Marillion – Sounds That Can’t Be Made

Marillion est un groupe absolument increvable au destin fascinant. Déçu par le manque de perspectives que lui offrait l’industrie du disque, le quintet a pris son destin en main et finance depuis bientôt 10 ans l’enregistrement de ses albums grâce aux pré-ventes. Cette relation fusionnelle avec son public a également coïncidé avec une période de faste créatif qui a vu le groupe s’éloigner toujours plus des rives du progressif pour tracer son propre chemin. Des albums aussi exceptionnels que Marbles (2004, on parle bien sûr de l’édition double) ou Happiness is the road (2008) sont là pour en témoigner. C’est donc toujours avec plaisir qu’on accueille les nouvelles livraisons du combo anglais, capable de pondre de longues pièces aussi bien que des chansons aux structures plus simples.


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Après un autre double album (Happiness is the road, donc), Marillion propose cette fois un album simple construit de façon très équilibrée : une longue pièce au début, une au milieu et une à la fin, entrecoupées de compositions plus faciles d’accès. Tout ne commence pas de la meilleure des façons avec « Gaza », la plus longue pièce de l’album, qui malgré des sonorités orientales et un côté assez sombre (avec un sujet pareil, le contraire eût été étonnant) peine à atteindre les sommets d’émotion d’un « The Invisible Man », la faute à des cassures un peu trop nombreuses et un brin téléphonées, ainsi qu’à un final pas aussi poignant qu’on l’aurait souhaité. Une bonne chanson, mais on sait les anglais capables de bien mieux, ce qu’ils vont démontrer tout au long du reste de l’album.

L’auditeur aurait tort de se laisser décourager par ce premier titre difficile à appréhender, car par la suite, on est proches du sans-fautes. Marillion reprend ses bonnes habitudes avec la chanson titre « Sounds that can’t be made », plus classique mais à l’ambiance imparable, avec une performance vocale toujours au top de Steve Hogarth et une montée en puissance finale qui cette fois tient toutes ses promesses. Surtout, les autres longues pièces sont parfaitement écrites. « Montréal » s’écoule de façon bien plus naturelle. C’est un bonheur que de se laisser emporter le long de ces 14 minutes durant lesquelles seule la mélodie compte. Les capacités instrumentales (monstrueuses) du groupe ne sont comme d'habitude jamais mises en avant, seule compte l’émotion. « Invisible Ink » est poignante et « Lucky Man » nous ramène en terrain connu avant que « The Sky above the rain » ne conclue le disque de façon paisible et toujours aussi touchante.



 

Avec ce Sounds that can’t be made, Marillion ne va pas se réconcilier avec les progueux purs et durs et poursuit son chemin entre prog, rock et pop. Mais ici, et contrairement à ses double albums, passionnants mais parfois difficiles à digérer, le groupe a su condenser son propos et n’en retenir que l’essentiel. Les 70 minutes de l’album (quand même !) nous livrent une palette complète du savoir-faire des anglais. On sent que cette fois, cette partie de leur histoire discographique entamée avec Marbles touche à sa fin dans le sens où il paraît difficile d'affiner encore davantage ce qu'ils ont développé au cours de cette période discographique (mais on ne demande qu'à être surpris). Album synthèse d’une époque, Sounds that can’t be made est un album précieux qui devrait annoncer un renouveau prochain. Décidément, Marillion n’a pas fini de nous enchanter.

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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