City Kids

Je me souviens assez nettement de la première fois où j’ai vu les City Kids. C’était quelque part à l’entrée des années 80, au Rose Bonbon, club parisien alors en vogue. Où s’afficher rock semblait plus important que tenter d’en jouer pour de bon ! Et à dire vrai, c’est surtout la présence du guitariste Guy-Georges Gremy — Triple G en personne — encore tout auréolé de son passage dans la Story de P’tit Bob, qui nous avait encouragés, mes copains et moi, à trainer nos bottines du côté de la rue Caumartin. Dans nos petites têtes d’ignorants, c’était son nouveau projet. Son groupe. Point barre ! Scénario scabreux corroboré par la présence à ses côtés du clavier Dominique Comont, autre transfuge de la Story, lui-même grandement impliqué dans Lights Of My Town, dernier album en date du petit Havrais. Tout faux, nous avions ! Et je n’ai pas mis longtemps à comprendre que les City Kids n’étaient à personne, collectif d’amis passionnés n’appartenant qu’à ceux le faisant vivre. Ce qui ne nous a nullement empêchés, ce soir-là, de prendre une jolie beigne doublée d’une belle leçon de rock’n’roll. Eux n’étaient pas là pour la pose et les pages trop lisses des magazines musicaux toujours à chanter la dernière hype et l’ultime coiffure en vogue. Ça sentait la sueur, leur machin. La sueur et l’électricité. Tout ça floqué d’une belle dose d’émotion. Ça sonnait VRAI ! Et ça jouait mieux que bien… loin d’être généralité dans cet endroit où le paraître était code de conduite.

Le début de longues fiançailles entre le groupe et moi et je crois même me souvenir de deux, trois reprises tenant lieu de faire-part. Un Thirteen Floor Elevators — facile de deviner lequel — et « You Must Be a Witch » des Lollipop Shoppe. Que devait chanter Erik Houllemare, le bassiste, d’une voix ne donnant guère envie de le contrarier. Pas le genre à vous les briser menu avec Bob Morane et nos anciennes colonies. Mais quand votre batteur, pour de vrai, s’appelle Lesauvage, Stéphane de son prénom, ça créé forcément des obligations, des dispenses aussi. Sûr qu’on vous demandera pas l’Ave Maria ! En tout cas, nous, au sortir de la soirée, on pensait groupe, et non plus Triple G, la leçon avait porté ! D’ailleurs, la fois d’après, Guy- Georges n’était plus là, remplacé par Pascal Lamy, qui n’allait plus quitter le poste jusqu’à la fin. Personne n’y a jamais trouvé à redire. Juste retour des choses, au demeurant, puisque Pascal était du line-up original. Ce second contact, c’était à Bergerac dans un mini-festival et je revoie encore distinctement Erik Houllemare, dit La Houlle, botter le cul à un ingénu prétentieux de la bande à Marc Seberg qui avait cru bon se promener sur scène comme dans son salon pendant la balance des Havrais. Truc à pas faire. Le malheureux a pas dû s’asseoir plusieurs jours durant ! Le même Erik Houllemare, qui, présenté à un fameux critique rock au hasard d’une soirée, aura cette savoureuse répartie : « C’est toi Chalumeau ?…t’as du feu ? ». Accompagnée d’un accent Havrais à dégauchir au ciseau à bois. Mais le garçon n’était pas que toupet, on lui doit aussi les quatre portraits ornant le verso de High Time, premier album de la Story de Little Bob. Vrai mur porteur du rock hexagonal. Il exportera ensuite son abrasif jeu de basse vers Bliss Greedies ou Flag, trésors oubliés du binaire Normand. Et restera pour toujours le frère de Christian, l’autre Houllemare, bassiste comme lui. De Bad Brains, d’abord, avant d’aller poursuivre son rêve en Australie et jouer pour New Christs ou Happy Hate Me Nots. Il nous manque. Et à Erik sans doute bien plus qu’à nous tous réunis.

