Hellfest 2025 – Jeudi 19 juin : Entre curiosités sonores et révélations scéniques

Hellfest - Jeudi 19 Juin 2025

C'est reparti pour la dix-huitième ! Le Hellfest redémarre pour quatre jours bouillants, au sens propre comme au sens figuré, car le fil rouge du festival est bien le soleil plomb présent ces quatre jours. Pour cette première journée, nous avons pris le parti d'aller voir des groupes un peu plus niches, plus expérimentaux, et plus planants que les éternels groupes qui passent en MainStage. Une journée de découverte, qui on l'espère, vous permettra de vous replonger dans l'ambiance.

Nos concerts du jeudi 19 juin : 

Crédit photo : Sara / @GroovyMochi

Apocalyptica - Mainstage 1 - 18h00

Quand Metallica et musique classique se rencontrent

Pour la seule fois de la journée, on se dirige vers la Mainstage pour accueillir un groupe à la fois unique et devenu incroyablement populaire : Apocalyptica. Ce trio de violoncellistes finlandais – Eicca Toppinen, Perttu Kivilaakso et Paavo Lötjönen – est un OVNI dans le monde du metal. Issus de la prestigieuse Académie Sibelius d’Helsinki, ces musiciens de formation classique se sont fait connaître en reprenant… Metallica aux violoncelles ! Leur premier album, Plays Metallica by Four Cellos, remonte déjà à 1996.

Ce soir, le set est l’occasion de rendre un nouvel hommage aux "Four Horsemen", tout en assurant la promotion du dernier album de covers des Finlandais, Plays Metallica Vol. 2, sur lequel apparaissent en invités James Hetfield et Robert Trujillo eux-mêmes, rien que ça !

Il faut le dire : il y a parfois plus de spectacle dans ces violoncelles que dans un show de Metallica des dernières années. Malgré le côté moins organique des cordes, les arrangements électroniques et les effets appliqués à leurs violoncelles (via les contrôleurs/boites à effets des musiciens) permettent de donner du corps et de la profondeur au son. Ce qui donne l’impression d’assister à un véritable concert de hard-rock. Cela dit, le son des Finlandais se révèle très différent des versions studio : on y ressent encore plus l’aspect classique de leurs instruments avec des sons de cordes plus marqués.

Aux côtés des trois violoncellistes, un nouveau batteur, Snowy Shaw en remplacement du départ de Mikko Sirén, assure un groove qui apporte dynamisme à l’ensemble. Et surtout, à bas le côté rigide de la musique classique : les musiciens bougent tels de véritables stars de hard rock. Ils headbanguent, sautent, échangent avec le public et font le show. On imagine sans mal que la chaleur de Clisson rend les manches de leurs instruments particulièrement collants. Cela ne les empêche pas pour autant de jouer avec une aisance déconcertante.

Malheureusement, le set ne dure que 40 minutes, c'est bien trop court pour un tel groupe. On retiendra particulièrement les cultes "Master of Puppets" et "Seek & Destroy". Dès lors qu’ils sont interprétés aux violoncelles, ces classiques se transforment en véritables fresques épiques et cinématographiques.

En conclusion, ce set s'avère parfait pour démarrer le festival en fanfare. D’ailleurs, si vous êtes fans d’Apocalyptica, gardez un œil sur nos réseaux et sur le site : on pourrait bien vous réserver une petite surprise prochainement…

Setlist (spéciale Metallica) :

Ride the Lightning
Enter Sandman
St. Anger
Blackened
Master of Puppets
Seek & Destroy

Slomosa  - Valley - 18h00 :

Le rock stoner a trouvé ses héritiers

S’il ne fallait pas rater un show aujourd'hui, c’était bien celui de Slomosa, sensation norvégienne qui bouscule le stoner rock avec un vent frais venu du Nord. Non, pas un groupe de black ou de power metal cette fois, mais un quatuor stoner qui sait allier lourdeur et mélodie avec brio. Une combinaison insolite, et peut-être ce qui se fait de mieux dans le genre actuellement.

Venu défendre Tundra Rock, son excellent album sorti en début d'année, le groupe nous offre un set marquant de ce Hellfest. Sur scène, le chanteur Benjamin Berdous, reconnaissable à sa touffe de cheveux impressionnante, semble un peu tendu sur “Cabin Fever” et “Rice”. Un contraste avec ses comparses qui, eux, s'agitent dans tous les sens. Aujourd'hui il y a même cinq membres sur scène avec la présence d'Eirik Marinius Sandvik. Leur producteur est venu prêter main-forte à la guitare pour l'occasion.

