Between the Buried and Me – Coma Ecliptic

Avec la sortie de Colors en 2007, les Américains de Between The Buried and me avaient frappé fort, renouvelant alors un métal progressif devenu presque moribond. Ayant depuis sorti trois chef d’œuvres coups sur coups (dont un EP), il était logique de se demander si le groupe allait continuer sur sa lancée avec des titres d'une qualité presque insolente vu le jeune âge de la formation.

Avec ce Coma Ecliptic on retrouve les Américains où nous les avions laissé avec un titre d'ouverture calme (« Node ») dans la veine de « Goodbye to Everything » (The Parallax II) ou de « Foam Born A : the Backtrack » (Colors). Côté concept, BTBAM dévoile une nouvelle histoire différente de celle développée dans le dyptique Parallax, gardant cette touche SF à la fois dans les thèmes comme dans les compositions (« Dim Ignition » et ses influences électro). Les fans de la formation ne seront certainement pas déroutés par cette touche progressive caractérisée par une prépondérance des claviers plus marquée. En effet, Tommy Rodgers alterne ces derniers avec un chant toujours autant maîtrisé que ça soit en clair comme en growl. Même si ce dernier est utilisé de façon plus disparate que sur les précédents opus, le vocaliste montre encore une fois toute l’étendue de son talent avec sa voix immédiatement reconnaissable entre mille. Rodgers tient le pari de proposer un chant toujours plus varié, pour incarner chacun des personnages intervenant dans le concept. Et pas de doute, il maîtrise parfaitement sa voix, ce qui lui permet de magnifier l’interprétation (comme sur la première partie de « King Redeem – Queen Serene »).

Mais les autres musiciens ne sont pas en reste, qu'il s'agisse de Dan Briggs et ses parties de basse groovy et inspirées, de Blake Richardson (batterie) qui fait preuve d'une subtilité insoupçonnée sur des passages jazz d'une technicité bluffante, ou encore de la paire de guitaristes Dustie Waring et Paul Waggoner qui se complètent à merveille. C'est simple, instrumentalement on aura rarement entendu un ensemble aussi cohérent et pourtant d'une complexité désarmante.

Between the Buried and me pousse encore plus loin le mélange des genres que sur ses précédents albums, faisant toujours cohabiter mathcore, prog, death et jazz dans un ensemble qui évite une fois de plus le piège du fourre-tout hétérogène. A ce niveau, pas de doute, la stabilité du line-up est certainement à l’origine des facilités de compositions du quintet qu’on sent totalement uni tout au long des 70 minutes de l’album. D’ailleurs, une telle durée est souvent synonyme d’ennui. Or, ici chaque note de musique peut justifier sa place au sein d’un album qui décidément paraîtrait presque trop court !

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De plus, même si les compositions sont techniques, la musicalité n'est jamais oubliée, comme sur le solo presque blues et épuré à la fin de « The Ectopic Stroll », sur lequel Paul Waggoner a tout le loisir de s'exprimer. Les auditeurs familiers de l'univers de BTBAM constateront quelques clins d'œil au passé, comme cette introduction au clavier sur ce même morceau qui rappelle celle de « Fossil Generea » (The Great Misdirect).

Lors du dernier concert parisien de Between the Buried And Me, le groupe avait repris "Bohemian Rhapsody" de Queen. L’influence est encore une fois revendiquée (l’introduction de « The Coma machine »), cette fois ci au sein des compositions ambitieuses, mais jamais grandiloquentes ou mégalos. Groove, efficacité, expérimentation, technique, folie et mélodies cohabitent dans un tout audacieux jusqu’alors rarement atteint par un groupe (« Memory Palace », « Rapid Calm »).
La richesse des orchestrations est telle que l’on n’ose à peine imaginer le travail que cela a du demander en studio pour parvenir à faire ressortir tous les détails au sein d’un mix qui est parfaitement équilibré (« King Redeem – Queen Serene »).

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N’arrêtant pas sa progression ambitieuse depuis la sortie de Colors, BTBAM peut se vanter d’être actuellement au dessus de tous ses concurrents en terme de création, d’imagination et d’audace. Ajoutant un nouveau chef d’œuvre à une discographie parfaite, on se demande bien ce qui pourrait arrêter la formation.

Note : 9,5/10
Photos promotionnelles : DR

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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