Comme Stéphane ou Dominique, Erik Houllemare a aussi perdu quelques dents de lait au sein de Lipstick où nos futurs City Kids accompagnaient Jérôme Soligny. En ces temps-là, aussi illustre qu’inconnu ! Et comme les deux autres, il a connu l’aventureuse tournée anglaise de 81, une vingtaine de dates en compagnie de Dr Feelgood à travers tout le pays. Dans des conditions parfois spartiates. Ça forge le caractère. Ainsi, ils ont été jusqu’à ce pub du South End où les 4 Feelgood avait leurs habitudes et des chopes à leurs effigies. Immortalisées sur l’album Let It Roll. Ils ont aussi montré patte blanche à l’immense Larry Wallis, ami de la troupe, flatté de rencontrer un groupe baptisé d’après une de ses emblématiques chansons, quand il battait le fer du côté des Pink Fairies. Et il n’en avait pas fini avec Le Havre, produisant peu après le 1er LP de Fixed Up chez Closer. Au rang des complicités supplémentaires !

Pour les City Kids, le premier enregistrement date du printemps 83, un titre « Who Are You », sur la compilation Snapshots, où l’on recensait Gamine, les Standards, les Calamités ou bien encore les Coronados. Parmi d’autres. Projet supervisé par Robin Wills et Chris Wilson des Barracudas, sans doute pas les personnes les mieux indiquées sur l’instant pour extraire la substantifique moelle musicale de nos Havrais. Mais fallait bien commencer quelque part. De fait, quelques mois plus tard, ils allaient largement se rattraper en autoproduisant leur premier six-titres, enregistré live chez eux, dans la fameuse salle Franklin, où, boostés par la confrontation directe, le quatuor donnait vraiment toute sa mesure. Prise de son assurée par Yves Leroy, un habituel de Little Bob, le tout mixé et produit au studio Trafalgar, à Sydney, par rien moins qu’Alan Thorne et Rob Younger, le chanteur de Radio Birdman. Qui, dans les années à venir allait beaucoup faire pour que bonne partie du rock indé Australien soit entendu sous son meilleur jour. Un disque âpre, teigneux, altier, tout à l’énergie mais où se devine déjà un peu de ce lyrisme à partir duquel, très vite, ils allaient élargir leur trame. Detroit, le punk, les Who, Birdman, les Pink Fairies, il y a un peu de tout ça, mélangé au vent du large et à l’âme d’une ville qui ne ressemble à aucune autre. Au Havre, on apprend vite à se tenir bien droit ! Ensuite il y a ce chant, Dominique pour l’essentiel, où derrière cette voix épidermique, ballotée à l’émotion, se camoufle quelques passions anciennes, John Kay, Roger Chapman, John Cale aussi, bien sûr. Partout où la note noue la tripe et fait secouer la tête.

