Quand l'appétit va…
Alors en pleine tournée dans les quatre coins du monde pour promouvoir Chinese Democracy quatre ans après sa sortie, Guns N' Roses décide d'enregistrer l'un des douze concerts donnés à Las Vegas en 2012 pour le sortir en DVD cette année. Au programme : gros show à l'Américaine, musiciens au top pour un concert passant en revue l'ensemble de la carrière du groupe, en mettant en avant, comme le titre l'indique, le premier et le dernier album.
Ce n'est pas tous les quatre matins que Guns N'Roses sort un live. Le dernier en date a déjà 15 ans et retraçait des lives du groupe sur six ans. Ici, le groupe se concentre sur un seul concert, celui du 21 novembre 2012, qui, somme toute, correspond à peu de choses près à ce qu'a fait le groupe cette année-là, notamment au cours de ses sept dates françaises.
C'est sur l'aspect visuel que ce show diffère du reste de la tournée, avec tout l'attirail du groupe qui est là : grosse scène avec passerelle, confettis, grand-écran, plate-forme suspendue au-dessus du public pendant "November Rain", danseuses sexy… Les Américains mettent les bouchées doubles pour satisfaire leur public. On peut ainsi s'amuser avec ces petits éléments qui pimentent le concert de presque trois heures.
Ceux qui les ont vu en concert le savent, peu importe l'heure à laquelle les musiciens montent sur scène, quand ils y sont, c'est pour y rester. Les tubes s'enchaînent donc, qu'il s'agisse des vieux classiques comme "Welcome to the Jungle" ou "Nighttrain", les titres plus récents comme "Chinese Democracy"ou "Better" ou encore les ballades langoureuses que sont "Don't Cry" ou "Used to Love Her".
Pour éviter la fatigue et les temps morts, le groupe use et abuse d'instrumentaux, permettant ainsi de mettre les musiciens en avant, que ce soit le guitariste Richard Fortus sur son "Blacklight Jesus of Transylvania" ou le claviériste Dizzy Reed sur la reprise de "No Quarter" de Led Zeppelin. En ce qui concerne Tommy Stinson et Ron Thal, ils ont même droit de reprendre une chanson de leur répertoire personnel, respectivement "Motivation"et "Objectify".
Cela permet ainsi au frontman et seul membre fondateur restant Axl Rose de se reposer la voix. Force est de constater que cette méthode fonctionne et permet ainsi de jouer un maximum de titres de Guns N' Roses sans chuter (on regrettera une légère baisse de régime sur "You Could Be Mine") tout en permettant à ses musiciens d'exhiber leurs qualités d'interprète, tout en restant mobiles.
Le public en prend donc plein les yeux et les oreilles et s'éclate à chanter les classiques qu'il connaît par coeur, notamment "Don't Cry", que Ron Thal démarre seul sur scène. Exit les critiques qui fusent contre le groupe ici, le groupe a bien trouvé son public et arrive à le charmer avec des standards pour mieux glisser des nouveautés, qui se mêlent parfaitement au reste du set.
Six ans après la sortie de Chinese Democracy, Guns N' Roses délivre un souvenir complet et cohérent de sa nouvelle formule sur scène. Conscient de l'âge qu'il a pris, le groupe a évolué, aussi bien dans sa direction musicale que dans son approche de la scène, moins destroy, plus musicale, mais toujours soignée et appréciable pour qui veut bien se prêter au jeu du groupe.
En somme, le titre Appetite for Democracy résume le concert et l'état actuel du groupe, qui regarde l'avenir sans faire fi de son glorieux passé.
Photos : © 2012 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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