Malgré un démarrage timide, le concert prend progressivement son envol avec ces riffs fuzzy et gras qui font la marque de Slomosa, tout en restant ultra mélodiques et accrocheurs. Avec les Norvégiens, pas de “filler”, chaque morceau est taillé pour rester en tête. Les influences de Kyuss, assumées, se ressentent, sans jamais tomber dans un Queens of the Stone Age trop commercial.

Le set décolle réellement sur “In My Mind's Desert”, où la voix de leur bassiste Marie Moe prend alors le devant de la scène avec puissance. En passant, mentionnons plus généralement son apport aux chœurs : un élément sonore distinctif du groupe qui rend ce stoner rock encore plus harmonieux.

Crédit Photos : Florentine Pautet pour Hellfest Productions

Mais ce que l’on retiendra le plus de ce show, c'est sans doute la prise de parole du chanteur. Dans un parfait français (s'il vous plaît), il lance un message fleuri à l’encontre de Benjamin Netanyahu, rapidement élargi à Marine Le Pen et Donald Trump. Dans la foulée, le chanteur enchaine par le slogan “Liberté pour la Palestine”. Ces mots résonnent particulièrement. Benjamin avait d'ailleurs confié avoir des sœurs originaires de Gaza, ce qui ajoute de la sincérité à cet instant. Pourtant les réactions sont assez divisées dans le public entre applaudissements, approbations, et regards interloqués.

Cette intervention est suivie du titre symbolique “Battling Guns”, véritable hymne à la paix, porté par une ligne de basse délicieuse. Quelques titres plus tard, et après un dernier “Sköl” (santé, en norvégien), le groupe conclut sur le très bon “Horses”, en parfaite harmonie avec la chemise du frontman. Finalement, la Valley semble avoir adoubé ses nouveaux rois du stoner. Et ce n’est sûrement que le début.

Setlist

Afghansk Rev
Cabin Fever
Rice
In My Mind's Desert
Good Mourning
Battling Guns
There Is Nothing New Under the Sun
Kevin
Monomann
Horses

Thy Catafalque – Temple – 19h30

Aussi imprononçable qu'inexplicable

Thy Catafalque possède sans doute les titres de morceaux les plus durs à prononcer de la scène metal. Il est également tout autant difficile de définir ce genre avant-gardiste qui fait la singularité de cette formation hongroise, fondée par l’éclectique multi-instrumentiste (mais aussi photographe) Tamás Kátai. Ce dernier compose, joue et produit presque tout en studio.

Relativement récent sur scène (il tourne depuis 2021 seulement), Thy Catafalque existe pourtant depuis bien plus longtemps en studio, avec une discographie riche mêlant black metal atmosphérique, folklore hongrois et autres expérimentations. Sur scène, les artistes ont vu grand pour l'occasion (leur deuxième passage en France), avec pas loin d’une dizaine de personnes sur scène pour donner vie à cet univers foisonnant. Dès l’ouverture, Thy Catafalque frappe fort avec un premier morceau mêlant des riffs très heavy à une base de black metal symphonique, porté par deux chanteurs qui installent d’emblée l’intensité.

Ce n’est qu’ensuite que le groupe se complète sur scène avec les nombreux aller-retour de deux chanteuses, jusqu'à se retrouver par moments avec quatre voix simultanées. Ce qui donne parfois un côté très incantatoire et choral à la musique. Tamás Kátai, d’une discrétion presque déconcertante malgré son rôle de leader, reste lui en retrait tout en tenant la barre de cette proposition live ambitieuse.

Le chant intégralement en hongrois renforce cette identité unique, même si le show part littéralement dans de nombreuses directions musicales. La seconde chanson surprend par ses sonorités médiévales dansantes mêlées à des touches électroniques. La setlist navigue ensuite entre black mélodique, percussions martiales , passages folklorique presque dansants et autres riffs obscurs. D'ailleurs, Tamás Kátai, discret jusque-là, prend lui-même le micro au chant en fin de set. Ce qui rend le moment plus personnel et authentique.