The Name of the Game, ça s’appelle. Bouquet garni de rage et de culot. Un disque qui dit la colère et la frustration, parfois, d’être jeune et tout vouloir bouffer. A l’image de cette couve frappante, empruntée sans demander au grand William Klein, remarquable photographe US, vivant alors à Paris et qui, à la réception de l’objet tordra un peu le nez en s’apercevant, qu’en plus du chapardage, ils l’ont colorisée. Petite contrariété vite dissipée au point qu’à vil prix, il fournira matière pour les deux trente suivants et que l’atmosphère — atmosphère, atmosphère…on connait le refrain ! — si particulière de ses clichés ne sera pas pour rien dans la forte identité entourant le groupe au beau milieu des années 80. De la bande originale, Erik Houllemare sera le premier à partir, en 84, un temps remplacé par un autre Eric, Décure dit Erickson. Rickenbaker et coupe peroxydée. Il va bien dans le tableau. Il y tiendra sa place jusqu’en 86, relevé alors par Christophe Paillette, surnommé Glitter (ah, ça, le Normand sait s’amuser !) Entretemps — 1985 — les City Kids ont frappé un second coup. Et quel coup ! Un cinq titres, tout studio ce coup-ci, mais où flottent toujours les mêmes drapeaux. Klein, Younger, Trafalgar. Beau à regarder, énorme à écouter. Coup de semonce paru chez Closer, label local, peut-être le meilleur, sur l’instant, pour ce qui est du rock’n’roll hexagonal. Pas de titre. Juste le nom du groupe discrètement pinqué dans le coin gauche. Mais entre nous, on l’appelle Is It Love ? …D’après le premier titre. Un lyrisme échevelé, mixant Doors, Stranglers, John Cale et gros apport personnel dans un déferlement d’émotions fortes. Parfaitement écrit, arrangé, maitrisé. Encore aujourd’hui, le morceau me fige toujours autant. Je ne peux l’entendre sans m’arrêter instantanément de faire ce que j’avais entrepris. Is It Love ?…Tu écoutes et ne fait rien d’autre. T’as les poils, c’est tout !! Et le reste n’a presque rien à lui envier, à commencer par « I Need Your Noise », hommage à peine masqué à Iggy Pop. Dont ils ne savent pas encore qu’ils feront sa 1ere partie au Zénith un peu plus tard dans leur histoire. Mais la passion pour l’homme et son groupe ne date pas d’hier et ceux qui ont vu le récent documentaire consacré au Rock Havrais se souviennent inévitablement de Dominique racontant que tout jeune homme, il était allé à Crazy Little Thing, magasin de disques tenu sur le moment par le futur journaliste Philippe Garnier. Où sa ferme intention d’acquérir un Chick Corea s’était heurtée à la mauvaise volonté évidente du patron des lieux lui conseillant plutôt Raw Power des Stooges. Tu verras, c’est beaucoup mieux, lui avait-il dit. D’un excellent conseil, fais toujours bon usage !

Toujours impeccable sur scène, le quatuor roule grosse plaque en permanence et ne se contente plus de la France. Italie, Espagne, Portugal, Hollande sont régulièrement au programme. Ils connaissent comme personne l’asphalte des bords de Seine et comment se rendre de l’autre côté de l’eau, comme on dit là-bas ! Cap à l’est, partout où on les demande. Au diable route et heures de van. Le Mercedes se fait maison commune. C’est d’ailleurs en Italie, à Florence, qu’ils mettront en boite leur premier véritable album, The Orphans Parade. Toujours secondés par Alan Thorne à la prise de son et Rob Younger pour la prod’. Visuel William Klein, reconduisant le saint précepte de l’équipe gagnante à ne pas changer. Pour le compte de Musidisc, ce coup-ci, avec sortie simultanée en France comme en Italie. Où ils bénéficient d’une certaine notoriété. Qui perdure encore un peu. J’ai, de mes yeux vus, pas plus tard que l’an dernier, certains de leurs disques en bonne position dans les bacs collectors de disquaires Toscans parmi les plus pointus. En France aussi, ils jouent. Beaucoup. Avec un peu tout le monde. Et me remonte ce souvenir d’une soirée à Bordeaux, au Chat Bleu, peut-être, établissement à l’éphémère existence où le hasard d’une programmation discutable leur a collé entre les pattes un groupe Palois nommé Abilene, désigné comme première partie et dont la musique, toute entière contenue dans le nom, était pur rock sudiste carburant à la graisse et au cambouis. Trouvant malin de se produire avec un énorme drapeau sudiste en guise de décor de scène. Je revois encore la tête de Dominique, une fois leur set fini, réclamant qu’on enlève — à la seconde — cette cochonnerie avant leur passage. Les Kids n’étaient pas du genre à vous siffler Dixie !! Ou à mollement s’accommoder d’un symbole aussi ridiculement raciste.

