Garbage – One mile high… Live

Après un générique de James Bond, 5 albums et deux best-of, pourquoi pas un DVD live ? Le retour de Garbage avec Not your kind of People il y a un peu plus d’un an ne nous avait que moyennement emballés (chronique ici), mais le groupe ne nous en a pas moins offert de beaux moments et s’est toujours montré à son aise sur scène. Reste à voir si ce live sera un chant du cygne, au moins au niveau créatif. Mais en attendant de voir si les musiciens retrouveront un peu de leur lustre d’antan, ce One Mile high… live est là pour nous rappeler que le groupe n’a pas non plus volé son succès. Car bien qu’ils soient assez marqués par leur époque, les gros titres du combo restent diablement accrocheurs.


Après un titre du dernier album en date, la setlist se dirige rapidement vers un paquet de classiques qui font leur effet. « I think I’m Paranoid », « Shut your Mouth », « Queer » et « Stupid Girl » sont livrées dans des versions énergiques auxquelles le live sied à ravir. La dernière surtout, introduite de façon électro et qui aboutit à une version bien bourrin de « Hammering in my Head », fait franchement du bien par où elle passe. On apprécie également que le montage ne soit pas éplieptique et ne montre finalement rien de plus que ce qu’il se passe sur scène, à savoir quatre musiciens (et Eric Avery qui tient la basse) en train de jouer. On peut même regretter que le groupe ne fasse pas un peu plus appel à ce genre d’artifices occasionnellement sur les passages les plus enlevés, mais basta, on ne va pas reprocher à des zicos d’être honnêtes, encore qu'n a déjà vu Shirley Manson plus enjouée.


Par contre force est de reconnaître que « Why do you love me ? », extrait du 4e album, fait un peu tâche et que le retour aux compositions de Not your kind of People font retomber l’ambiance malgré quelques idées sympathiques. On ne va pas refaire une chronique de l’album, mais ces titres sont tout simplement moins accrocheurs, ou plus simplement moins bien trouvés. Fort heureusement, le faiblard Bleed like me ne fera plus aucune excursion dans la setlist, au contraire du dernier en date, tournée promotionnelle oblige. D’où un ventre mou qui se termine aussitôt que Garbage revient vers ses 3 premiers albums. Si « Special » n’est peut-être pas le meilleur titre de Version 2.0, « Milk » nous rappelle que Shirley Manson peut avoir une voix magnifiquement mise en valeur quand la musique y est la mieux adaptée, comme sur ces ambiances vaporeuses que le groupe a su manier avec retenue et justesse quand il était à son meilleur.


C’est bien là le problème du groupe, qui fût une machine à produire des tubes : il semble se poser des questions quand il devrait avancer librement, se prendre la tête quand il devrait être irrésistible, et la musique s’en ressent. Aussi ce n’est que dans la dernière partie du show, quand il se remet à enchaîner les classiques, qu’on se remet vraiment dedans. « Only happy when it rains », « Supervixen », « The trick is to keep breathing », “Vow”, certes Garbage n’a jamais rien eu de véritablement génial, mais il savait indéniablement composer de bons titres de rock. Du coup, ce DVD live fait globalement le boulot et c’est principalement ce qu’on lui demande, mais le petit truc en plus n’est plus là et surtout, on se demande bien si on accrochera autant à un futur album de Garbage que ce fut le cas il y a maintenant longtemps. 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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