Les Maniacs

« …l’essentiel. Un peu de rébellion, un peu de joie, un peu de trouble et du désir sur beaucoup de rythme. Ce n’est pas impossible, mais c’était encore plus simple quand il ne fallait pas y penser. Comme lorsqu’on crache…. ». Ainsi sont les MANIACS, spontanés et séminalement rock’n roll. Les meilleurs sur une scène, les seuls qui vous feront danser. Ils considèrent que la première qualité de l’homme est d’avoir une âme (soul) et les moyens de l’exprimer de la façon la plus urgente qui soit. Des musiciens qui exécutent leurs compositions avec fougue et rage « comme si c’était la dernière fois ». Aucune attitude factice, aucune chapelle encensée. Seulement des racines et une expression qui, de Cochran à Hüsker Dü, n’a pas changé. » Ainsi parlait, à la fin des années 80, leur patron de label, le monsieur 100.000 Volts du rock’n roll, David DUFRESNE qui, avec Stop It Baby Records, leur permit de réaliser 3 albums au sein de la maison Bondage.

La légende dit qu’ils se seraient rencontrés à Genève sur les marches d’une église. Oui parce qu’on ne vous l’a pas encore dit mais les MANIACS sont suisses, de ceux qui, comme gage, vous balance au fond du lac parce que vous avez osé dire que « Gloria » est un morceau de Jim Morrison. Car de leurs expériences précédentes (Yodler Killers, Rocky Feller et ses Millionaires), ils ont gardé l’amour des racines, de celles qu’ils n’arrêteront jamais de revendiquer. Retour donc au début des années 80 où, après une période de recherche de stabilité, Alex JACQUES (chant), Thierry SARTORETTI (guitare), Alain CROUBALIAN (basse), Stéphane REYNAUD (batterie) et Patrick PERAY (orgue, harmonica) décident de monter la Secte des Maniacs, organe politico-communiquant du groupe, et d’aller porter la bonne parole du punk’n roll très largement hors de leurs frontières. Parce que la Suisse, c’est super mais on on en a vite fait le tour quand on a écumé les salles et les squatts de Genève, Lausanne, Zurich et Bâle !

Et puis les MANIACS étaient si impressionnants sur scène que leur réputation fit vite le tour de la sphère rock’n roll. L’histoire des Maniacs aura d’ailleurs sans cesse été marquée du sceau de l’international par les origines franco-maroco-italo-libano-arméniène des membres du combo, par leurs tournées dans toute l’Europe et leurs collaborations avec des labels français et des producteurs suédois (Four Eyed Thomas), anglais (Robin Wills) ou américain (Jim Dickinson). L’autre constance du groupe aura été de sans cesse rebondir après les incidents de parcours comme lorsque leurs deux premiers labels disparurent corps et âmes en pleine sortie d’album ou quand, en 1992, deux membres fondateurs, Thierry et Alex, quittèrent le navire. Rebattre sans arrêt les cartes, accueillir de nouveaux musiciens, Hafid Zerhouni, Jérôme Estebe, Jill Morsia, ou partir loin pour de nouvelles expériences de croisements des cultures musicales, avec l’album Don’t Climb The Pyramids, rien ne sembla arrêter la machine MANIACS. Sans doute parce que Alain, le « fil rouge » du groupe, ne renonça jamais. Et même si le dernier album du groupe date de 1998 on ne peut se dire que tout est fini… Il reste en tout cas une discographie irréprochable, un rock’n roll simple, direct et inspiré…

Eric Sourice

Discographie :
– Maniacs ‎(12″, Phantasmagoria in Tow!, 1986)
– Bring Back The Night (LP, Madrigal, 1987)
– Can Also Use Fruit (LP/CD, Stop It Baby Records / Vielklang, 1988)
– Live At Budokan (LP/CD, Stop it Baby Records, 1989)
– 69 (LP/CD/K7, Stop It Baby Records, 1990)
– Hog Wild (CD, Squatt, 1993)
– Choose (CD, Bondage / 150 BPM Records, 1994)
– Maniacs vs Sharkiat – Don’t Climb The Pyramids (CD, Barraka El Farnatshi, 1998)

Rock, Garage, Punk-Rock
Label : Nineteen Something

Titres joués sur La Grosse Radio

I Can't Tell - Titre diffusé 234 fois depuis le 04/03/2018