Saille – Eldritch

Avec Irreversible Decay et Ritu, leurs premiers albums, Saille s’était présenté à nous comme un groupe pratiquant un black metal symphonique épique, mais sombre et captivant à défaut d’être vraiment novateur. Avec son petit nouveau, Eldritch, le quintet belge propose un voyage dans l’horreur à travers un concept album dont chaque titre est basé sur un roman ou une nouvelle (on retrouve notamment du Lovecraft et du Stephen King). Il faut dire que le genre musical s’y prête plutôt bien.

Dès le  titre d’ouverture, "Emerald", on se rend compte que l’écriture du disque est bien plus orientée guitares que son prédécesseur. Mais que les fans des sonorités symphoniques se rassurent, ce n’est pas pour autant que les autres instruments sont absents et les instruments à cordes et à vent sont toujours bien présents dans le mix. On y retrouve même cette fois quelques touches de piano dès ce premier morceau qui n’en est pas moins un premier appel au headbanging frénétique. Des passages un peu fantomatiques ne sont pas sans rappeler les Hollandais de Carach Angren.

La principale force d’Eldritch par rapport à ses prédécesseurs est ce nouveau côté progressif qui voit le groupe interpréter des titres plus longs, aux structures variées, l’album changeant souvent de ton, de rythme et de vitesse. On retrouve ainsi des blasts beats old school mais aussi des mélodies, des samples pour installer une ambiance inquiétante et même des moments un peu plus groovy ! C’est comme ça que le blackened death de "Walpurgis" (Belphegor n’est parfois pas loin) et son rythme frénétique se retrouve contrebalancé par "The Great God Pan" est ses interludes en voix parlées récitant des extraits du livre dont il est tiré.

"Dagon" représente peut-être le mieux ce mélange d’ambiances qu’on retrouve tout au long de l’opus, commençant de façon très mélodique avant de tendre de plus en plus vers un black metal sombre tout en utilisant des samples tirées du film du même nom (adaptation du "Cauchemar d'Innsmouth", roman de Lovecraft).

Cet album plaira énormément au fans de black symphonique ainsi qu’aux amateurs de littérature fantastique, Eldritch décrivant très bien (musicalement et au niveau des paroles) le combat des protagonistes de ces histoires contre des forces qu'ils ne peuvent pas comprendre. Un sentiment général de désespoir et de peur émane des neuf titres qui nous font voyager des profondeurs de l’océan jusque dans l’espace.

Pour résumer, Eldritch nous propose un black metal symphonique peu original, mais qui a le mérite de présenter assez de variations pour éviter l’ennui. Le concept du disque est un plus non négligeable qui est bien loin des clichés « sataniques » du genre. En tout cas, Saille tient toutes les promesses faites avec Ritu en allant même encore un cran plus loin avec sa musique efficace, épique et mélodique. Sans rien révolutionner, Saille met pourtant la barre très haut et continue d’enchaîner les réussites, se plaçant sans difficulté parmi les ténors du black épique et symphonique.

8/10

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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