On aimerait avoir l’audace et la prétention de livrer cet album sans mode d’emploi : comme un bouquet de couplets opaques, un amas de boucles et de riffs entremêlés. Que les critiques et le public se fassent une joie de l’ignorer ou de le disséquer, les yeux rivés sur leur analyseur de spectre sonore pour les uns, les doigts posés sur leur bible du rock pour les autres : ceux qui parcourent frénétiquement leur collection de disques, vérifiant nos influences, les saintes influences… Car aujourd’hui pour publier un album il faut du talent, de la patience, de la chance… et des influences, il parait c’est moins risqué. Alors on va la faire courte: pour la musique, la règle du jeu est simple, utiliser des riffs de guitare un peu usés, les sampler, les accélérer, les ralentir, les filtrer, les donner à digérer à des machines pour rendre une exécution mécanique, les déshabiller à grand renforts d’effets et de superpositions.. Du côté du texte j’avais envie de tailler mentalement un bout de route avec un même personnage, tenter de raconter une histoire tout en gardant assez d’opacité pour que les morceaux puissent exister indépendamment les uns des autres et se faire du pied et des clins d’œil en douce. Un bout de route de cinquante minutes avec quelqu’un qu’on aimerait pas forcément rencontrer, la dernière nuit d’un mâle occidental, citadin et décalé… sur fond de parano, de psychotropes et d’humour noir… Ce disque ne révolutionnera pas l’histoire du rock, ne fera ni tourner ni tomber les têtes de l’industrie musicale, ce n’est pas un objectif, pas même un rêve. On veut juste avoir la prétention d’exister, dans les bacs comme sur scène, pour le plaisir de cette musique décalée, qui joue avec les clichés et les exécutions froides et mécaniques… un paysage luxuriant et presque industriel qui laisse une odeur de trip urbain. Alors critiquez, criez au scandale, à la cacophonie, ou bien dansez, tapez des pieds au plafond… dans tous les cas notre objectif est atteint : quelque chose a bougé, quelqu’un a réagi, et ça en vaut la peine.
(Des textes qui se marient bien aleur musique sombre et mecanique. Un univers a decouvrir. Ensemble a la luxuriance musicale impressionnante et a la poesie terriblement personnelle.(Benzine, d�c.05). (Difficile de trouver une quelconque affiliation avec ce qui se fait actuellement en France. (Rockzine d�c. 05). (Les quatre comperes retiennent immediatement l attention avec leur aisance technique, c est certain. Mais c est la pratique de la tension rock qui garantit les meilleurs moments et egalement cette facilite a pratiquer de longues accalmies apres avoir emmene le chant vers un bref sursaut de rigueur (�) dans une atmosphere sombre et desesperee, un gout sur pour les textes affines. (B-side rock, d�c 05)