Anthology – The Prophecy

L'Europe de l'Est déborde de ressources quand on parle de Metal. Et c'est en Slovaquie que nous allons nous rendre aujourd'hui pour vous présenter un petit groupe, fort méconnu, Anthology. Voyez à quel point nous pouvons présenter une chronique comme une émission discutant de terroir et de saveurs régionales. Bon, on s'égare.

Anthology, peut-être que vous n'avez jamais entendu ce nom et pourtant voilà une formation qui mériterait plus d'intérêt. A leur actif, mis à part un nombre incalculabe de concerts à travers les horizons locaux, ils ne disposent que d'une démo sortie en 2011 et de cet album The Prophecy pour défendre leur nom. Je sens que vous avez envie d'en savoir plus... Et bien allez-y, lisez, en espérant vous convaincre qu'il faut d'urgence découvrir ce petit groupe !

The Prophecy peut tout d'abord se distinguer par la qualité des compositions. Nous avons là des titres composés avec précision et, quelque part, une sorte de complexité en ressort, mais cela reste tout à fait appréhendable. La pièce relatant le plus cette caractéristique reste "Scream Into The Darkness". Impossible de parler de cet album sans évoquer ce titre. Nous avons droit à un panel diversifié de sept minutes, allant de l'introduction orchestrale très progressive puis découlant naturellement sur quelque chose de mordant et speed, un pré-refrain en contre-temps comme on aime et un refrain très entêtant. L'on pourrait croire à une structure basique comme sur les morceaux "The Prophecy" ou "Lost Dreams", et bien détrompez-vous mes chers compagnons, après un solo plutôt simple, le petit silence qui transitera vers un break assez lourd rappelant drôlement (sans parler de plagiat) la fin de l'hymne de Nightwish "Slaying The Dreamer", qui lui aussi va alterner entre riff lourd et passage speed. Mais cela sera de courte durée puisqu'après, Anthology repart sur la mélodie de base, un solo plus long que le premier, plus complexe (voir un peu trop "m'as-tu vu?" par moment). Pour faire simple, le titre se distingue vraiment des autres grâce à sa richesse et marque agréablement les esprits.

Le groupe élève donc avec aisance le niveau pour ce premier essai tout à fait concluant. Mais il serait dommage de ne faire l'éloge que d'une piste pour décrire l'intégralité d'une oeuvre, car même si "Scream Into The Darkness" est un excellent morceau, d'autres pistes se démarquent tout autant. On pensera à "Open Your Eyes", une chanson aux riffs lourds avec des break dissonants et progressifs, un solo plus calme très mélodieux, mais toujours un petit peu longuet... Enfin, n'allons pas gâcher l'instant de gloire du guitariste. C'est beau, et c'est bien ce qui compte. Même si la structure est un peu plus simpliste, le morceau demeure de bonne facture.

Anthology

Attention, Anthology débarque !


The Prophecy comptera même dans ses rangs une belle petite ballade toute en émotion, "No Sorrow". Mais ne vous attendez pas à du mielleux et du gnangnan, puisque cette ballade se voudra très émouvante. Sur ce couplet, l'on entend un duo piano/voix, mais l'arrivée des autres instruments coupe vite court à la balade déprimante pour apporter un couplet puissant, véhiculant une très grande émotion. La structure est en elle-même simple, mais l'on ressent vraiment beaucoup d'investissement apporté particulièrement sur ce titre. Un grand bravo pour avoir réussi à donner des frissons dans un exercice si casse-gueule !

Un point méritant d'être évoqué, c'est le chant de Raylyn Shayde, qui dispose de cordes vocales travaillées, avec un timbre qui se voudra plutôt heavy, restant dans les mediums et les graves. On pourra reprocher une certaine linéarité dans certaines lignes de chant, on aimerait la voir un peu plus décoller, également quelques faussetés qu'on pourra relever par moment. Peut-être un manque de confiance en elle ? Mais ça reste minime comparé au reste. Même si notre belle blonde slovaque préfère jouer la sécurité sur ses lignes de chants, ces dernières n'en reste pas moins mélodieuses et la demoiselle saura donner du corps à ses paroles et de la conviction, ce qui nous laissera une note très positive sur sa prestation, et notamment sur le puissant morceau éponyme où la frontwoman brille.

Le reproche principal à adresser aux Slovaques est le son utilisé pour les synthétiseurs, notamment sur les choeurs, qui ressortent vraiment synthétiques, ce qui contraste beaucoup avec le travail professionnel du reste des instruments. Le mixage aussi est plutôt bon, mais en ressort quand même quelques défauts. Ce qui est étonnant quand on sait que le mixage et mastering ont été confiés aux mains expertes de Roland Grapow (ex-Helloween, Masterplan).

En bref, ils sont jeunes, c'est un premier disque, mais que voilà un travail d'un très grand professionalisme. Des compositions d'une qualité qu'on aimerait voir plus souvent. Un combo qui mérite vraiment de se faire connaitre au-delà de ses frontières. Si toutefois vous passez par le Made Of Metal de cette année 2015, là où joueront nos Français de chez Whyzdom, vous pourrez également aller découvrir de vos propres ouïes nos merveilleux Slovaques d'Anthology.

Et puisque vous êtes sages, je vous donne le droit d'écouter un extrait... Oh mais voyez vous ça ? C'est "Scream Into The Darkness" !
 

Tracklist

01. The River of the mystery
02. The Prophecy
03. Lost Dreams
04. Rise up!
05. Scream into the darkness
06. Open your eyes
07. No sorrow
08. Inside my rage
09. Fate in your hands
10. The Secret of midnight
11. No sorrow orchestral version (Bonus)

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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