Faceshift – All Crumbles Down

Ah, la Suède. Ses jolies filles, ses petits pains grillés et ses groupes de metal, bien sûr. Ce pays est, à l'instar de l'Allemagne, le berceau de groupes aussi variés que prolifiques (In Flames, Crucified Barbara, Hammerfall, Europe...), et aujourd'hui c'est au tour de Faceshift de s'avancer. Second album depuis 2007, après signature avec le label Mighty Music, ils reviennent avec un album enregistré et mixé en seulement 2 semaines. Et ça se voit.

Dès le premier titre, il ne faut pas plus de 10 secondes pour comprendre l'univers du groupe. Une couleur sonore se dégage clairement et sera respectée jusqu'au bout. En clair, Faceshift présente un heavy metal chargé, sombre, et puissant. La majorité des titres dépassants les 4 minutes, le groupe prend le temps de développer son sujet, s'extirpant du sempiternel couplet-refrain-couplet-refrain-solo-refrain. Et même si la base de leurs compositions reste toute de même simple, quelques détails viennent enjoliver l'ensemble, sans toutefois révolutionner quoi que ce soit. Et jusqu'à n'en plus pouvoir.

Les deux piliers sont sans aucun doute le duo guitare soliste / batterie. L'un comme l'autre apportent une bonne dose de groove ou de musicalité (hormis le fait que les gratteux n'ont qu'un seul son en magasin). Un gimmick, une rythmique particulière ou un break envolé retiendront l'attention. Le titre d'ouverture "Betrayed" est un monstre d'efficacité (petit air d'Alter Bridge en plus moderne), ou le pont pré-solo sonne à merveille. Sur "The Lie", c'est le riff principal qui fait office de bulldozer. L’enchaînement couplet / refrain est très bon, où le rythme ralentit pour mieux annoncer un refrain qui sonne à la perfection. De même, le gimmick de guitare sur les couplets de "Pieces" vous restera en tête pendant plusieurs jours sans aucun doute. Sur ces morceaux, les couplets groovent autant que les refrains, soutenus par un jeu de batterie précis, complexe et efficace.
 

On fait peur, hein, hein, hein ?


Hormis ces points forts, pas grand chose à se mettre sous la dent. Dès la moitié de "Someone To Be", les défauts grossissent jusqu'à paraître plus qu'évidents. Le chant manque cruellement de puissance et d'idée, là où un Corey Taylor aurait élevé le débat à d'autres niveaux. La voix de David Bertilsson est juste, mais ne parvient pas à maintenir l'attaque apportée par les instruments. Le refrain de "Painted Life", morceau déjà long au démarrage, s'écroule et patauge dans une ligne de chant monotone, sans parler du couplet suivant, bourré d'effets à en vomir.

A partir de la moitié de l'album, le manque d'originalité se fait sentir, et les morceaux perdent en efficacité. Même le riff de départ de "Awaken", pourtant pas mauvais, ne fera que vous effleurer. La faute à un manque de nuances sur la longueur, une sonorité globale identique et constante sur toute la galette. Le groupe envoie la purée, plutôt sympa au début de l'album, mais qui devient rapidement indigeste. Dernière piste, la saturation se coupe enfin ! Ballade mécanique ou le même riff tourne pendant près de 5min, ou le seul intérêt réside dans un refrain, que vous n'écouterez qu'une seule fois tant il met du temps à arriver.

Vouloir réaliser un disque en peu de temps peut être une contrainte pour des groupes semi-professionnels (argent, disponibilité etc...), mais malheureusement cela se ressent souvent à l'écoute. Le manque de recul sur les compositions de la seconde moitié de l'album et le manque de sonorités différentes font que la fin de l'opus devient vraiment pénible. Gardez les cinq premiers morceaux et vous aurez un sympathique EP. Le potentiel est là, mais quelques méthodes sont à revoir pour arriver à accrocher l'auditeur jusqu'au bout.

 

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

NOTE DE L'AUTEUR : 5 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :