Pour l'avant-dernière date de tournée de Mass Hysteria, l'Aéronef affichait complet. Une soirée attendue, électrique avant même l’ouverture des portes, pour un public mêlant enfants, parents, jeunes adultes et habitués du metal, tous réunis pour célébrer une date forte de la tournée Tenace.
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Psykup
La soirée démarre avec Psykup, groupe que le public connaît bien et qui assure une première partie musclée. Sa scénographie se distingue par un visuel déjanté mêlant clown, personnage ganté de boxe et tête d’autruche — un univers parfaitement dans son esthétique excentrique. Les jeux de lumières mettent en valeur chaque musicien, amplifiant ainsi leur présence scénique. Dans la salle, le public se montre immédiatement très réceptif : ça chante, ça lève les mains, ça danse, ça pogote. Une vraie montée en température.
La performance de Psykup dure environ trois quarts d’heure, ce qui permet au quintette toulousain de faire profiter le public de son "autruche core", ainsi définit-il son style musical. Il s'agit en fait d'un metal fusion assez expérimental, difficilement descriptible, explosif, bordélique et incomparable. Le temps de jeu est suffisamment long pour installer beaucoup d'ambiance et fédérer la foule, même si la salle n’est pas encore totalement remplie à ce moment-là — un léger regret tant le quintette toulousain, qui fête cette année ses trente ans d'existence, mérite l’énergie d’un public au complet.
Mass Hysteria
Un peu après 21h, la salle se plonge dans le noir total. Une voix résonne : le chanteur Mouss Kelai demande si Lille est prêt. Sous une lumière rouge, Mass Hysteria entre en scène et le premier titre, "Mass Veritas", tiré de l'avant-dernier album Tenace, part 1, démarre immédiatement. Durant vingt morceaux, le quintette plus que trentenaire va dérouler son metal industriel, qui emprunte aussi bien au neo metal qu'à l'electro et à de nombreuses autres influences. La scénographie est particulièrement soignée : une plateforme élève le batteur Raphaël Mercier, ornée d’un « M » et d’un « H » lumineux, tandis que le jeu de lumière balaie autant la scène que cette structure, donnant une profondeur supplémentaire au show.
Dès les premiers morceaux, le groupe crée une proximité impressionnante avec le public. Poignées de main, médiators distribués, regards, sourires, échanges permanents : Mass Hysteria montre qu’il aime Lille, et ne cesse de le rappeler entre deux titres. Les musiciens sont partout à la fois : les guitaristes Yann Heurtaux et Frédéric Duquesne bougent sans cesse, le bassiste Jamie Ryan traverse la scène, le chanteur saute, danse, entraîne la foule. Dans l’auditoire, l’ambiance est explosive : ça saute, ça applaudit, ça headbangue, ça pogote, ça slam et même ça tourne en circle pit.
Plusieurs moments marquent particulièrement la soirée. L’un des plus forts : l’anniversaire du batteur, Raphael Mercier. Entre deux morceaux, les spectateurs lui chantent tous ensemble un “joyeux anniversaire” massif et chaleureux, créant une parenthèse pleine d'émotions sincères au milieu du chaos maîtrisé du concert. Plus tard, lors de “Furia”, les enfants présents sont invités à monter sur scène, un instant touchant et fédérateur auquel l’Aéronef réagit avec un enthousiasme immense. Et pour clôturer la soirée, le groupe déclenche un wall of death final qui rassemble toute la fosse pour un dernier élan d’énergie pure.
Après près de deux heures de concert, les cinq musiciens de Mass Hysteria quittent la scène sous un tonnerre d’applaudissements, laissant derrière eux une salle vidée d'énergie mais comblée. Entre puissance brute, communion totale et une chaleur humaine rare, ce concert à Lille restera comme l’un des plus vibrants de leur tournée.
Texte et photos : Killian Deleplace. Toute reproduction interdite sans l'autorisation du photographe.
