Speedbuggy USA (+ Shupa, Riquet Jug band) à  la Méca – 28.04.17

Est-il vraiment nécessaire de vous présenter la Mécanique Ondulatoire, ce haut lieu parisien du rock n'roll… Nous vous avions conté - il n'y a pas si longtemps - une soirée passée à surfer jusqu'au bout de la nuit, atteint d'une beachboyite carabinée. Les prog' de la méca s'étaient acoquinés ce 28 avril avec Teenage Head Music et l'asso locale Sick my duck - sic ! - pour présenter trois groupes, tous plus pétaradants les uns que les autres. Car si Speedbuggy USA étaient bel et bien les vedettes américaines, les p'tits gars du 19ème les Riquet Jug band et les Shupa de Saint Maur ont fait bien plus que jouer les guest stars. Triplette gagnante  ce soir-là à la Méca !

Sick my duck, "organise donc des concerts un peu partout sur Paris et proche banlieue". Du punk rock, psychobilly, celtic punk, ska punk, rock'n'roll, surf, leur liste éclectique est à rallonge ; seul critère pour cette vénérable institution, fondée en 2009, que ça bouge !!! Et David leur délégué à l'orga ce soir, a donné une belle preuve de leur science de la sélection naturellement rock. Riquet Jug band est vendu comme un trio de blues rag and dirty, mais ce soir-là, un saxo bariton les a rejoints. Craignaient-ils que la contrebasse derrière laquelle Mathieu Goulin ne faisait même pas mine de se planquer, ne suffise pas ? Ou plutôt subodoraient-ils que le duo de sax que cet invité mystère allait constituer avec Glenn Marzin (lequel officie également aux percus) allait faire des étincelles… Car même si les voix de Mathieu Goulin et de François Michel le guitariste, alternant le chant lead, faisaient merveille, la conversation entre ce couple cuivré, en fin de set, s'est avérée un grand moment.

Parmi ce qui ressemble à des standards pour nos oreilles de néophytes, certains d'entre nous sont parvenus à reconnaître "Midnight special", une chanson de taulard country bluesy du début du siècle (vingtième bien entendu). Avec une belle harmonie aux choeurs, Riquet Jug band se tire haut la main de cette reprise. Lorsqu'il prend le chant lead, Mathieu Goulin est presque frénétique, hululant presque, pris par la ferveur et la mystique du blues et comme prévu, lorsque son comparse aux percussions s'empare de son sax alto, ça part en vrilles jazzy, en impros débribées mais jamais pédantes. Les p'tits blancs frenchy de Riquet Jug band joue l'âme du blues comme de vieux bluesmen de Memphis, avec la même sincérité chevillée au corps ! Ils ont pris le dicton "en mai, fait ce qu'il te plait" et font la tournée des bars : ils passent forcément près de chez vous !

Riquet Jug Band - la Méca
Photos Emmett Gorbadoc

Shupa n'en est pas à sa première Méca. Lors de leur précédent passage, nous n'avions pu être présents, mais nous nous sommes rattrapés depuis au Tigre Club. Bien que très sympathique par son atmosphère si particulière, ce lieu qui s'est ouvert l'an passé au live, ne peut souffrir la comparaison avec la Méca. Rita la chanteuse, même si elle s'est donnée ce soir là encore - a pu se féliciter de ne pas avoir à se casser la voix, faute de retours corrects comme au Tigre. Bien qu'un peu inquiets à l'idée de jouer devant un public peu nombreux, les Shupa n'en ont rien laissé paraître et attaquent par leur hymne éponyme.

Même si Rita, d'entrée survoltée, attire tous les regards, Guiton qui avait du rester figé faute de place sur la scène du Tigre, nous fait admirer sa vox et son jeu de six-cordes, lorsque son comparse Sam lui fait la passe. Maria à la basse nous a plusieurs fois servi sa spécialité, la double génuflexion rock n'roll. Et Julien, contraint à la discrétion visuelle comme tout batteur qui se respecte, n'en demeure pas moins très présent question volume ! Le public ne s'y trompe pas et la température déjà élévée, monte, monte… Et Rita descend parmi nous mégaphone en main, comme si il était nécessaire de nous haranguer pour reprendre en choeur "Strychnine" des Sonics ! Pressé par David, maître du temps, les Shupa doivent écourter leur set, pas de "Foxy lady" ce soir… Qu'importe gageons qu'ils le donneront le 13 mai prochain au Supersonic !

Shupa à  la Méca
Photos Emmett Gorbadoc

Les Speedbuggy USA ont bien fait de signifier clairement leur appartenance aux glorieux états unis d'Amérique, des fois qu'on aurait eu un doute quant à leur accent… Et leur Alt-countryde vient elle, non pas de Nashville mais de L.A. On s'en rend compte dès les premières mesures, ainsi qu'à leur allure. Chemise noire et jean assorti et tiags aux pieds, comme le fait remarquer Maria des Shupa, aux premières loges avec Rita. Les Speedbuggy, qui présentent ce soir leur nouvel album Kick out the Twang, se sont donnés pour mission de remettre une grosse dose de western dans la country. Et au vu de des pochettes de leurs albums bien trash, ils se réclament plutôt de Sergio Leone que de John Wayne... Et leur son est à l'avenant. Ça tient plus de la démarche des Pogues qui dynamitaient la musique traditionnelle irlandaise qu'à une relecture convenue de Johnny Cash et consorts.

Timbo le frontman et guitariste ryhtmique, s'époumone dans un micro vintage du bel effet et se déhanche savamment sur sa Gretsch. L'une de ses rares pauses lui permet de se repeigner d'un geste savamment étudié et de repartir sereinement sur un rythme endiablé. Seth Von Paulus - quel pseudo ! - place lui des soli tranchants comme des rasoirs, un éternel demi sourire aux lèvres. Brady Sloan le bassiste est la coolitude incarnée, à mâcher son chewing-gum et à marteler avec méthode son instrument tandis que Jamie Dawson semble grimacer de contentement aux drums. Honnêtement, nous avons du être quelques uns à ne pas avoir tout saisi des paroles qu'il a écrit. Mais nous avons tous compris qu'elles évoquent les boulots à la dure, la picole et les amours déçus. La vraie vie donc et apparament, il sait de quoi il cause Timbo, lui qui rend un hommage à Woody Guthrie… Vous n'aimez pas la country plan-plan, la prochaine fois qu'ils repassent en France, ne les ratez pas !

La prochaine soirée de jeunes polissons amateurs de relations buccales avec des palmipèdes aura lieu le 14 mai toujours à la Mécanique Ondulatoire. Avec Jaya the cat et Mercenaries, reggae punk et punk rock au programme. Chercher l'élément redondant !
 

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