Pixies (+ Fews) au Zénith, Paris (22.11.16)


2013.

Trois ans que les 4 Pixies n'avaient pas foulées les planches françaises, de l'Olympia en l'occurence.
Pour cette date unique dans l'hexagone, la bande de Black Francis a décidé de monter la jauge de la salle, et c'est au Zénith de Paris qu'ils se sont posés. L'occasion d'écouter les morceaux du dernier opus, Head Carrier, mais aussi de faire un saut dans le temps, et de revisiter un catalogue impressionnant.

 

Fews
 

Concert, 2016, Head Carrier

Il ne fallait pas être en retard pour voir le concert démarrer. Dès 19 heures 30, les 4 Fews s'emparent du Zénith, encore faiblement rempli.
Fews, ce sont 4 américano/suédois de Londres, qui viennent de sortir un album au printemps dernier, intitulé Means.

La Rickenbecker bien calée sous le menton, la gestuelle complètement désarticulée, le guitariste/chanteur anime le post-punk d'une voix que n'aurait pas renié Robert Smith à ses débuts.
Les autres membres du groupe restent beaucoup moins expressifs, ce qui n'empêche pas le set d'être plein d'énergie. Quelques accents progressifs viennent agrémenter certains morceaux, le tout dans une atmosphère générale.

Concert, 2016, Head Carrier

Les 2 guitares se partagent souvent des arpéges, ce qui accentue fortement le côté mélodique des morceaux. La première partie se termine sur un morceau qui plonge les membres du groupe dans une sorte de transe psychédélique, et qui s'achève sur le célèbre dérèglement des pédales d'effets, une habitude désormais pour chaque concert.
Pour les retardataires, Fews proposera une session de rattrapage au Supersonic de Paris, le 22 février prochain.
 

Concert, 2016, Head Carrier

Concert, 2016, Head Carrier

Concert, 2016, Head Carrier

Pixies

Le temps d'un sandwich au houblon, et Pixies arrive sur la scène.
Et, histoire que les choses soient claires, le set commence par "Where Is My Mind". Ca, c'est fait. Les Pixies n'ont pas envie de tergiverser, le show sera direct, pas d'avertissement.

Concert, 2016, Head Carrier

La première partie du concert voit des morceaux s'enchainer plutôt sagement. Black Francis à la guitare sèche assure ses rythmiques posément, calmement, avec un flegme qui ne le quittera pas de toute la soirée. Très appliqué également, Joey Santiago nous proposera une prestation sans faute, alternant les ambiances mélodiques caractéristiques des 4 de Boston.

On ne reprochera pas aux Pixies de se limiter à leur dernier album. Il est vrai qu'avec des morceaux dépassant rarement les 2 minutes 30, le concert se serait quand même retrouvé vite terminé. Et en effet, il faut attendre "All The Saints" pour avoir un premier extrait de Head carrier, soit le dixième morceau. Certes, une cover de Neil Young s'est glissée au milieu, mais cela atteste bien de l'état d'esprit de la soirée : Les Pixies ne sont pas en promo de leur dernier opus, ils vont nous proposer une intégrale, ou presque. Et en effet, on comptera pas moins de 37 morceaux ce soir !

Concert, 2016, Head Carrier

A la basse, Paz Lenchantin succède désormais officiellement, à la place de l'historique Kim Deal. Forcément la tâche est plutôt hardue, mais la dame n'est pas une débutante. Elle a partagé la scène avec Billy Corgan avant que les Smashing Pumpkins n'existent, alors autant dire que Black Francis, c'est de la rigolade ! Il n'y a que au niveau du chant que Paz Lenchantin pêche un peu, mais sans que cela ne soit plus gênant que ça.

"Gouge Away" (encore un ancien morceau !) marque un virage dans la soirée. Sur une scène toute habillée de vert, Black Francis quitte sa guitare sèche, et s'empare d'une Télécaster, pour ajouter une bonne dose de puissance dans les morceaux à venir. Ca ne va pas rater, c'est un tapis de guitare saturée qui va soutenir le reste du set, beaucoup plus musclé, avec quelques morceaux bien punk au milieu.

 

Concert, 2016, Head Carrier


La foule répond présent, mais ce n'est pas la folie attendue. Certes le plaisir est palpable, les sourires sont là, ça chante aussi, beaucoup. Le public de Pixies connaît son répertoire, c'est indéniable. Mais pas de pogo dantesque, pas de mouvement désordonné, non, une ambiance rock, limite pop. Aurait-on vieilli ?

Concert, 2016, Head Carrier

Question décorum, Pixies, c'est sobre. Les éclairages viennent du fond de la scène, la moitié du concert se passe avec des musiciens dans un contrejour quasi parfait. Seule petite fantaisie, une rose sur la basse de Paz Lenchantin. On n'est pas là pour rigoler, c'est vrai !

Toujours aussi classe, impeccables, les Pixies ont enfilé les titres sans broncher. Pas un mot, pas d'expression quelconque, ils sont restés sobres, presque austères. Même les morceaux les plus punk n'ont pas entaillé leurs attitudes flegmatiques. Et pourtant, ça a envoyé du lourd !

Concert, 2016, Head Carrier

Après un premier rappel tout à fait conventionnel, le Zénith se remplit littéralement de fumée. Impossible d'y voir à plus d'un mètre, la scène est complètement masquée dans un nuage blanc. Et c'est donc complètement invisibles que les 4 Pixies clôtureront leur show, avec un "Into The White" magistral.

Une heure 45 minutes, presque 40 morceaux, les Pixies nous ont offert une bonne synthèse de leur art, de leur carrière. Et, chose plutôt remarquable pour le Zénith, avec un son tout à fait correct. Autant dire, la soirée était belle !
 

Concert, 2016, Head Carrier

Setlist :

Where Is My Mind?
Brick Is Red
Break My Body
Nimrod's Son
Mr. Grieves
Blown Away
Winterlong (Neil Young cover)
La La Love You
Ana
All the Saints
Here Comes Your Man
Gouge Away
Bel Esprit
Tenement Song
Isla de Encanta
I've Been Tired
Oona
Monkey Gone to Heaven
All I Think About Now
Caribou
Subbacultcha
Wave of Mutilation
Rock Music
Crackity Jones
Baal's Back
Tame
Hey
Classic Masher
Cactus
No. 13 Baby
Um Chagga Lagga
Something Against You
Broken Face
Debaser
U-Mass

Rappel 1
Vamos

Rappel 22:
Into the White 

Crédits photos : Robert Gil

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