Stone Sour – Hydrograd

Hydrograd le sixième album studio de Stone Sour a vu le jour le 30 juin dernier via Roadrunner Records. Quatres années de gestation depuis le second volume de House Of Gold & Bones ont été nécessaires, et le moins que l'on puisse dire c'est que ça en valait vraiment la peine. Enregistré au Sphere Studios de Los Angeles, le combo natif de Des Moines signe ici l'une des meilleures sorties de ce premier semestre. Selon les dires de Corey lui même ce serait « un des meilleurs albums depuis le premier opus de Slipknot ». On vous laisse juger par vous même.

Orphelins de leur lead guitare de toujours, Corey et Josh restent les seuls rescapés du line up du tout premier opus du groupe. Hydrograd est effectivement le premier album sans James Root remplacé au pied levé par le non moins talentueux Christian Martucci (Black President, The Chelsea Smiles, The Strychnine Babies). Mais ce n'est pas la seule nouveauté qu'ils nous ont réservée. Les deux S entremêlés apparaissant pour la première fois sur la pochette d'Audio Secrecy sont de retour sur le devant de la scène, dépoussiérant le classique Stone Sour écrit en toutes lettres. En feuilletant un petit peu plus le livret, on ne peut que constater le travail de qualité de Ryan Clark sur l'artwork inspiré du monde soviétique.

Passons côté musique maintenant. Hydrograd est plus mélodique, moins noir et mélancolique que les albums précédents. Ceci est entièrement dû à la manière dont il a été enregistré en studio. Il a été réalisé « à l'ancienne », les quatre protagonistes jouant en même temps en direct en studio « pour capturer l'énergie, partager les émotions et montrer le savoir faire et le talent » du combo. Les deux premières pistes ouvrant cet opus ont largement leur place aux avants postes de la setlist d'un live. « YSIF » avec son « Hello, you bastards ! » sur fond instrumental enchaîné de façon très fluide avec  « Taipei Person / Allah Tea » qui elle est 200% Stone Sour pur jus. Du riff, de la saturation, de la percu rapide et surtout l'aternance de chant de Corey, tantôt clair et harmonique, tantôt criarde et puissante.

La pierre angulaire de l'album est indéniablement l'enchaînement des deux singles que sont « Song #3 » et « Fabuless ». La première dont le vidéoclip réalisé par Ryan Valdez a été mis en ligne fin mai affiche un peu plus de légèreté, du moins dans le chant de Corey, car pour l'instru, c'est une autre histoire. A contrario, « Fabuless » contraste totalement avec celle qui la précède. Le ton y est plus grave, les riffs et les blasts vont bon train, le son et le chant sont légèrement teintés d'un esprit Slipknot d'ailleurs. Un petit clin d'oeil à Led Zep y est très justement glissé : « It's been a long time since I rock & roll ». Le but étant « d'apporter une vision moderne au vintage » selon Corey. La mise en avant de cette piste est évidente. Elle aussi a eu le droit à son vidéoclip, mais pas seulement. Tous les autres morceaux ont le couplet en unclear et le refrain chanté, ici l'inverse a été fait. L'impact et la puissance en sont donc décuplés.

Beaucoup de chansons composent Hydrograd, à l'origine dix-huit étaient prévues mais trois ont été coupées. Avec une moyenne de cinq minutes par titres cet opus fait preuve d'une très grande fluidité. Corey explique que c'est leur « manière de remercier les fans qui sont restés fidèles entre les sorties d'albums ». Avec une toile de fond résolument Stone Sour dans l'identité, certains morceaux sortent du lot. D'abord la violence et la rage qui transpirent au travers de « Knievel Has Landed » et « Wisplash Pants » deux chansons qui sont l'aboutissement d'une sorte de croisement entre le Stone Sour des années 2000 et le Slipknot de maintenant.  « Rose Red Violent Blue » avec son heavy à la Motorhead teinté de country en est le plus bel exemple. On peut aussi citer la balade acoustique southern rock qu'est « St Mary » où Corey nous dévoile la face douce de sa palette vocale à l'instar de  « When The Fever Broke » qui clôture tout en légèreté l'album.

Le reste de l'opus est ce que le combo de l'Iowa fait de mieux musicalement parlant. Le son bien saturé des grattes de Josh et Christian dont les solos en duo sur la majorité des breaks marquent au fer rouge les esprits. Il en est de même de l'alternance de rythme de Roy qui, bien installé derrière ses futs, est capable de frapper à la limite de transpercer ses toms comme de les effleurer délicatement d'une chanson à l'autre. Johny fait bien le taff soutenant les percus de son compagnon d'armes mais n'oubliant pas de nous  montrer toute l'étendue de son talent, comme sur ses lignes qui nous livre sur un plateau d'argent lors de l'intro d' « Hydrograd ». Et que dire de l'emblématique frontman dont la voix si reconnaissable est capable de nous ballotter entre douceur et hargne parfois même au sein de la même chanson.

Résultat des écrits et enregistrements réalisés pendant les pauses des autres projets dont font partie certains membres du groupe, Hydrograd est l'un des albums les plus aboutis de Stone Sour. Ils ne se sont pas enfermés dans la spirale des concept albums à la suite des deux volumes de House Of Gold & Bones. Hydrograd est donc une pièce maîtresse de la discographie de Stone Sour au même titre que leur premier album ou encore Come What (ever) May.

Line up :

Corey Taylor : Chant, Guitare
Josh Rand : Guitare
Christian Martucci : Guitare
Johny Chow : Basse
Roy Mayorga : Batterie

Setlist :

1 – YSIF (2:02)
2 – Taipei Person / Allah Tea (5:17)
3 – Knievel Has Landed (4:01)
4 – Hydrograd (4:37)
5 – Song #3 (4:16)
6 – Fabuless (4:00)
7 – The Witness Trees (4:45)
8 – Rose Red Violent Blue (This Song Is Dumb And So Am I) (4:56)
9 – Thanks God It's Over (3:37)
10 – St Marie (4:27)
11 – Mercy (3:24)
12 – Whisplash Pants (4:19)
13 – Friday Knights (5:17)
14 – Somebody Stole My Eyes (347)
15 – When The Fever Broke (6:32)

Label:

Roadrunner Records

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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