Le son dense, parfois un peu brouillon, a pu rendre le live exigeant pour les non-initiés. Pour être honnête, il est vrai qu'on s'est retrouvé perdu plusieurs fois dans la proposition musicale. On espère donc sincèrement revoir les Hongrois tourner plus souvent pour apprécier pleinement leur live. Dans tous les cas, leur discographie très riche mérite votre attention, surtout peut-être les derniers albums plus ambiants et mieux produits.

Setlist :

Szíriusz
Néma vermek
Trilobita
Vasgyár
Piros kocsi, fekete éj
Embersólyom
A gyönyörű álmok ezután jönnek
Vashegyek
Köd utánam
Jura
Csillagkohó

Credit photo : Sara @ GroovyMochi

Chat Pile - Valley - 19h40

Le malaise comme art de vivre

Difficile de décrire un concert de Chat Pile sans évoquer le malaise constant qui se dégage du set. Le chanteur Raygun Busch, en perpétuel mouvement anxiogène, se tord, grimace, hurle sa rage d'une Amérique en décomposition, et chante ses textes comme si sa vie en dépendait. Comme l’a parfaitement résumé un commentaire sur internet : « le profil typique du consultant ou expert comptable frustré qui fait du Chat Pile le week-end pour éviter le burn-out. » Et honnêtement, c’est exactement ça. Mais il faut aussi le dire, le son est vraiment à part, et le dernier album Cool World (2024) est aussi l’une des sorties marquantes de l’année dernière.

Chat Pile, c’est aussi un show dans le show : entre deux morceaux, le frontman s’adresse au public. Il demande aux festivaliers s’ils ont vu tel ou tel film, en lâchant son avis à la volée ou en évoquant des auteurs de la philosophie française comme “Jean-Jacques Rousssowww” (sic). C'est peut-être une habitude : le chanteur avait même fait lors de son passage parisien au Trabendo la liste de tous les films français qu'il appréciait.  Le public, lui, semble souvent perdu ou s’en fout royalement, ce qui rend le moment encore plus absurde. Mais ces interventions font partie de l’expérience : une gêne, puis un rire nerveux, puis une claque musicale.

Musicalement, le son de Chat Pile est à part, et ce n’est pas pour rien que le groupe tire son nom d'une déchetterie d’Oklahoma. Il sculpte le malaise avec une précision rare : des motifs presque mélodiques sont aussitôt distordus, et des effets de guitare transforment chaque riff en bruit poisseux. On se retrouve avec un noise rock/sludge glauque et pesant, mais paradoxalement limpide dans son identité. C’est lourd, c’est heavy, et c’en est même très innovant.

Crédit Photo : Florentine Pautet pour Hellfest Productions

Le guitariste Luther Manhole gratte souvent ses cordes au niveau du manche, ou entre le sillet et les mécaniques, dans un geste presque inconfortable à regarder. Le son qui en sort est tout aussi dérangeant, unique en son genre. À ses côtés, le bassiste Stin, en t-shirt Korn (clin d’œil assumé), délivre des lignes groovy et crasseuses, rappelant justement le feeling des débuts du groupe de Jonathan Davis. Et derrière les fûts, le batteur Cap’n Ron, habillé d’un maillot de football américain, frappe avec une joie paradoxale. Ce qui crée ce contraste permanent, gênant mais pas moins fascinant.

Les morceaux s’enchaînent et se terminent à un moment souvent inattendu. On ne voit pas l’heure passer que le set se conclut comme il a commencé : dans un chaos total sur "Garbage Man". Le chanteur s’effondre alors littéralement par terre. Les musiciens traînent leurs instruments à même le sol. Résultat : le public est à sonné et hilare à la fois. 

Chat Pile a donc été une expérience OVNI brute, comme on en vit rarement au Hellfest. Elle rappelle les moments suspendus qu’ont pu offrir par exemple Julie Christmas ou Daughters lors de leurs passages à Clisson. Seul regret : trop peu de monde devant la Valley pour vivre ce moment à part, preuve qu’il faut parfois quitter les Mainstages pour vivre le Hellfest le plus intense. Pour ceux qui douteraient en écoutant les morceaux studios, foncez, car la performance live du groupe est d’une autre dimension.

