Riot V – Unleash the Fire

L'oeuvre est immortelle
 

Suite au décès de Mark Reale, leader et fondateur de Riot, en 2012, les membres du récent line-up ont décidé de perpétuer la mémoire du guitariste en sortant un nouvel album, sous le nom de Riot V.  Opportunisme ou hommage sincère ? La question peut faire débat, mais force est de constater que ce disque, Unleash the Fire, est fort solide et armé de titres heavy metal bien accrocheur. N'est-ce pas le plus important dans l'histoire ?

Riot, groupe très influent dans le metal des années 80, qui a laissé des traces dans le heavy et dans le thrash, a été quelque peu oublié. On doit ça en partie à une gestion de line-up chaotique qui n'a pas aidé le groupe à se forger une identité. Un seul musicien a tenu bon face à cette tempête : Mark Reale, fondateur du groupe et maître du riff, à la croisée des chemins entre le hard rock et le metal. Décédé en janvier 2012, l'homme laisse derrière lui une carrière en dents de scie pleine d'albums cultes tels que Fire Down Under ou Thundersteel.

Après quelques autres changements de personnel et une tournée européenne, Riot, rebaptisé Riot V, revient avec Unleash the Fire, qui, à la manière d'Immortal Soul, chant du cygne de Mark Reale, drague les fans de la période speed de Riot, notamment l'album Thundersteel. Les guitares de Mike Flyntz et Nick Lee sont donc aguisées pour faire parler la poudre musicale à tout va.

Ça speede donc dès le début du disque avec "Ride Hard, Live Free", qui se présente déjà comme un hymne avec son intro qui rappelle "Riot" sur le disque précédent et son refrain accrocheur. Et l'album tient ses promesses, avec un "Metal Warrior" qui rappelle "Still Your Man", "Kill to Survive" qui agresse comme il faut ou "Fight Fight Fight" qui tient la cadence en fin de course. Le groupe sait aussi ralentir le tempo pour mieux faire parler les mélodies avec "Land of the Rising Sun" et "Take me Back", véritables tubes en puissance. On notera la ballade finale qui rend hommage à Mark Reale, "Until we Meet Again", qui fait frissonner malgré le manque de finesse des paroles.

Côté interprétation, on notera à quel point Todd Michael Hall, qui remplace désormais Tony Moore,  est à l'aise dans ses parties. Faisant péter le cristal avec ses lignes aiguës, il sait aussi se faire moins démonstratif pour faire parler l'émotion quand le moment s'y prête ("Immortal", "Until we Meet Again"). Un remplacement salutaire. Si les parties guitare sont bien faites, on ne peut que regretter la perte de la rugosité du son de Mark Reale. Mike Flyntz et Nick Lee s'en sortent, mais adoucissent le son de Riot.

Riot V

Peut-on maintenant reprocher aux musiciens d'utiliser le nom de Riot, sachant que Mark Reale était le véritable fondateur du groupe ? D'une, avec une telle qualité musicale, on ne peut pas dire que les Américains salissent l'image du groupe. Les références fines vers les grands jours de Riot, dans les paroles comme dans la musique, laissent à penser que l'oeuvre des musiciens est sincère. De plus, on peine à croire que c'est avec Riot qu'on trouve une motivation mercantile.

Unleash the Fire est donc un disque honnête, plein de bonnes intentions et de morceaux de qualité, qui rappellera les beaux jours aux fans de Riot, tout en gardant l'énergie du sang neuf des membres du groupe

"Until we meet again, my friend
We will celebrate your songs"

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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