Dark Tranquillity (+ Amoral, Acyl et Lehmann) au Trabendo (11.11.2014)

 

Quasi un an jour pour jour après son dernier passage à Paris, Dark Tranquillity revient à l'occasion de son Uniformity Tour. Si les Suédois avaient offert une setlist incroyable en 2013, il est évident que cette date marque avant tout une envie pour le groupe d'être proche de son public. Sans surprise, pour le meilleur et pour le pire, Dark Tranquillity a offert une belle soirée à ses fans mais sans livrer sa plus belle prestation. Mais on en veut toujours plus pas vrai?

Lehmann

Il  y a des groupes taillés pour les premières parties.  C'est le cas du chanteur compositeur Lehmann et de sa troupe, The Lehmann Project. Pas moins de trois guitaristes, un bassiste et un batteur. Dire que ces drôles de bonhommes sont "taillés pour la première partie" n'est ici en aucun cas péjoratif. Si peu de gens dans la foule semblent connaître les compositions de l'Italien et ses confrères (de gabarits et d'âge manifestement variables), ces derniers prennent un pied indiscutable en délivrant leur heavy/ hard rock bien old school. Cette musique efficace couplée à l'attitude un brin déjantée de l'artiste font que les cinq morceaux, qui se terminent par de longues présentations, passent crème. À la fin de ce court set sympathique et appuyé par un son très correct, le public applaudit et commence à se dire que la soirée va être bonne.

Acyl

La lumière s'éteint, une lumière jaune grandit progressivement et d'imposantes silhouettes apparaissent. Les musiciens apparaissent derrière des darbukas et des tablas. Amine, le chanteur, apparaît quant à lui avec une oud (guitare) et la musique se lance. Toujours cette lumière chaude, des rythmes chaleureux et lourds, une ambiance reposante et enivrante... ce soir les Algériens d'Acyl veulent emmener le public dans le désert.

Après cette introduction excellente, bien qu'un peu longue, les zikos prennent leurs instruments plus taillés pour une soirée metal et envoient la sauce. Un metal ultra groovy, mid tempo et un poil technique qui rappelle inévitablement du Meshuggah. Le tout servi avec des interludes jouées aux instruments orientaux. La recette fonctionne bien, les headbangs et les applaudissements accompagnent cette musique bien catchy et le gros growls bien gras. Acyl emmène, avec une certaine aisance, une bonne partie du public en voyage. En plus de l'excellente musique, c'est avant tout par leur attitude et la chaleur qu'ils dégagent que les Algériens se démarquent. Il suffit de voir le regard brillant et d'entendre la voix un peu tremblotante d'Amine, lorsqu'il remercie les personnes présentes ce soir, pour se rendre compte qu'ils sont vraiment heureux d'être sur scène et de faire découvrir leur univers. Pari plus que réussi pour ce groupe à qui l'on ne peut souhaiter que le meilleur.

Amoral

 

Tout s’enchaine à merveille donc. Et c’est au tour de Finlandais d’Amoral de monter sur scène. Sourires aux lèvres, les membres du groupe semblent compter quelques fans dans la fosse. Malheureusement il faut être réaliste : Amoral n’y est pas. En dépit d’un heavy metal assez technique et plutôt catchy, le show est desservi par un chanteur atone et complétement éclipsé par d’excellents musiciens. Les rares interventions d’Ari Koivunen donnent l’impression que ce mec se prend pour une starlette. Il faut d’ailleurs rappeler que ce bonhomme est arrivé dans Amoral en 2009 et qu’il est le gagnant de l’équivalent de La Nouvelle Star en Finlande. Est-ce un mal ? Qui sait. Et tout cela est dommage car vocalement, il s’en sort vraiment bien. C’est sous quelques cris et applaudissements qu’Amoral retourne en backstage.

Dark Tranquillity

Combien de chanteurs peuvent se vanter de provoquer une euphorie dans une salle juste en ayant un petit rictus et en regardant son public d’un air complice ? Pas beaucoup. Et pourtant, Mikael Stanne est indéniablement de ces frontman fondus dans l’or. On ne le dira jamais assez, l’homme à la chevelure de feu est une bête de scène qui sait quelle attitude adopter pour se mettre ses fans en poche et les plonger dans l’ambiance dès les premiers riffs.

 

Ce soir, Dark Tranquillity vient défendre une ultime fois sa dernière merveille, Construct, et c’est donc tout naturellement que les cinq Suédois ouvrent avec "The Science of Noise". Oui les « cinq Suédois » car toujours pas de bassiste à l’horizon. Le cadre est le même qu’en 2013 : quelques panneaux aux couleurs de la dernière production, un écran sur le lequel vont défiler quelques paroles, quelques clips ou encore quelques messages. Autre constat, très positif, par rapport à la tournée des 20 ans de 2013: un son tout à fait bon et correct.

Ca saute, ça pogotte et ça accompagne Mikael Stanne dans ses hurlements. Les musiciens sont, comme d’habitude malheureusement, assez effacés par le frontman, mais montrent aux travers de leurs sourires et de leurs gestes un réel amour de la scène.

Car au final, quelle autre raison que cet amour du live fait que DT est là ce soir ? Certainement pas la setlist très, très conventionnelle. Le quintet ne joue, pour ainsi dire, que ses tubes : "Terminus", "The Wonders At Your Feet", "The Treason Wall" ou encore "Final Resistance". Pour le reste, ça oscille entre quelques titres de Construct, dont l’excellent "Endtime Hearts" qui prend vraiment tout son sens en live, et quelques autres classiques comme "Focus Shift" ou "ThereIn". Si une bonne partie de la discographie est survolée, on est tout de même un peu blasé de voir que Dark Tranquillity a, encore, oublié qu’il avait sorti des albums avant les années 2000. Plus surprenant encore, le nid à tube qu’est We Are The Void est complétement oublié ce soir (au moins "The Fatalist" quoi, merde).

Mais c’est là qu’est toute la magie d’un groupe comme DT : faire passer la pilule encore et encore grâce à un show efficace et des musiciens réellement impliqués. Pas de pilote automatique, les réactions de Stanne se font à chaud et une fois "Misery’s Crow" terminée, et le concert avec, on y croit vraiment lorsqu’il semble retenir ses larmes et remercie le public une dernière fois. Et c’est à ce moment précis que ce public venu voir un de ses groupes préférés oublie totalement la déception liée à la setlist téléphonée servie ce soir et se rappelle qu’il aime Dark Tranquillity pour ce qu’il est et sera toujours : un groupe de scène.

 The Science Of Noise
 Damage Done
 The Silence In Between
 The Lesser Faith
 The Wonders At Your Feet
 The Mundane And The Magic
 The Treason Wall
 Through Smudged Lenses
 State Of Trust
 ThereIn
 Terminus (Where Death Is Most Alive)
 Focus Shift
 Uniformity
 Final Resistance

Rappel

 Endtime Hearts
 Misery's Crown
 
Photos :

The Lehmann Project et Acyl

Julien Cambien:  https://www.facebook.com/JulienCambienPhotography

Amoral et Dark Tranquillity

© 2014 Nidhal Marzouk  / Yog Photography

Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.
 

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