Ghost Iris – Anecdotes of Science and Soul

Metalcore ? Prog-metal ? Djent ? Tous ces genres sont aujourd’hui combinés et utilisés un peu à tort et à travers par les groupes qui évoluent dans une scène moderne qui semblait prometteuse mais qui a depuis été étouffée par l’émergence de groupes tous plus médiocres les uns que les autres. Cependant, on trouve souvent ici ou là, une exception qui nous permet de croire à nouveau aux merveilles de la polyrythmie et de la guitare à 8 cordes. Est-ce que les Danois de Ghost Iris qui sortent leur premier album seront de ceux-là ?

Suivant parfaitement la mode du moment, à savoir celle du metalcore progressif tirant fortement vers le djent, nos quatre danois font en tout cas le pari du tout-digital : leur album ne sera disponible qu’en version numérique ! Au-delà de ce parti pris novateur, le groupe pratique donc un djent des plus classiques, dans la pure veine des Meshuggah ou Periphery, pour dix titres aux relents maths qui fleurent un goût de déjà-vu. Et c’est bien le problème qui va rapidement se poser avec cet album, où on a très vite la sensation que le groupe manque d’originalité et de personnalité.

Ghost Iris, Denmark, 2015, review, album, djent, metal, metalcore

Certes, la musique de Ghost Iris ne fait pas saigner des oreilles, elle est même plutôt bien interprétée, mais pourquoi vouloir à tout prix reproduire Meshuggah ou Between The Buried And Me quand on sait que les originaux sont proprement inatteignables ? C’est l’une des questions qui revient souvent en écoutant la voix de Jesper qui, quand il ne scream pas nous délivre un chant clair peu inspiré, à l’image de celui de « Dreamless State ». Tout au long des chansons, les riffs alambiqués s’entrecroisent en vain sans parvenir à accrocher l’auditeur. On a ainsi droit à un ersatz de Periphery sur les deux parties de « Magenta », ou des parties mélodiques harmonisées un peu plus réussies sur « Phalanx ».

Mais ce qui gêne le plus dans les compositions des Danois, c’est cette désagréable impression d’un groupe qui suit la mode, en plaçant çà et là des breakdowns totalement inutiles ou en abusant du palm mute. Pourquoi toujours cette tendance chez les jeunes groupes à abuser de ce genre de technique ? Elles les empêchent en tout cas de sortir de la masse et se faire voir autrement qu’un groupe comme n’importe quel autre.

A la décharge de Ghost Iris, Anecdotes of Science and Soul possède tout de même quelques points positifs. Le niveau technique des musiciens d’abord, tous parfaitement à l’aise dans leurs parties, surtout les plus techniques qui démontrent toutes les qualités du batteur Sebastian et des guitaristes Peter et Nicklas. Au niveau des chansons, tout n’est pas à jeter à l’image de la prometteuse « Dream Catching a Nightmare », dotée d’un refrain assez intéressant et premier moment de l’album où le groupe laisse apparaître un embryon de personnalité, qui prouve qu’il n’est absolument pas dépourvu de talent.

Un des autres éléments qui donne de l’intérêt à l’écoute est cette utilisation des claviers, qui apportent une touche progressive bien plus inspirée que les guitares et permettent à la conclusion de l’opus de respirer un peu. Des titres comme « Everlasting Bliss » mais surtout « Euphoric State » (qui gagne sans doute le titre de meilleure chanson du disque) profitent ainsi de ces arrangements prometteurs pour réparer un peu le mal fait par les premières chansons.

Mais globalement, ce premier album de Ghost Iris a bien plus de défauts que de qualités. Mis à part ces quelques éléments, on s’ennuie ferme la plupart du temps dans des compos qui singent plus les grands noms du djent qu’autre chose. Ils conservent néanmoins l’excuse de la jeunesse et on gardera en tout cas un œil sur le groupe qui montre un certain potentiel, encore loin d’être développé. A leur tour de faire ce qu’il faut pour, à présent.

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NOTE DE L'AUTEUR : 4 / 10



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