Festival De La Pelouse 2014

Thuir. Festival de la Pelouse, 11ème édition. Les organisateurs comme d’habitude, ont pris le parti d’offrir (je dis bien offrir car 7 euros un festival, ça ne court pas les rues…) aux thurinois un spectacle de qualité. Depuis plus de 10 ans, le Festival de la Pelouse construit son identité autour de deux scènes et d’un grand espace d’accueil voué au petit artisanat. Un espace de détente, familial où petits et grands trouvent leur compte.

Mais revenons à la musique. Deux scènes, deux ambiances. Un espace principal ayant vu défiler des grosses pointures de la scène alternative française comme Sergent Garçia, Pigalle, Les Hurlement D’Léo, Les Ogres De Barback et cette année Les Têtes Raides ou encore des combos explosifs de World Music comme Ziveli Orkestar où cette année l’égérie de Tony Gatlif remarquée notamment dans Gadjo Dilo, Rona Hartner.

Et à coté de ça, une scène beaucoup plus rock’n’ roll, garage punk même. De grands noms sont passés par là. Citons, les Magnetix, JC Satan, les Feeling Of Love, Harlan T Bobo et cette année Lisa Kekaula, échappée des Bellrays avec son projet parallèle, Lisa And The Lips. Ca a de la gueule.

Pari osé dès le départ que de faire se mélanger deux publics totalement différents. Mais finalement chacun s’y retrouve. Les groupes jouent en alternance. Lorsqu’on est un peu moins fan, on se retranche vers les espaces associatifs ou les stands de restauration, qui une fois n’est pas coutume proposent des produits de qualité.

Pour nous faire patienter avant le début des affaires sérieuses, on a apprécié le Hot Club de Tordères venu partager avec nous directement sur la pelouse quelques accords jazzy. Sympathique.

Pour cette onzième édition, ce sont les perpignanais de Crank qui s’y collent pour ouvrir les hostilités. On démarre donc fort sur la scène rock ‘n’ roll. Après un album éponyme l’année dernière, le combo nous balance son garage pop et on se laisse porter par le chanteur charismatique et ses acolytes. Superbe entrée en matière.
 

Crank Pelouse 2014
 

Pour contenter les fans de la scène principale, une belle mise en bouche nous est offerte. Pour moi, fan de rock énervé, les montpelliérains de Hippocampus Jass Gang ont accompagné mon premier passage au stand de bière locale. L’Alzina brassée à Bouleternère mérite le détour.

Le retour sur la scène rock se fera avec les madrilènes Las Aspiradoras. Pas de doute, on tient bien quelques tripés, fans des sixties et amoureux du vintage. Des sonorités semblant directement sorties de chez les Fuzztones ou des groupes sixties qui ont inspirés ces derniers. Des nappes de claviers lysergiques colorent leurs morceaux puissamment emmenés par deux gratteux. Tout le monde joue avec des guitares Burns, signe d’un gout certains pour ce son vintage si recherché. Résultat des courses, les espagnols ont fédéré et on fait patienter agréablement le public venu voir les Têtes Raides. Puisqu’on vous dit que ça fonctionne cette programmation éclectique…
 

Las Aspiradoras Pelouse 2014


Plat de résistance, les Têtes Raides. Je ne suis pas forcement connaisseur mais on sent dès les premières notes une maitrise du sujet. Christian Olivier mène la barque depuis presque 30 ans et si le personnel d’origine se réduit, le groupe n’en est pas moins efficacement soutenu par un six-cordiste supplémentaire qui donne assez souvent une tournure rock à l’édifice. Les fans sont aux anges. Le patron a de la bouteille et aussi un paquet de feeling. Fan ou pas fan, on est obligé de reconnaitre la qualité de la prestation. Quelques moments sont particulièrement appréciés notamment la version de "Ginette" où Christian Olivier se livre, plus intimiste face aux 6000 festivaliers. Un set d’une heure et quart environ où se mêlent quelques flashbacks et des titres issus du petit dernier Les Terriens et il est déjà temps de laisser la place à Lisa And The Lips. Sans être fan, on ne s’est pas ennuyé.
 

Têtes Raides Pelouse 2014


Pour tous les rockers présents, Lisa And The Lips, c’est du lourd. Pas de mauvais jeu de mot en rapport avec le physique de la patronne. Une telle voix soul est bien au dessus de ce genre de considération. Lisa Kekaula, flanquée de son acolyte Bob Venuum, également transfuge des Bellrays, s’est acoquinée avec des fines lames espagnoles et voila l’album éponyme du groupe Lisa And The Lips dans les bacs depuis quelques mois. Une belle claque. Album de la semaine sur Canal Plus. La presse nationale et internationale les honore. Et live, c’est du feu ! Presque une heure de furie où Lisa, prêtresse soul, croisement entre Tina Turner et James Brown nous envoie tantôt une soul intimiste avec des titres comme "Troubled Mind" que Phil Spector aurait adoré produire ou encore, pour notre plus grand plaisir, des brulots aux tempos diaboliques comme "Going Down" ou "Stop The DJ" qui laisse tout le monde sur les rotules. La miss avait déjà une solide réputation de bête de scène avec les Bellrays, avec Lisa And The Lips c’est encore plus flagrant.
 

Lisa And The Lips Pelouse 2014


Un très bon cru donc pour cette Pelouse 2014 et, vers minuit et demi, nous abandonnons la partie à Rona Hartner et sa culture balkanique accompagnée d’un DJ puis aux Marvin, combo féru de noise. Les festivaliers ayant gradé un peu de force nous ont rapporté le lendemain avoir apprécié. On va les croire sur parole.

Dernière nouvelle, il se murmure que, forts de leur succès, les organisateurs mettraient les bouchées doubles  pour nous accueillir en 2015 sur un site plus vaste et sur deux jours. Souhaitons leur bonne chance et on les retrouvera avec plaisir l’année prochaine.

 

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