Steven Wilson au Bataclan de Paris (26.10.11)

- An evening with Steven Wilson -
Vous le savez sans doute, nombreux sont les admirateurs de Steven Wilson à La Grosse Radio.
Un concert de l'artiste, que ce soit avec ses groupes ou en solo est toujours un évènement à ne pas manquer. C'est donc en toute logique que nous nous sommes rendus au Bataclan le 26 octobre dernier pour assister à ce concert autour du nouvel album Grace for Drowning.
Ce live report vous est proposé par notre pote Hos, en collaboration de votre serviteur, avec des photos exclusives de Nastia.

De retour sur une scène parisienne après son passage en avril dernier avec son groupe Blackfield, revoici Steven Wilson, cette fois-ci en solo.
L'Anglais nous présente ce soir son nouvel album Grace For Drowning.

C’est par une douce soirée d’automne que nous débarquons au Bataclan, en délégation du staff de La Grosse Radio, accompagnés d'amis qui ont acheté leurs places avec la joie supplémentaire de rencontrer les gagnants qui ont eu des invitations gratuites en participant à notre concours.

Il fait bon et nous décidons de patienter en terrasse du café voisin, devant le Tour Bus de la star, avant de rentrer dans la salle, et là, surprise juste à coté de nous, le batteur Marco Minneman  et le bassiste Nick Beggs sont en train de tailler une bavette au sens propre comme au sens figuré. Il est toujours amusant de voir que ces musiciens extraordinaires mangent les même nourritures terrestres que nous, surtout lorsqu'ils sont anglais !

Allez  il est temps de bouger !
 

Steven Wilson au Bataclan de Paris - 2011 - La Grosse Radio


Nous entrons donc dans le Bataclan et là, devant  la scène, sur un énorme voile faisant office d’écran, défile un film bien étrange qui peut rappeler un certain cinéma japonais et une musique angoissante en fond nous font comprendre que ce soir, nous assisterons à un spectacle hors norme.

Ambiance un peu glauque, lumière faible, une silhouette fantômatique sur l'écran, celle d'un être enroulé dans une étoffe qui aurait tendance à se dérouler avec le vent. Momie ? Fantôme ? Mariée ? Chacun y aura vu ce qu'il aura voulu y voir, mais le fait est qu'avant même le concert, l'ambiance de l'album et même de l'univers de Steven Wilson solo est parfaitement restituée.
L'affaire est un tantinet longuette cependant...

Les lumières s’éteignent enfin, les musiciens prennent place derrière le voile un à un et c’est le batteur qui commence avec No twilight within the courts of the sun extrait du précédent opus, Insurgentes, le fougueux Marco Minneman nous embarque dès le départ dans un voyage sonore sans limite, superbe de maitrise, de folie contrôlée...

Steven Wilson au Bataclan de Paris - 2011 - La Grosse Radio


Question musiciens nous sommes servis car Steven Wilson sait s’entourer, jugez plutôt :

Le bassiste Nick Beggs au CV monstrueux,  Theo Travis aux saxo, flûte, clarinette et claviers, Adam Halzman aux claviers et samples, Aziz Ibrahim aux guitares et pour finir Marco Minneman impérial et impressionant derrière ses fûts. Sans oublier Steven Wilson au chant bien entendu, mais aussi à la guitare et au clavier. Sectarian envoie le bois comme on dit, nous sommes rassurés sur la puissance de feu du groupe, avec en plus le plaisir du son magnifique, clair et précis, même si, peut-être que cette fois-ci le volume était un peu exagéré bien que parfaitement supportable.

L'idée du voile est assez jolie, les artistes et le public sont séparés par des images intrigantes, on doit forcer un peu pour bien voir ceux qui jouent, une sorte de suffocation se fait d'ailleurs sentir, une gène comme celle qu'un porteur de lunettes ressent lorsque la buée l'isole, et c'est un myope qui vous le dit.

Index, Deform to Form a Star, époustouflants. La précision reste incroyable, les loops, les rythmes asymétriques, les cassures d'ambiances, syncopes, changements d'instruments, chauds et froids, tout est incroyablement joué, restituté. Quand on sait que les temps de répétitions de cette formation musicale autour de Wilson ont été réduits au strict nécessaire on mesure un peu plus le talent de ces zikos. Il est amusant d'ailleurs, de voir le leader prendre un plaisir non dissimulé, passant d'un instrument à l'autre, se déplaçant sur scène, mimant parfois un chef d'orchestre exigeant plus que le meilleur de chaque instrumentiste.

Steven Wilson au Bataclan de Paris - 2011 - La Grosse Radio


Il faut attendre le cinquième morceau, le très beau et mélodieux Postcard, pour que le fameux rideau tombe et ça claque !!  Les lights surgissent d’un coup donnant une impression de puissance étonnante. Les projections continuent néanmoins, mais à l'arrière de la scène avec des photos de Lasse Hoil.

