The Tangent – A Spark in the Aether (The Music That Died Alone Volume 2)

The Tangent n’est peut être pas la formation la plus connue de musique progressive, mais elle n’en reste pas moins l’une des plus productives. A l’instar des Flower Kings (dont le leader, un certain Roine Stolt a par ailleurs collaboré aux premiers albums de The Tangent), la formation menée par Andy Tillison sort régulièrement des albums tout en restant restreinte au seul cercle des initiés. Et pourtant quel dommage, lorsque l’on voit la qualité de la musique proposée. Avec son huitième album (pour un groupe fondé en 2003 !), The Tangent réalise un clin d’œil à son passé avec A Spark in the Aether – The Music that Died Alone Volume 2. Les amoureux de prog et de géométrie vont donc être comblés.

En effet, le parallèle avec le premier album de la formation (The Music that Died Alone) est ici évident. Mais ce sont les thèmes abordés plus que la musique en elle-même qui en font un véritable retour au source. Andy Tillison et ses compères ont en effet été l’une des premières formations à aborder la musique elle-même comme source d’inspiration pour leurs textes. Et à propos de musique, autant vous prévenir tout de suite, elle est totalement diversifiée. Amoureux des thèmes sombres et noirs, passez votre chemin, ici c’est avant tout la joie et la bonne humeur qui sont mis en avant, à l’image du morceau titre « A Spark in the Aether pt 1 » qui ouvre la galette. On pense forcément à des formations telles que Van Der Graaf Generator ou encore Yes (deux grandes influences revendiquées par Tillison).

 

On peut cependant reprocher un certains kitsch au son des claviers sur ce premier titre, même s’ils contribuent à donner une bonne humeur et un côté pétillant à la musique du combo. D’un point de vue musical, on a affaire à des musiciens de haut vol (comme cela est souvent le cas dans le prog) au CV impressionnant. La basse est tenue par Jonas Reingold (The Flower Kings), les cuivres par Theo Travis (notamment connu pour ses collaborations sur les derniers opus de Steven Wilson) et la guitare est jouée par Luke Machin (Maschine). Et la qualité des interprètes est bien visible sur des pièces telles que « Codpieces and Capes » ou encore le très Crimsonien « Aftereugene ». Sur ce titre, Theo Travis et son saxophone s’en donnent à cœur joie, rappelant les dissonances maîtrisées et expérimentales du Roi Cramoisi (jouées par Mel Collins en son temps), mais toujours avec cette patte si reconnaissable.

De son côté « Clearing the Attic » risque de déboussoler à la première écoute, avec son introduction à la flûte faisant légèrement penser à de la musique d’ascenseur, sur lequel le chant d’Andy Tillison se pose avec une voix grave à la Greg Lake (ELP, King Crimson). Clairement le titre le moins bon de l’album, il rectifie cependant vite le tir avec ses rythmiques sud-américaines puis son passage instrumental expérimental beaucoup plus sombre que sur le reste de l’album.

 

Mais la pièce épique « Celluloid Road » est certainement la plus osée de l’oeuvre. Du haut de ses 21 minutes, son parcours en montagnes russes nous fait voyager à travers les Etats-Unis et sa culture pop. Evitant l’écueil de la grandiloquence et de l’orgueil, ce morceau permet d’entrevoir des influences jusqu’alors non évidentes dans la musique des Anglais. On trouve du jazz, du funk et de la fusion à la Earth Wind & Fire, du prog à la Gentle Giant et surtout une bonne dose d’humour dans les textes. Cette pièce est finalement à l’image de l’album tout entier qui fourmille d’idées et de thèmes sans tomber dans le piège de l’incohérence et de l’indigeste.

Enfin, « A Spark in the Aether pt 2 » (qui conclut l’album) est beaucoup moins joyeuse que la première partie, évoquant par moment Magma (l’introduction jazzy au piano est typique de ce que peut proposer le groupe de Christian Vander). Les instruments ont tout le loisir de s’exprimer (les soli de Luke Machin n’ont rien à envier à ceux des grands guitaristes de prog des années 70) au cours d’une partie instrumentale osant le mélange des genres avec brio. Dans sa deuxième moitié elle reprend le refrain de la première partie : la boucle est ainsi bouclée.

Bien sûr, les allergiques au prog et à la musique joyeuse bouderont cet album, mais ceux qui se laisseront tenter par le voyage y reviendront certainement vue la richesse de cet opus, qui ne se laisse pas apprivoiser si facilement. Avec A Spark in the Aether, The Tangent arrive à faire une véritable déclaration d’amour à la musique (pas seulement progressive) et prouve que d’une étincelle (A Spark) de grands titres peuvent surgir de l’éther.

Note : 8,5/10

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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