Little Barrie à  La Maroquinerie – 18/06/14

La Maroquinerie n’était pas pleine, à la grande surprise de quelques Anglais et des fans parisiens du groupe. C’est dire si les réclamations finales du public têtu et braillard en prirent plus de valeur. Mais non, le trio londonien n’est revenu que pour deux titres, avant de laisser la Maroquinerie bien échauffée et, il faut le dire, un peu sur sa faim. Une heure de live tout juste. Little Barrie sera pardonné, étant donné le déploiement d’énergie de ce soir et le bel estomac du groupe, qui se montre capable depuis une petite quinzaine d’années de digérer avec talent les grands courants du rock britannique. Blues rock, funk, soul, hard rock par touches, pour un mixte équilibré qui, non content de nous évoquer l’illustre charnière sixties-seventies, le fait avec une classe certaine.

Le passage à la scène se fait tout en puissance et pertinence. Rock’n’roll, c’est le moins qu’on puisse dire. Le trio s’écarte de la production solide et raisonnable de ses quatre albums pour donner dans un rock garage percutant, déchaîné, caracolant au long de titres issus pour la plupart du dernier opus paru le mois précédent, Shadow. On peut s’en réjouir, tant ce rock très électrique reste maîtrisé malgré les larsens, la sueur et les cheveux au vent. Mais peut-être aussi regretter que ce choix de la puissance se soit fait au détriment de la semi-retenue plus soul, funky, élégante et sexy, auquel les studios nous avaient habitués, et qui fait notamment de Stand Your Ground (2007) l’album le plus excitant du trio à ce jour. On regrette que pas un seul titre du set n’en soit issu. Bon, un live pour défendre la dernière parution, ça se défend, et ils le firent honorablement. Reste que cette évolution, avec Shadow, vers un rock plus lourd semble moins servir l’originalité de Little Barrie.

little barrie, shadow


Plus discutable encore les balances sonores de ce soir, puisque entre la batterie (impeccable et furieuse) et la guitare (surboostée), on perd sensiblement (misère) la voix du leader Barrie Cadogan : juvénile, intemporelle signature du groupe. Dommage. Sa mæstria guitaristique et sa dépense physique pallient en partie cette défaillance – lesquels ont récemment conduit Cadogan à seconder en live Morrissey ou Bobby Gillespie de Primal Scream. Est-il encore besoin d’hésiter ? Un petit jeu, pour la prochaine date : arriver à deviner l’âge de l’Anglais, sous la barre de la vingtaine derrière sa frange, semblant excéder les quarante une fois sorti de scène. Droit dans ses bottes et ses jeans slim, éternellement young et little, comme seuls les vrais rockers anglais savent l’être.

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