La suffocation dont nous parlions tout à l'heure disparait, tout est net, lumineux, clair et aéré.

Ca enchaine par Remainder the black dog que tout le monde attendait de pied ferme et quelle claque ! Un mélange détonnant qui laisse sans voix tant on est scotché de la première note de la ritournelle de piano au final fulgurant après avoir ingurgité des solos façon free-jazz à la clarinette.

S’en suit Harmony korine de l’album Insurgentes, extraordinaire ! (j’avoue j’étais impatient de l’entendre). Il faut dire que la set list a été très bien pensée, car il faut bien reconnaitre qu'il y a dans la musique de Wilson, matière à rebuter ou à faire peur. L'ordre des titres n'a rien à voir avec le disque, et quand on sait avec quel soin Wilson décide de ce genre de choses on pourrait se demander comment il est possible d'en choisir un autre. Et bien si, on sent que la set list est faite pour un voyage, progressif certe, mais avec des pause, des étapes articulées autour des morceaux les plus accessibles comme Poscard et Harmony Korine par exemple. Du coup, même les réfractaires aux envolées metal, jazz ou glauques restent captés par le show.

Steven Wilson au Bataclan de Paris - 2011 - La Grosse Radio


Le point d’orgue certainement fut Raider II , un beau bébé de 23 minutes !
Wilson s'excusera d'ailleurs avant d'entamer l'exploit en nous disant en subtsance qu'il s'excuse par avance des éventuelles erreurs dûes au manque de temps de répétitions, bah tiens, bien malin qui aura pu les repérer !

Steven Wilson au Bataclan de Paris - 2011 - La Grosse Radio


Très honnêtement et au-delà du fait que ce live-report est écrit par deux plumes fan de l'artiste, il faut bien le reconnaitre, ce Raider II en live est du délire complet ! On passe du calme à la tempête dans des rythmiques improbables et quand ca pète, ca pète !!! Car déjà sur disque ce morceau avait été qualifié par notre Gaston (la contrebande tous les samedis soirs 20H00) de "morceau pas pour les rigolos", et quand on sait ce qu'il écoute on peut le croire.

Le concert se finira dans un déluge de sons Get all you deserve avec un Wilson arborant  le masque à gaz de la pochette d’Insurgentes, un Marco Minneman au max de son talent et le guitariste Aziz Ibrahim jouant avec les dents d’une guitare hybride à mi chemin entre l’électrique et l’électronique, le manche tout allumé de leds avec d’un gant lumineux à la main droite question d’en mettre plein la vue ou peut-être de vérifier que c'est sa main qui est en train de jouer, monstrueux !

Les musiciens quittent la scène un à un dans le sens inverse de leur arrivée.

Steven Wilson nous as montré l'étendue de son talent ce soir, alternant, en plus du chant et la guitare, son clavier, un mini moog sortie tout droit des 70’S. Il est totalement habité par la musique. Tantôt calme, tantôt furieux, nous assistons à une expérience sonore qui n’a de nom que le sien,  on pourrait citer mille influences, free, jazz, métal, etc...  Mais il n’en reste pas moins que nous avons à faire à du Steven Wilson, insaisissable, inspiré, émouvant, violent, sombre, désespéré et plein d'espoir et d'humanité à la fois.

Le concert se termine avec les noms des musiciens projetés sur l’écran comme à la fin d'un long métrage, c'est d'ailleurs ce qui vient de se passer au Bataclan, le visionnage d'un long métrage interprété en direct. Le public offre une véritable ovation digne à nos magiciens de ce soir.

Steven Wilson au Bataclan de Paris - 2011 - La Grosse Radio


A ce propos, on peut souligner la simplicité et la gentillesse don fait preuve aussi bien Steven Wilson que ses musiciens, la marque des grands sans doute.

Le public en redemande malgré les lumières qui se rallument, les fans n'entendent pas en rester là et ne quittent pas les lieux. Il faudra que Steven Wilson revienne sur scène (sa bière à la main) pour les remercier et leur dire que malheureusement le groupe n'a plus rien à jouer ce soir. Un zeste de déception, mais quand on sait le travail que demande la mise en place de chaque morceau on comprend tellement, et puis, très honnêtement, on en a tous prix plein les oreilles et plein les mirettes.

Un concert unique en son genre et une soirée inoubliable pour nous tous.

Setlist

  1. No Twilight Within the Courts of the Sun
  2. Index
  3. Deform to Form a Star
  4. Sectarian
  5. Postcard
  6. Remainder the Black Dog
  7. Harmony Korine
  8. Abandoner
  9. Like Dust I Have Cleared From My Eye
  10. No Part of Me
  11. Veneno Para Las Hadas
  12. Raider II
  13. Get All You Deserve

Toutes les photos (sauf la dernière de l'article) ont été prises par Nastia que nous remercions chaleureusement.

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