"C’est Sublime sur le Vieux-Port."
Musicalement la cité phocéenne est généralement associée à une terre de prédilection pour la scène hip-hop française. C’est un fait. Et si la ville a toujours du mal à sortir du carcan « OM, quartiers Nord-pastis », il en va de même pour sa scène rock. Pourtant les dernières années ont prouvé le contraire avec la montée en puissance de musiciens comme Kid Francescoli, Oh !Tiger Moutain, Nasser officiant plus dans l’électro-rock, sans parler de Dagoba et Eths côté métal. Les choses bougent et un groupe comme Redlight accélère le mouvement en revenant avec un EP concentrant en quatre titres, les influences bluesy, hip-hop et rock du trio du Rove (village proche de Marseille) : Londres, Guy et Dapé.

Après un Astronauts des plus éclectiques, Jukebox Vol.1 reprend la formule chérie par les Marseillais en fusionnant les influences tel le mythique Everlast dont la présence se veut physique avec le grain de voix rocailleux du chanteur Londres tout au long de l’EP dans des univers, on s’en doute, assez divergents. Prenez "Broken Down" et son sample inaugural de "When The Levee Breaks" des Led Zeppelin, impossible de ne pas s’attendre alors à un titre mash-up à la 2ManyDJ's voire Beat Torrent.
Pourtant au fil du morceau, les perspectives du groupe deviennent plus lisibles avec ce beau riff de guitare poussiéreux, ce beat hybride, ce flow mi chanté-mi rappé.
C’est Sublime sur le Vieux-Port.
Une alternance rock/hip-hop donc, qui se fait tout en douceur comme l’illustre le titre "I Get It", plus soft dans ses lignes de basses et ses arrangements pop, et qui saura convenir aux amateurs de rythmiques et de refrains ensoleillés. Comme un sacerdoce, Redlight se tient donc loin des idées préconçues que peut amener la fusion des genres notamment sur la répétition des structures et des sonorités.
Il est plus facile d’explorer un genre que d’en associer deux, ça aussi c'est un fait.
Néanmoins avec l’éventail brassé par Jukebox Vol.1, difficile de leur reprocher une redondance tant on passe du tout au tout avec par exemple un "Dirty" plutôt bon enfant à la Sugar Ray et un "Dear Mama" d’une forme plus complexe avec son solo de piano-saloon, sa polyphonie vocale, sa durée.
Si l’ep passe indéniablement bien, on aurait aimé pouvoir juger sur la longueur avec, dans l’idéal, une paire de titres en plus à se mettre sous la dent.
Concrètement : on en redemande.
Rafael Panza








