Fetid Zombie – Grotesque Creation

Avec un nom comme Fetid Zombie, le décor est immédiatement planté. Amis de la poésie, passez votre chemin, les autres restez là, vous pourriez être intéressé. Grotesque Creation est ainsi le cinquième album de cette formation américaine fondée en 2008. Autant dire que Fetid Zombie fait preuve de productivité. Mais derrière ce patronyme se cache en réalité l’œuvre d’un seul homme, Mark Riddick, unique membre du groupe qui assure la composition, le chant et qui joue de tous les instruments sur ses enregistrements. Et il faut avouer que le bougre se débrouille plutôt bien, malgré un gros défaut en terme de production.

En effet, amateurs de production moderne et professionnelle, autant vous prévenir immédiatement, vous risquez d’être déçu. Le son manque de dynamique, la batterie programmée ne fait illusion que le temps de quelques morceaux et les quelques claviers parsemés ici et là sonnent datés. La voix est également gâchée par un son d’outre tombe et une reverb assez malvenue. Malgré tout, c’est sur les compositions qu’il convient de s’attarder. Car passée la surprise de la production, les neufs titres que contient la galette sont loin d’être inintéressants. Certes, on pourra reprocher à Riddick un léger manque d’originalité sur les premières pistes (« Entombed Existence »), mais l’alternance de mid-tempo (« Into the Unknown ») et de passages très mélodiques et acoustiques donne beaucoup de charme à cet album.

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Les chansons dévoilent, au fur et à mesure des écoutes, des riffs et des parties de claviers qui rappellent fortement Nocturnus (période Threshold) voire même les premiers albums d’Opeth, notamment par l’apport des guitares acoustiques qui parsèment l’ensemble de Grotesque Creation.

Le chant de Riddick est peut être  à revoir techniquement, plus proche des grognements que d’un growl maîtrisé (« Death’s Pallor »), mais il contribue à dégager une ambiance underground fort sympathique. Et finalement, malgré une première impression mitigée, on se surprend à apprécier cet album pour ce qu’il est, à savoir un concentré de très bonnes compositions, comme si Mark Riddick avait su tirer profit de ses nombreuses influences pour proposer un recueil de titres personnels.

Les soli de guitare sont vraiment bien construits, faisant foi d’inspirations variées. Tour à tour proches des gammes orientales puis très mélodiques, ils arrivent à nous faire oublier les soucis de production et le côté mécanique de la batterie programmée. Le titre final (« The Outstretched Hand of Rotten Death » ) propose une seconde moitié de morceau proche du dark wave (faisant d’ailleurs un instant penser à Dark Sanctuary) totalement hypnotique, mais malheureusement gâchée par une première partie aux riffs un peu simplistes.

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Fetid Zombie arrive à se démarquer des nombreuses autoproductions death fleurissant un peu partout dans le genre grâce à une touche mélodique vraiment bien développée. Malheureusement, la production est le gros point négatif du projet, d’autant plus que de nombreux artistes autoproduits arrivent aujourd’hui à proposer des enregistrements proches d’une qualité professionnelle. Affichant 48 minutes au compteur, l’album aurait également gagné à être moins long, quitte à raccourcir certains titres moins intéressants car un peu trop redondants dans la formule proposée (« Utterance of Doom »). Mais pour les plus aventureux, Fetid Zombie constitue un groupe à écouter, qui propose une musique plus riche qu’elle n’y parait. Il est dommage de se dire que ce projet monocéphale risque de ne jamais voir le jour sur scène.

Photos promotionnelles : DR

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NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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