les ruptures et les reprises. Toutefois on tombe dans les pièges du morceau qui semble s'arrêter, planant dans la réverb', le public applaudi, le duo salue, puis d'un coup nous recolle encore plusieurs mesures "bouge boules".

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La suite du set, encore deux morceaux, enchaîne les solos de gratte et l'electro planante avec une accroche dansante grâce au groove de la basse. Les rythmiques sont affutés, les effets maîtrisés. Voici vraiment une excellente première partie, à suivre dans leurs pérégrinations scéniques tant leur EP Old Man passe allégrement l'exercice du concert avec une grande joie.

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Rover

D'abord, les propres mots de Rover en interview avec nous quelques heures plus tôt et que vous retrouverez bientôt en vidéo dans nos colonnes Rock : "Les choses importantes, qui comptent pour moi, sont à protéger". Ces mots nous aident à comprendre la personnalité de ce géant, camouflé derrière ses lunettes de soleil, à la voix capable de modulations fines et retenues, dans un coffre rugissant.

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En attendant le début du set, l'ambiance dans la salle est électrique, la régie a eu le bon goût de nous abreuver de bon gros morceaux de Led Zep pendant le changement de plateau. Timothée Régnier, alias Rover, entame son premier couplet depuis les coulisses, il entre en scène applaudi par le public enchanté, dans une ambiance de néons rouges. Sur une haute estrade est installé le clavier et un Mellotron, cet instrument à bandes magnétiques popularisé dans les années 70 par le Rock progressif. En contrebas, se trouvent le bassiste et le batteur sur le côté, tout proche du public. Les lumières cabaret et la voix de velours nous plongent rapidement dans le vif du sujet.

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Après les deux premiers morceaux, Rover tombe les lunettes et plaisante avec le public, avant de lancer «Call my name» qui vibre et résonne dans la salle. Les sons du clavier et du Mellotron répondent aux vocalises du chanteur. Le refrain se fait plus grave et plus vibrant encore avec une puissante nappe synthétique.

Alternant entre le mélodique progressif et le rock plus rocailleux, les morceaux suivants abandonnent les claviers. En renfort à la guitare rythmique ou à la guitare sèche, le claviériste rejoint le groupe au bas de la scène.
Rover fait rugir sa guitare Rickenbacker, assorti en cela à son bassiste, équipé lui aussi de la mythique basse dont Lemmy fut un magique représentant. Quoi d'autre pour un amoureux de la basse comme lui ? Sa voix alterne de manière surprenante entre la fragilité de ses aigus un peu éraillés par la longue tournée en cours, et des graves plus puissants et vibrants, en vrai Rocker crooner. 

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Les néons du décors, qui ont contribué à donner une ambiance interlope au concert ne renieront pas les chansons «HCYD» et «Trugar». La première s'ouvre par une instru assez lente et sexy, au clavier langoureux et aux petits coups aguichants de basse slappée. La seconde, illuminée par des néons roses et un pont de piano aux accents cabaret, monte lentement en puissance, les paroles appellent à perdre le contrôle. Il y a une belle complicité sur scène, l’énergie est partagée entre Rover et son batteur pour mener le morceau à sa fin.
Entre les deux chansons Rover nous présente ses musiciens. Il fait encore chaud et moite, et de petites blagues sur l'intimité qui se crée dans le bus de tournée laisse le public rêveur…

Arrivés à mi-chemin du concert, Rover nous ballade avec «Some Needs». La couleur se fait plus mélancolique, le refrain chaleureux et doux contraste avec les accents de colère qui percent dans la voix. Je dois vraiment noter la finesse de l’interprétation, qui oscille toujours entre retenue et puissance, ciselant joliment les mélodies. À la fin de la chanson suivante, «Queen», la rage explose littéralement dans sa voix.
 

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Rappelons que ce concert se passait à Montpellier. Alors quand Rover nous demande quelle est la spécialité du coin et qu'un malin du public répond «l'échangisme», on s'esclaffe ! Surtout que la réponse attendue était le pinard, pour nous introduire (hin hin hin) la chanson «Champagne»…
Blague à part, toutes ses chansons ont une rondeur, une souplesse, sans doutes apportées par les deux Rickenbaker, ou par les nappes de clavier, ou par la voix chaleureuse, ou bien par l'ensemble de tout cela.

L'air de rien, le concert s'approche de sa fin. Nous en sommes déjà à dix morceaux. Pour le onzième, «Full», une élégante révérence est tirée à David Bowie, avec un «we could be heroes» glissé avant un pont en éléctro-picking, soutenu par une note de basse en croche. Et s'enchaîne avec «In the end» pour laquelle Rover monte à l'estrade des claviers, se mettant à son Mellotron. Il en sort des sonorités aux influences indiennes, tandis que son chant est gonflé de reverb. Toujours mobile, il redescend sur le devant de la scène reprendre sa guitare. Le rythme assez répétitif est modulé par la basse. Le dansant «Tonight», à la batterie disco, conclue le set.

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Pendant les rappels, le public – dense –  entonne l'air du refrain du morceau précédent.
Rover et ses musiciens reviennent rapidement se caler derrière leurs instruments, et nous promettent des morceaux… de … de «chocolat».
Ils n'ont pas menti. La batterie se fait pulsation pour la chanson éponyme de l'album, «Let it glow» la voix tremblante nous évoque le trouble du sentiment amoureux. Et surtout, après un solo de guitare sur la brèche, ce bijou de basse gainsbourienne entre en scène, évoquant «Cargo culte» de l'album Melody Nelson. La chanson alterne subtilement nervosité et relâchement et se termine en une montée visiblement jouissive pour ses musiciens.

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Pour la chanson «Amare», la basse est toujours aussi ronde tandis la batterie prend un air enjoué grâce au tambourin. Rover chante « give me love », et le réclame avec force.
Enfin, nous nous quittons avec «Innerum» et son clavier presque enfantin. Sur une reprise extrêmement ralentie, Rover re-chausse ses lunettes noires et quitte la scène en chantant, comme il était entré.

À la sortie de la salle Victoire 2, surprise, Rover reste longtemps sur le parvis, pudique et néanmoins disponible pour plaisanter en toute simplicité avec ses fans, signer des autographes et prendre quelques photos. Un bon moment de plaisir que cette soirée du 20 février.

Set list :
Along
Odessey
Call my name
Remember
Aqualast
HCYD
Trugar
Some needs
Queen
Champagne
Full
In the end
Tonight

Rappel
Let it glow
Amare
Innerhum

Merci à Nina, Rover et à Madame B.

Crédits photos :  La Tête de l'Artiste - Toutes les photos du concert ICI.

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