Placebo au Sziget 2012

Placebo l'a longtemps affirmé, le Sziget est un de ses festivals préféré au monde. Ils ne pouvaient donc pas louper le vingtième anniversaire. Placebo revient donc à Budapest après 3 ans d'absence. Pas de nouvel album dans la besace ( ils enregistront le nouvel opus cet hiver) mais un set plus que rodé, d'une solidité à toute épreuve. Placebo est aujourd'hui une valeur sûre de la scène musicale internationale. Le groupe de Brian Molko a réussi à atteindre un succès populaire sans jamais remettre en cause son intégrité artistique. La setlist proposée ce soir en est le parfait exemple. Quasiment identique à celle de 2009, elle fait la part belle aux derniers albums du groupe, tout particulièrement Battle For The Sun qui prend toute sa dimension sur scène. Les fans de la première heure, comme votre serviteur, seront un peu frustrés du peu de morceaux provenant des 2 premiers albums du groupe, à part la belle surprise « I Know » en milieu de concert et une version réarrangée de « Teenage Angst ». De Whithout You I'm Nothing ne subsiste qu'« Every You Every Me » , méga hit du groupe qui rappellera tant de souvenirs de nos années lycées aux trentenaires que nous sommes.


Mais finalement le manque de vieux morceaux fait la force de Placebo. C'est une preuve que le groupe continue de proposer de nouvelles choses et qu'il ne se contente pas seulement de capitaliser sur le succès d'antan. Pour un groupe qui approche la vingtaine d'années d'existence, c'est rare. Beaucoup d'autres de la même génération ont tout simplement disparu ou se contentent de donner des concerts "best of".

Sur scène, aujourd'hui, Placebo ce sont les trois membres du groupe : Brian Molko à la guitare et au chant , Stefen Olsdal à la basse et le p'tit nouveau (depuis 2008 quand même) Steve Forest à la batterie. Ils sont accompagnés de Fiona Brice au violon, de William Lloyd à la basse et guitare et de Nick Gavrilovic à la guitare, chacun jouant à leur tour des claviers.

Ce 8 aout 2012 sur la main stage du Sziget Festival, le son est de très bonne qualité. La subtilité des arrangements est bien perçue par la foule, surtout les parties de violon, généralement étouffées par les guitares. Fiona Brice est bien présente parmi les trois Placebo, Brian Molko assurant le job de leader plus que jamais, voix immuable et guitare toujours en main. Stefen, lui aussi égal à lui même, arbore une sympathique barbe et agite toujours ses longs bras pour stimuler la foule. Steve à la batterie ne cesse de nous ravir : sa jeunesse, son style sec et rythmé succède avec brio à l'ancien batteur Steve Hewitt. Quand aux 2 autres musiciens William et Nick,  quasiment cachés sur scène, ils assurent grave, le son de Placebo ne serait pas aussi riche sur scène aujourd'hui sans eux.

Niveau scénographie, une rangée horizontale d'écrans surplombe la scène et diffuse des vidéos et des clips en cohérence avec l'univers du groupe.

Le concert débute avec « Kitty Litter » et « Battle For The Sun », morceaux de bravoure du dernier album. Après un « Every Me Every You », mettant le public à l'unisson, 3 titres plus lents, « Speak In Tongues », « Black Eyed » , du 3ème album Black Market Music, et « Special Needs » du 4ème Spleeping With Ghosts.
Retour aux choses sérieuses avec « For What It's Worth » , excellent single de Battle For the Sun, preuve encore une fois que chez Placebo, les morceaux sont à la fois semblables et différents. Le nostalgique « I Know » précède « Slave to the Wage » de Black Market Music, « «Bright Lights », « Meds », repris en choeur par le public, et « Teenage Angst » nous amènent tranquillement au climax du concert, « A Song To Say Goodbye », sublime fuite en avant et le classique instantané de 2003 « The Bitter End ».

Le rappel débute par une reprise de Kate Bush « Running Up That Hill » , morceau bien rodé par le groupe et déjà présent sur l'album de covers,  «Post Blue » du dernier album, un nouveau morceau « B3 », à redécouvrir de façon plus posé ses prochaines semaines. Le concert se termine sur « InfaRed » de l'avant dernier album Meds.


Placebo a livré pour les 20 ans du Sziget une très belle prestation, très professionnelle, peut être un peu froide. Peu d'échanges avec le public, mais ce genre de grande scène et de festival ne favorise pas la convivialité, vu le nombre de participants et la lourde organisation.

Ce concert resta pour moi l'un des temps fort du festival, et Placebo à encore beaucoup à apporter à la musique alternative aujourd'hui. Comme quoi nos idoles de jeunesses peuvent vieillir en même temps que nous.

 

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