Arverne Reggae Festival #7 est de retour. La veille se déroulait un before dans une bar de Brassac-les-Mines avec les Mirkadub.
Arverne Reggae Festival #7 : au commencement
Avec le Arverne Reggae Festival #7, l’ancienne cité minière prend ses couleurs reggae pour l’occasion. Le comité d’accueil de n’importe quelle route, chemin, que l’on prenne, est présent. En effet, au loin, tandis que les bonnes basses résonnent, passage obligé par la case « gendarmes » (et chiens) à la recherche d’hypothétiques produits illicites avant d’accéder au site.
À l’approche, flottent au-dessus du chapiteau un drapeau vert-jaune-rouge et le drapeau auvergnat, qui, hasard heureux, possède les mêmes couleurs. Les jeunes de l'association Mine de Rien sont déjà à pied d'œuvre.


Zafa Sound System : warm up du Arverne Reggae Festival #7
Ce sont les Zafa Sound System, qui ouvrent le festival, et sur les enceintes d’OBF, un grand honneur. Nos deux Issoiriens, Félix et Léo, bien connus dans le Puy-de-Dôme et au-delà, savent chauffer les lieux avec une sélection bien choisie. Parmi les morceaux, on peut écouter :
- une spéciale avec le local Congo Lion ;
- le titre « Rasta Pon Top » des Twinkles Brothers, 45 tours que le selecta Felix a acheté au Arverne Reggae Festival #6, auquel le groupe mythique a participé ;
- un gros pull up sur le « Give thanks & praises » de feu Jimmy Riley ;
- le terrible « Confusion In A Babylon » de The Messiahs sur une production de Niney the Observer.
Le plaisir d'être à Brassac !
Félix nous interpelle ensuite pour nous dire : « Nous partons dans les années 90 en Angleterre, pour les 20 dernières minutes de ce Warm up. » Chanson suivie d’un « te souviens-tu de la première fois que tu as écouté du reggae ? » On rebascule dans les années 80’s pour le puissant « Babylon Fire » du Zion Band et d’autres morceaux tout aussi intéressants.
Derrière les platines, Léo et Félix dansent, on sent qu’ils se font plaisir tout en faisant plaisir. Avec une moyenne de 95 décibels sur le set, on doit reconnaître que le son est puissant, sans être violent. Une première pour le Zafa Sound System qui a su conquérir les festivaliers.



Natural Skanking
L'ambiance ne redescend pas à l'arrivée de Natural Skanking qui nous envoie une version vitaminée du « Chase the devil », du légendaire Max Romeo, avant de reprendre la version originale. Là encore, sur les platines tournent des classiques, tels « Mr Bossman » de Cultural Roots, « deceivers » de The Heptones en discomix. Les morceaux partent généralement en dubwise. Et comme il le dit « C'est le premier festival de l'année, on va se mettre bien », avant d'envoyer le puissant « Hustling » de Sugar Minott.
Entre dub et reggae roots
Oui il connait tous les classiques. Il poursuit : « on va attaquer les choses sérieuses , çà va le Arverne Reggae Festival ?». La foule répond en cœur par un « oui » retentissant, tandis que le DJ diffuse plusieurs de ses propres dubplates.S'en suit un titre qui n'est pas sans rappeler un « More Time » du dubpoet Linton Kwesi Johnson. Il continue par un vibrant hommage à un maitre du genre, Jah Shaka avec un émouvant « Rest in Zion » complété par un titre de The Twinkle Brothers. Celui-ci a été produit justement par Jah Shaka et on retrouve dedans le son spécifique à celui-ci. Le set monte en puissance en même que le chapiteau se remplit sur un titre du digital voice, le plus célèbre, Tenor Saw ! Le Arverne Reggae festival #7 mise sur une programmation hétéroclyte.