Alors, pour résumer, en 10 titres, The Orphans Parade est exactement le disque que l’on attendait d’eux. En constant équilibre entre puissance et lyrisme, qu’incendie la voix passionnelle d’un Dominique à son plus haut niveau. Uniquement suppléé pour « Liar », lecture arrangée du classique des Fleur De Lys, par Stéphane prouvant là qu’il n’est pas que solide batteur. Ailleurs, « Poison Dream », « Shell World », « Rebels » ou « All Fools Day », une fois entendues, ne vous quitteront plus. Nous sommes en 86 et ce disque est sans doute leur sommet. Auquel, paradoxalement, succédera une période d’incertitude, problèmes de management, désintérêt total de Musidisc, enfin, l’habituel parcours du combattant du groupe de rock français d’expression anglophone. L’époque vire à l’alterno-punk festif et c’est peu de dire que les Kids font tâche dans le décor. Sont à peu près aussi populaires chez ces gens-là que Christopher Colombus chez les Indiens d’Amérique. Ils auront beau engager un second guitariste, Bruno Michel, venu des New Ashes, et multiplier les concerts dans des structures plus modestes, rien n’y fera. Leur heure semble passée.

Puis viendra l’album 1000 Soldiers paru chez Spliff (Buck, l’âme du label et voix des Real Cool Killers est un inconditionnel des Havrais) et belle occasion de renouer avec ce fascinant vertige électrique inhérent à leur musique. Album de bric et brocs, inédits, live et chutes de studio. L’occasion d’y recenser enfin quelques stage-favorites comme « Very Last Day » de Peter, Paul & Mary, électrocuté par les Hollies avant d’être dépoli par les Skeletons. Puis il y a « Hand Of Law », de Radio Birdman, les cousins down under, qui semblaient respirer un peu du même air. Plus une version live de « I Need Your Noise » à couper le souffle. Conçu comme une sorte de pirate officiel. À la très austère présentation. Sans doute un rien suicidaire, venant après The Orphans Parade. Mais bien en phase avec ces kamikazes du recto, parés pour le grand saut. Et puis 1000 Soldiers, s’il fallait avancer un unique argument à sa raison d’être, c’est aussi la niche de « Glasscage », magistrale chute de studio, où, au-delà de l’entêtante ligne de basse, se devine, furtivement, l’ombre de Died Pretty. Titre cruellement délaissé lors des finitions de cette fameuse Parade des Orphelins. Dont l’édition en 45t simple ne changera pas grand-chose au destin contrarié. Mais, tudieu, quel morceau ! Quelle superbe manière de fendre la vague et dompter les flots.

Pour l’étape discographique suivante, il faudra attendre 91 et l’album Third Life, autoproduit, mais distribué par Mélodie, structure supposée plus imposante. Le retentissement sera moindre. Très injustement, on s’en doute. L’attaque est sans doute moins frontale, mais l’exécution demeure irréprochable. Et sur le front des mélodies, là non plus on ne baisse pas la garde… »For Kids », « Tomorrow Heroes », « Friends In Heaven », « Adelaïde », tout sauf du petit lait ! Même si l’on peut arguer d’une production banalisée et de l’apparition de minces défauts introuvables auparavant. Les éclaboussures de caisse claire, ce mal des années 80, ou l’inutile surcharge noyant « Killing Anyone ». Voire le mix hasardeux plombant « One Second More ». Sur un strict plan visuel, on regrette également le classieux noir & blanc de Klein, d’autant que le simple format CD, mesquin et banal n’aide pas à la différentiation si ancrée des jeunes années. Quand les bacs n’étaient pas encore cet alignement déprimant de boitiers plastiques où espérer se distinguer du proche voisin est une réelle gageure. Victoire en demi-teinte, dira-t-on. Avec l’immense mérite d’avoir tenté autre chose et de ne s’être pas cantonné à du trop attendu. Tous n’auront pas ce courage. Ailleurs, pour les proches du groupe et ceux l’ayant approché de près, il y la dédicace à Jérôme Allaven, leur ami et roadie, mort quelques temps auparavant, à moto, sur une route du midi. Dont les amicales bravades et le grand sourire nous accompagnent encore. De lui on gardera longtemps à l’esprit cette conclusion de concert, une fin de dimanche après-midi, au Must, boulevard Lakanal, à Périgueux. Et ce set épidermique des Batmen, alors en grande forme, auxquels les City Kids avaient, le plus amicalement du monde et parce qu’il n’y pas de place pour deux dans un seul pantalon, rendu coup pour coup, amenant les 200 personnes présentes au bord de la transe. L’air a longtemps vibré ce soir-là et à la grande joie de tous ceux restés crochetés au bar, Jérôme, s’étant fait l’ambassadeur de tous pour évacuer ce trop-plein de bonheur, a brusquement investi le trottoir le plus proche, crachant le feu à la diable tout en défiant la nuit tombante. Il ait des souvenirs que l’on affectionne particulièrement, celui-ci est tout en haut des marches !

