Unfinished Business I & II
Sortie le 26 avril 2024, autoproduction / M&O Distribution
Bienvenue dans la ville sordide. Bienvenue dans la ville qui vous déposera au plus profond de votre âme. Ce voyage musical durera 1 heure 42, le temps de vous faire votre film mental et de vous représenter toutes vos émotions, de les vivre à travers le chemin tortueux tracé par SLEAZY TOWN. Imaginez les routes les plus lugubres du sud américain, imaginez la poussière soulevée vous monter au nez, imaginez les engins métalliques vous transporter dans un grondement, de galère en galère. Vous y êtes. Voici ce qui est le plus fondamental voyage contemporain, un double album de hard rock de 24 titres. Exceptionnel pour un premier long format.
Depuis une décennie, SLEAZY TOWN en dessine pointilleusement ses contours, de répétitions en concerts (comme l’an dernier sur la main stage du Mennecy Metal Fest aux côtés de Paradise Lost et Sortilege). La destination est tellement complexe à atteindre que l’album s’intitule Unfinished Business I & II. L’entreprise inachevée. Ou plutôt infinie. Déjà, ce double album sortira le 26 avril, gravé dans les microsillons, pour la postérité, où se fixent l’énergie instrumentale déployée et une voix explosive, mêlant habilement groove, puissance et mélodie. Des riffs accrocheurs aux mélodies enragées, SLEAZY TOWN creuse les vrombissements de guitare et dégaine une basse incroyablement rock’n’roll, le tout martelé par une batterie totalement survoltée.
Andy Dean en est la voix et le personnage principal, il est soutenu sur le chemin par JJ Jaxx à la guitare, par Macabre à la basse, ils l’épaulent aux chœurs tandis que Julian renforce l’équipée à la batterie. A leur actif sur la route, un EP, Midnight Fight, réunissant quatre titres originaux et une reprise, le classique “Talk Dirty to Me” de Poison, groupe américain de glam metal 80’s, pour vous orienter la situation. C’est dans ces coins poisseux et bruyants qu’on traîne dans l’Unfinished Business I & II. Imaginez un bar, genre le Titty Twister, en plein désert, où se croiseraient durant la nuit les membres de Mötley Crüe, Lynyrd Skynyrd et The Darkness, avec Lemmy derrière le comptoir, et en fond à tue-tête du southern rock, du sleaze rock et du glam metal.
C’est avec leurs illustres prédécesseurs en tête que SLEAZY TOWN est entré en studio, pour trois semaines haletantes. Enregistrer 24 chansons universelles formant un tout cohérent relève de la gageure d’une vie à l’heure où tout va vite, de single en single, de playlist en playlist. Dans son Unfinished Business I & II, le groupe poussera loin pour créer un état des lieux de l’âme humaine à travers les 24 scènes de son long métrage. Il n’en faut ni plus ni moins pour prendre la route et entrer dans une introspection salvatrice (“No chains around me”, “All the things you care”), y croiser ses propres démons et des brutes épaisses (“Machine gun rodeo”, “One night of anger”, “Bad brains”) et de bagarres en bastons, de bouteilles cassées en bouteilles avalées, tenter sa rédemption en cherchant qui l’on est réellement (“Mystic religion”), se retrouver soi-même, qui que l’on soit, clochard ou héros (“Living like a hobo”), prostituée ou bienaimée (“Downtown Queen”, “Sweet old memory”), combattre la fatalité et finalement gagner sa liberté (“Riding on the hell track”, “Endless pain”, “No chains around me”)…
“It’s around midnight and we need a fight, we want some blood to color red the night, oh yeah”, bienvenue à SLEAZY TOWN !
Yann Landry