Esaïa, la suisse au Arverne Reggae Festival #7
Arrive ensuite la jeune suisse Esaïa, toute de blanc vêtue. L'habit ne fait pas le moine et, derrière cette face d'ange se trouve une DJ déchainée. Elle attaque par un « Flower » avant de lâcher : « à tous les rêveurs du chapiteau ». En toute logique, elle joue « Dreamer ». Elle montre très haut dans les aigus pour annoncer le titre suivant sur un : « Rejoins-moi dans le move », avant que cela ne parte dans un hybride d'électro, de techno, de dub, de house music.
Elle dédicace ensuite « Creature » à toutes les femmes du festival, même si elle déclare aimer les hommes. On s'éloigne de l'esprit à proprement parler avec beaucoup d'électro poussé. Sur certains morceaux, on retrouve parfois un mélange de ce que les anciens écoutaient dans les années 90 avec les séries Thunderdome, un mélange de drum and bass, de trance et de techno.


Charlie P
Charlie P fait partie de la soirée carte blanche à OBF . Il vient poser son flow sur un « One More » avec une superbe basse en arrière. Ensuite, il continue sur la lancée de son nouvel album Roots avec « Road Block ». « I know », avec un son de mélodica, transporte en Jamaïque. Pendant ce temps le bassiste, joue de de son instrument, les yeux grands ouverts !
L'artiste interpelle la foule et dédicace « New Generation », forcément à la nouvelle génération. Celle-ci est largement présente sur le site de Brassac-les-Mines. Il se met debout sur les barrières pour exciter la foule. Il remonte ensuite sur scène avec un pur fast style pour terminer le morceau.
L'album Roots, une référence
Charlie P attaque ensuite un « Cool Down », un reggae chaloupé qui part rapidement en dub, tant au niveau instrument que de la voix. Sur ce tube, le chanteur délire avec le bassiste. Son set se termine sur « Etopia », où il lance une spéciale dédicace à son 'Teatcher', OBF.


OBF - JUNIOR ROY - WILSON SR et consorts
L'artillerie lourde arrive avec OBF tandis que montent les décibels pour cette nouvelle édition. Le selecta annonce un démarrage avec les fondations et le célèbre « Roots rock reggae » du pape du reggae. S'en suit « Bleu Blanc rouge » des Raggasonic en dubplate. OBF annonce : « nous sommes un sound qui faya les fachos ! » Il monte la tension crescendo avec un titre très fumant.
Junior Roy entre alors en scène avec un tonitruant « Arverne, êtes-vous là ? » et se lance dans une chanson qui rappelle Waterhouse de par le style. On écouterait du Junior Reid, du Don Carlos, on serait dans la même dimension mystique et dancehall à la fois. Parfois, ses intonations rappellent celles de Garnet Silk, ce qui montre vraiment le talent du chanteur.
Rico, le selecta du sound nous confie, même si nous en sommes convaincus, que le vinyle reste important. Il envoie coup sur coup 3 tueries :
- John Holt - « Police in helicopter » ;
- Musicial Youth - « Musical Youth » ;
- Tenor Saw - « Pupkin Belly.
Sur les versions
Le sound lance alors le « cuss cuss riddim » de Lloyd Robinson. Samuel SR pose sa voix sur un riddim de Tenor Saw ou Nitty Gritty, suivi par Charly P et Junior Roy sur un autre riddim. Le sound system relance alors un dubplate du « I love marijuana » de Linval Thompson. Les 3 chanteurs prennent alors possession de la version, du coup tout le monde sous le chapiteau saute sur place comme pour un échauffement avec une bonne course. Junior Roy revient sur une version de Tenor Saw et son fameux « Ring the alarm » tandis qu'il interpelle Rico pour une autre version.
Entre hommages et revendications au Arverne reggae festival #7
OBF joue lui aussi le fameux « Chase the Devil » de Max Romeo. Il demande à ce que toutes les mains soient en l'air pour rendre hommage aux fondations. C'est une grande messe qui plane alors sous le chapiteau. Les morceaux se suivent. On a même droit à un morceau avec un « tonitruant « Free Palestine » lancé par Rico.
Les titres s'enchainent avec les sélectas, les chanteurs, le bassiste, sur des morceaux forts. Les décibels arrivent à 120 décibels, ce qui peut être un peu violent parfois pour les oreilles. Parfois, on a l'impression que les chanteurs doivent percer au-dessus de la musique. Cela peut donner des voix qui ne sonnent pas toujours juste, mais l'émotion et les vibrations restent là pour un show qui s'est terminé tard dans la nuit.




Arverne reggae festival # 7 - jour 1
Toutes photos avec les aimables autorisations de Morgan, Slim et Manon.





