John Mayall à  l’Olympia (10/03/17)

La dernière fois qu'on a foulé les marches de L'Olympia, c'était pour suffoquer au son des effluves étourdissantes de Magma. Ce soir, ce n'est pas moins une légende qui vient se représenter ce soir puisque l'immense John Mayall est aux honneurs. L'un des derniers véritables parrains du blues rock encore en activité, octogénaire décapant qui n'envie que très peu ses belles années, bref, une rencontre à ne pas manquer. Dès l'arrivée dans la salle, et alors qu'une partie du public cherche encore son siège, un jeune homme nous accueille, guitare à la main.

 


Si une partie du public blues pense que ce style se doit d'être joué dans son plus simple apparat, sans fioritures ni subtilités, voire sans accompagnants, alors cette entrée en matière lui sera dédiée. Sa guitare, sa voix et son âme, c'est ce qu'a à offrir Gabriel Gordon. Et il le fait bien. Entre compositions et reprises (dont une merveilleuse version de "Boots Of Spanish Leather" de Bob Dylan), son blues est simple, peu original, mais ressenti, et c'est l'essentiel. Il nous entraîne dans de douces mélodies, portées par quelques maladresses de jeu qui offriront une naïveté agréable à l'ensemble, quelque chose qui se vit dans l'instant.

John Mayall, Olympia, Bluesbreakers, Live Report, Tour 2017
Source : YouTube

Malgré tout, on a besoin de quelque chose d'un peu plus vif, une première partie courte dans ce ton reste donc idéale quand il s'agit de passer aux hostilités. Un roadie qui annonce l'arrivée de Mayall, ce dernier qui vient nous saluer avec ses musiciens avant de s'installer pour lancer les premières notes, cette soirée sera sous le signe de la convivialité, de la simplicité et de l'échange. "I Feel So Bad", pourtant dans la joie et la bonne humeur, mettra le ton d'un blues efficace qui nous suivra toute la soirée. Si les traits de l'âge avancé se font ressentir, notamment sur la justesse et la minimisation des parties de clavier, un seul constat fera rage : à 83 ans, John Mayall est exemplaire ! Debout tout du long, énergique et semblant 20 ans de moins, le bonhomme est à l'aise et le fait sentir.

John Mayall, Olympia, Bluesbreakers, Live Report, Tour 2017
Source : YouTube

Troisième morceau, la tête d'ampli basse ne réagit plus. "Too much sex for the amplifier" s'exclame le concerné. Alors que tout un petit monde s'agite sur scène pour essayer de régler le problème, John Mayall ne se laisse pas démonter, et entame une petite impro au piano empreinte de dixieland, accompagné par un léger charley. La quatre cordes ne pouvant pas reprendre son rôle immédiatement, c'est au tour d'une impro à l'harmonica de prendre place. Et alors que tout semble enfin rouler, point de reprise du morceau avorté, le trio continue sur l'harmonica de Mayall et part en jam. Si la présence de Rocky Athas manque, la seule partie de guitare étant présente sur "Do I Please You" et assurée par l'ami John, on voit que ça joue à bloc, que les musiciens peuvent parer à tous les imprévus, et le set reprend de plus belle.

John Mayall, Olympia, Bluesbreakers, Live Report, Tour 2017
Source : johnmayall.com

Des jams d'ailleurs, il y en aura. Quasiment chaque morceau est allongé pour laisser libre cours aux élancements musicaux et aux envies de chacun des membres du trio de s'exprimer. Si le set est court (chose logique, et impossible à reprocher), et que peu de morceaux seront présentés, chacun est abouti, amené de la première à la dernière note tel que le trio a envie de les jouer sur le moment, et ce sera souvent Jay Davenport qui décidera de quand amener le roulement final. On est surpris de tant de vivacité, de virtuosité (Mayall s'est entouré de monstres en leur genre, notamment son bassiste Greg Zrab), et d'éclate sur scène. La complicité est là.

John Mayall, Olympia, Bluesbreakers, Live Report, Tour 2017
Source : images-en-somme.fr

On est loin du concert de blues du siècle. C'est très classique, évident, mais ça fonctionne. John Mayall vient s'amuser et montre ce qui lui reste dans le ventre, ce qu'il épuisera avant de lâcher un jour. On peut d'ailleurs être persuadé que lorsque ce jour arrivera, il sera sur scène. 

 

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