Misanthrope – Death Ascent (EP)

Alors que la fin d'année approche, nous vous proposons en ce mois de décembre un retour sur des sorties marquantes mais qui nous avaient échappé. En février dernier, ce sont les hyperactifs Misanthrope qui ont sorti un excellent EP, en hommage à la scène death metal floridienne. Entre deux rééditions d’albums, des réenregistrements, un opus tribute, le troisième volet d’Argile ou encore un live, le quatuor a été particulièrement occupé ces derniers temps. Pourtant, le combo culte de la scène hexagonale a trouvé le moyen de coucher sur bandes deux nouvelles reprises (une de Death, l’autre de Atheist) et d’aller ré-enregistrer des parties de chant de certains de ses classiques auprès de Jim Morris (légendaire producteur des Morrisound Studio) en Floride. Hyperactifs on vous dit !

Ce nouvel EP de ré-enregistrement s’inscrit dans la lignée de ce que le groupe a proposé ces dernières années avec Les Déclinistes ou Bâtisseurs de Cathédrale : Les Fissures de l’édifice, à savoir remettre au goût du jour son répertoire passé.  Sauf qu’ici, il transpire l’hommage à Death et la scène de Tampa, que ce soit dans les deux reprises (très réussies, nous y reviendrons) ou dans le son conféré aux classiques de Misanthrope dépoussiérés. Philippe Courtois (de son vrai nom) a réécrit les paroles pour les adapter en anglais (on sent qu’après avoir travaillé sur le dernier Argile, il est bien plus à l’aise avec cette langue aujourd’hui). Et avec un chant en anglais maîtrisé, et un son parfois plus mordant que sur les versions d’origine, certains titres fleurent bon la scène 90s d’outre-atlantique, à l’image de « Hater of Mankind » (dont les parties instrumentales avaient déjà été refaites pour l’EP Les Déclinistes). Ce constat d’un esprit 90s se retrouve aussi sur « Legacy of Leprosy » (repris du « Deus Puerilis » initialement paru sur Miracles Totem Taboo en 1994) qui gagne un autre mordant et qui aurait presque pu être publié sur un album de la bande de Chuck Schuldiner.

Ce dernier est d’ailleurs à l’honneur avec la très belle reprise de « Lack of Comprehension » de Death, sur lequel Anthony Scemama fait des merveilles à la six-cordes. D’un autre côté, c’est le pilier du groupe, Jean-Jacques Moréac, qui est mis en valeur avec le très bon « Piece of Time » d’Atheist, sur lequel le bassiste français atteint la folie géniale d’un Roger Patterson, défunt bassiste de la formation floridienne. S.A.S de l’Argillière se démarque aussi sur ce titre car sans singer le timbre de voix unique de Kelly Shaeffer, il en injecte toute la hargne nécessaire à cette reprise.

Pour l’occasion, Misanthrope a choisi les titres les plus directs de son catalogue pour cet EP « Made in Tampa », sans pourtant oublier d’inclure certains arrangements de claviers qui lorgnent vers son identité plus symphonique (« Diabolical Lamentations », « 1666…Theatre Bizarre 2025 »). Une belle relecture d’une partie de sa discographie, qui rappelle que si le groupe est aujourd’hui le fer de lance d’un style avant-gardiste, il puise ses racines dans la scène death metal du début des années 90. Il n’y a plus qu’à espérer que le combo se remette désormais rapidement à composer des nouveaux titres (Alpha X Omega date tout de même de 2017), quitte à insuffler cette énergie et la fougue retrouvée de ses vingt ans dans ses futures compositions studio.

Tracklist :

Lack of Comprehension (Tribute to Death)
Hater of Mankind 2025
Emperors of the Void
1666…Theatre Bizarre 2025
Piece of Time (Tribute to Atheist)
Legacy of Leprosy
Omega Flight
Diabolical Lamentations

 

Sorti le 21 février 2025 chez Holy Records

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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