Mais pour le groupe, suite à cette hypothétique Troisième Vie, il n’y aura qu’une courte embellie, au cours de l’été 93. Invités comme certains de leurs pairs — Thugs, Burning Heads, Dirty Hands — à ouvrir pour Noir Désir, alors au pic de sa popularité, les Havrais renouent avec le plaisir de jouer face à de larges audiences dans des salles dignes de ce nom. Ça n’aura aucun impact commercial réel mais rien n’effacera l’ivresse qu’il y a à se produire devant un public nombreux et enthousiaste. Tant pis s’il n’achète pas vos disques ! On ne peut tout avoir … Mais de cela, cette ferveur, l’ardeur retrouvée, ce bel embrasement, leur dernier disque rend bien compte. Un live pour parfaitement boucler la boucle. L’intégrale — moins un titre — d’un concert donné à Royan, en août 93, juste avant le passage de Noir Dez’. Où les City Kids slaloment avec un réel bonheur dans leur propre répertoire, lâchant les gaz avec une maestria confondante tout en s’accordant quelques beaux moments de respirations, façon « Killing Anyone » avant de terminer pied au plancher avec l’inamovible « I Need Your Noise » où plus de 6 mn durant ils nous rappellent la richesse du charbon qui chauffait leur chaudière. Plus forts que jamais, ils sont. Mais nous ne serons que quelques-uns à bien vouloir l’admettre. Et après l’illusion vite fanée d’une reconnaissance jamais obtenue, l’histoire partira en filoche. 15 ans à remonter le courant, c’est long. Et ça use. Ça vous grignote ! Dès lors, les concerts se feront plus mécaniques, davantage routiniers. La flamme vacille, le mordant s’évapore. Nous sommes rendus en 95 quand tous décident d’un commun accord de remiser sacs de voyage et cartes routières. Puis de fermer la boite à gants. La trop fameuse page qui se tourne. Un grand groupe a vécu. Menton d’équerre et regard droit. Je suis simplement heureux et flatté d’avoir souvent croisé leur route !
…City Kids time, Won’t be long…

Alain Feydri, 2017

Mise à jour : « Les City Kids se sont retrouvés sur scène, notamment dans leur ville d’origine, Le Havre, le 13 décembre 2008, au Cabaret Electric. Leurs retrouvailles sur scène se sont faites au bénéfice d’une Âœuvre caritative ayant pour but de venir en aide aux enfants défavorisés. Depuis, le groupe se fait le plaisir de retrouver la scène quand l’occasion se présente. » (Rock In Le Havre).

Discographie City Kids
« Who are you ? » sur la compilation Snapshot(s) — 1983
The Name Of The Game (mini lp 6 titres live) — 1983
City Kids (mini lp 5 titres) — 1984
The Orphans Parade LP — 1987
« The real Thing » / « Only Question » 7″ — 1987
1000 Soldiers LP — 1989
« Glass cage » / « Thousand Soldiers » 7″ — 1990
Third Life CD — 1993
City Kids Live CD live — 1994

Rock, Garage
Label : Nineteen Something