Setlist :

Rainbow Meat
Tropical Beaches, Inc.
I Am Dog Now
Why
Pamela
Shame
Frownland
Slaughterhouse
Tape
The New World
Masc
Funny Man
Dallas Beltway
Garbage Man

Monkey3 - Valley - 21h50 :

Décollage imminent vers des contrées progressives

S’il y a bien un groupe qui sait vous emmener ailleurs, c’est Monkey3. Le quatuor suisse, maître du stoner psychédélique instrumental, nous avait déjà offert un moment suspendu lors de son précédent passage au Hellfest en 2022. Cette année, il revient avec son dernier album Welcome to the Machine (2024) sous le bras, et confirme son statut d'explorateurs cosmiques musicaux.

Dès le premier morceau, on pense à Pink Floyd et à David Gilmour. Ces notes de guitare en sustain, planantes, installent instantanément l’atmosphère... Le guitariste Boris en profite pour glisser ses premiers solos, ajoutant une dose de lumière sur les différentes couches sonores déployés par le reste du groupe. C’est cette capacité à superposer les couches, à construire une montée progressive, qui fait la signature Monkey3 sur scène. Mais qu'on ne s'y trompe pas, c'est aussi un groupe de rock qui sait enflammer le public, notamment en coupant le son entre certains passages progressifs. Un bon moyen de faire monter l'ambiance.

Dès ce morceau, on remarque que Monkey3 est ce genre de groupe qui aime prendre son temps et n’hésite pas à insérer des ambiances sonores contemplatives en plein morceau.  Les nappes de clavier se mêlent aux résonances de guitare avant que le groupe décide de redémarrer la machine. Ces respirations rendent le live encore plus immersif, accentuant l’effet “trip sensoriel” cher au groupe.

Crédit Photos : Florentine Pautet pour Hellfest Productions

“Icarus” reste le moment fort du set, et on imagine que le groupe aura du mal à s'en défaire d'ici la fin de sa carrière. Ce morceau emblématique, avec son riff principal si cinématographique, donne l’impression de dériver dans l’espace. Après une parenthèse psychédélique ambiante, le groupe revient vers le thème principal avec un final épique. Le solo final de Boris y résonne comme une libération, mêlant mélancolie et puissance. Un morceau à vivre au moins une fois dans sa vie pour reprendre un certain commentateur de football. Au passage, en 2022, le guitariste  diffusait en 2022 un nuage parfumé sur cette même scène. Il s’est désormais converti à la cigarette électronique. Comme quoi, même en changeant de vapeur, on peut continuer à planer.

Avec “Kali Yuga, l’ambiance s’assombrit. Le morceau déploie un motif lourd, presque doom, avec des sonorités orientales distillées par dB, ce claviériste à la grande barbe. D'ailleurs, ce dernier joue et abuse d'effets futuristes et étranges. Vient ensuite “Rackman”, qui séduit par son ambiance mystérieuse et la basse lancinante de Jalil. Encore une fois, le sustain généreux de la six-corde laisse le son s’étirer dans l’air, avant de retomber dans un groove hypnotique.

En guise de conclusion, quoi de mieux que de finir le trip musical par le morceau le plus psychédélique du set : “Through the Desert” nous transporte vers un stoner psyché lourd et vibrant. La progression est un vrai voyage sensoriel qui culmine dans un final en apothéose où chaque instrument rugit de toute sa puissance. Après une heure de set, nous sommes arrivées à bon port. Et on a déjà hâte de repartir faire un tour.

Setlist

Collapse
Icarus
Kali Yuga
Rackman
Through The Desert

The Hellacopters - Warzone - 23h30

Back to the 70's

Pas besoin de discours ni d’artifices : The Hellacopters, c’est du hard rock revival suédois joué avec l’âme et le son des 70’s. Le tout s'accompagne une certaine classe et un minimalisme scandinave. Chemises foncées, jeans, guitares Gibson, mur d’amplis Orange : tout est là, sans en faire des caisses.

Sur la Warzone, on regrette que le public soit étonnamment clairsemé pour un groupe aussi culte. La faute sûrement à la tête d'affiche Korn qui joue en même temps, mais quand même. Le concert se déroule en trois actes marqués par des draps de scène qui tombent entre chaque partie, donnant l’impression d’assister à un film rock en plusieurs chapitres. Un détail simple, classique, mais qui fonctionne.

