MLCD – The Smoke Beyond The Sound

Un bon nombre d'entre vous les connaîtront sûrement car ils commencent à voir leur côte de popularité monter en flèche, non seulement en Belgique où ils ont été élus personnalité culturelle de l'année par L'Express mais aussi au Canada, aux Etats-Unis et en France : les My Little Cheap Dictaphone, MLCD pour les intimes ou les plus fainéants, sont sur le point de sortir leur quatrième album qui sera disponible en France le 10 Mars via le label At(h)ome. Mais avant de vous en dire plus à propos de cet album, laissez-moi revenir sur cette formation, et en particulier sur sa discographie.

Se rattachant plutôt à l'univers de la pop à tendance rock, les MLCD ont d'abord sorti en 2000 Listening Is Sexy, un premier album passé quasiment inaperçu, voire même carrément oublié, qui fut suivi en 2002 par un essai plus remarqué, entre folk aux accents Western et cordes frottées : Music Drama. Un aspect pop folk teinté de country que l'on retrouve sur leur troisième album Small Town Boy qui permit au groupe d'affirmer son succès naissant. Puis les belges créèrent la surprise avec The Tragic Tales Of The Genius, un album concept proche d'un opéra rock racontant le parcours d'un artiste perdu entre rêve et réalité inspiré du parcours de Brian Wilson des Beach Boys qui porta le groupe à son apogée : une tournée de 3 ans et plus de 120 concerts dans 7 pays à travers le monde ainsi que l'attribution d'un Octave de la Musique (chronique ici).

Album concept dont ils ont souhaité s'éloigner radicalement pour ce cinquième album. Pour ce faire, les cinq garçons se sont isolés quelques mois afin de laisser le temps à la création, et ont sollicité Luuk Cow (notamment producteur de Girls In Hawaï et de Stromae) qui a su donner sa direction à la galette en le faisant, entre autres, enregistrer aux Studios ICP ainsi que sur le mythique Abbey Road.

MLCD, The Sound Beyond The Sound

Maintenant que nous sommes au clair avec la discographie des MLCD nous pouvons développer le propos sur ce nouvel album. The Smoke Behind The Sound se dessine comme un camaïeu de pop aérienne, passant de morceaux féeriques et sucrés comme «Bitter Taste Of Life» ( qui donnent un petit air de Phoenix à la galette) à des pistes plus mélancoliques telles que « Fire » ou « Suffer Smile », le tout parsemé d'une atmosphère féerique, limite psyché, crée par le planant des guitares que l'on retrouve sur tous leurs albums et qui semblent être désormais leur marque de fabrique. Un autre détail distinctif est la place prépondérante du clavier qui donne un aspect moderne au tout, et qui découle du recrutement d'un cinquième membre. 
 


Pour ce qui est de la rupture avec The Tragic Tales Of The Genius elle est bien réelle, même si quelques arrangements symphoniques subsistent encore, ainsi qu'un léger souvenir de château hanté (« Change In My Heart »). Ceux les ayant découvert ou adoré sur TTOFG seront sûrement déçus car l'album perd en prestance, mais concernant les fans de la premières heure je suis prête à parier qu'ils apprécieront l'évolution, bien qu'elle ait éloigné le quintet de ses premières influences country en le destituant ainsi de l'une de ses principales singularités. Cette vulgarisation se remarque en particulier le long de la déception que constitue « Out Of Storm », qui bien qu'elle soit diablement efficace n'en reste pas moins un tube programmé et prévisible dont le refrain aurait pu déjà être entendu à un concours Eurovision (Cruel certes, mais à la vue de leur dernière création nous étiions en droit d'en attendre plus).

Les ingrédients sont pourtant les mêmes, mais l'authenticité n'y est pas. Ce morceau permet néanmoins de souligner une des limites du groupe (et bien souvent de la pop en général) qui réside dans l'étroitesse du fossé entre morceaux sincères et véritables produits industriels. La dernière ombre au tableau serait le penchant que développent certaines pistes pour le côté trop mielleux propre à la pop, mais que certaines pistes comme la belle « Summer In The Dark » viennent rééquilibrer.

Quoi qu'il en soit, les MLCD nous proposent ici un nouvel album les montrant sous un nouveau jour, comme un témoignage de la diversité dont ils sont capables, moins gargantuesque que leur précèdent essai mais plus intimiste (en particulier la voix de Redboy), qui reste globalement tout aussi agréable que singulier. 
 

Tracklist : 
Bitter Taste Of Life
Change In My Heart
Hard To Time
Out Of The Storm
Summer In The Dark
Feather Smile
Fire
Hype
Rabbit Holes
You Are Not Me
 

Note réelle : 7,5
Bonne écoute ! 

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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