En tout logique, le groupe pioche dans ses classiques.  Outre “By the Grace of God”, “The Eyes of Oblivion”, “Baby Borderline”, les Suédois glissent aussi quelques morceaux de leur nouvel album Overdriver, sorti cette année. A ce titre, “Leave a Mark” sonne par exemple très bien en live, sans révolutionner pour autant la formule Hellacopters. D’ailleurs, ce que les quelques curieux ignorent sûrement, c’est que Nicke (chanteur et guitariste), est un ancien batteur du groupe de death metal Entombed. De plus, les autres membres du groupe ont aussi traîné comme roadies pour ce même groupe. Difficile à imaginer, quand on assiste à ce concert si seventies. D'autant que parfois, ils n’hésitent pas à ralentir le tempo pour offrir des morceaux encore plus sensuels et bluesy, comme sur “Sorry I Could Die”.

Nicke Andersson et Dregen, l’autre guitariste, terminent même un solo à genoux, sourire discret aux lèvres, comme pour rappeler qu’ici, ils ont tous les codes du rock’n’roll, et qu’ils les incarnent avec classe.

Finalement, le dernier morceau touche à sa fin. C'est alors que le son d’un hélicoptère envahit la Warzone, clin d’œil final au nom du groupe. Pas besoin d’en faire plus : mission accomplie pour The Hellacopters, qui laissent la Warzone bien chauffée. Mais de notre côté, on file redécouvrir un dernier groupe pour terminer la journée...

Crédit photo : Sara @GroovyMochi

Alcest - Temple - 01h05

Shoegaze rêveur

Sur le dernier créneau de la journée, on aurait pu aller voir Electric Callboy sur la Mainstage. Quand d'autres sont allés sauter comme des enfants sur leur disco metal à confettis préféré, on a préféré une autre vibe : finir avec Alcest, les patrons français du black-shoegaze qu’on adore tout autant, voire plus. Un moyen idéal de boucler la soirée en douceur, entre les doubles blasts, avec les yeux fermés et le sourire aux lèvres.

D’autant qu’Alcest vient ce soir défendre son nouvel album Les Champs de l’Aurore, plus onirique et solaire que ses précédents opus. Pour l’occasion, la bande à Neige soigne le décor et la production : draps pour refléter les lights, visuels reprenant la pochette de l’album (végétation, flamant, lune lumineuse), exactement comme sur sa tournée de cette année. Sûrement sa meilleure production scénique à ce jour.

Un peu de fumée, et le voyage commence avec “L’envol” et “Améthyste”. Les morceaux du dernier album prennent une ampleur encore plus poétique en live. Aussi, on apprécie toujours autant ces couches sonores planantes qui enveloppent la tente du Temple. Neige lâche parfois des cris, et la double pédale de la batterie de Winterlhalter refait surface, rappelant les racines black-metal du combo français. Toutefois, l’ensemble musical arrive paradoxalement à rester doux, et hypnotique. Le groupe pioche également dans Spiritual Instinct, meilleur album à ce jour pour beaucoup de fans. Trois titres de cet opus y sont joués ce soir ("Sapphire", "Protection", "Le miroir"). Et il ne fait pas débat compte, tenu de leur réception, qu'ils fonctionnent parfaitement en live.

Fait rare : Alcest ne termine pas par “Deliverance”, morceau qu’on pensait figé à jamais en clôture des concerts. Les musiciens choisissent à la place “Oiseaux de proie”, l’un des meilleurs titres de Kodama, qu’on espère un jour revoir en concert anniversaire. Le jeu de lights bleu et rouge fonctionne toujours aussi bien, et le morceau semble retravaillé en live pour un final encore plus épique. Finalement, Alcest, en habitué (c'est leur quatrième participation)  signe encore un set parfaitement maîtrisé, entre ombre et lumière. Une manière idéale de finir ce jeudi au Hellfest en apesanteur avant d'aller enfin dormir...

Setlist

L’Envol
Améthyste
Protection
Sapphire
Écailles de lune - Part 2
Flamme jumelle
Le miroir
Oiseaux de proie

Malgré une chaleur massive, nous finissons certes sur les rotules, mais avec la satisfaction d'avoir vu de très belles performances musicales. Rendez-vous demain pour le deuxième jour de festival qui s'annonce de notre côté comme une journée orientée rock et metal symphonique sur la "MainStage", mais avec toujours quelques petites surprises au passage... !

Photos :  Florentine Pautet pour le Hellfest (Slomosa, Monkey 3) et Sara Jisr/@GroovyMochi (photos d'ambiance)

Toute reproduction interdite sans l'autorisation des photographes.



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