Ellipse – A nos traîtres


Une signature chez Finisterian Dead End plus tard, et les Nantais d’Ellipse débarquent avec leur tout premier opus qui s’intitule A Nos Traitres. Mené de front par Claire, frontwoman charismatique, Ellipse nous envoie dans les esgourdes un metal moderne qui lorgne très fortement vers le melodic hardcore à l’américaine d’un Counterparts. Préparez-vous à la déferlante, vous n’en sortirez pas indemne.

2015 aura été une année faste pour les groupes français dans la mouvance hardcore. Les premiers albums de When Reasons Collapse et Unleashing The Beast ont démontrés que notre pays n’est très certainement pas à prendre à la légère et que la scène hardcore est créative. Ellipse est un combo Nantais formé en 2008, qui s’est fait remarquer en 2012 avec un premier EP, L’ampleur du vide, qui a permis à la bande d’aller jouer au Metal Corner du Hellfest et de se faire remarquer par Laurent de Finisterian Dead End. C’est donc sept ans après la formation du groupe que le tout premier album, A Nos Traitres, s’offre au public.



Avec A Nos Traitres, Ellipse nous offre quarante-deux minutes de pure énergie, une énergie qui est alimentée à la fois par la partie musicale mais aussi par le chant de Claire. Pas de triche chez Ellipse, on se rend compte très facilement que le chant n’est pas passé dans un nombre incalculable de logiciels pour paraître beaucoup plus puissant, fort ou meilleur tout simplement, comme on peut souvent l’entendre dans le metalcore. La rage est palpable, elle prend aux tripes l’auditeur pour ne pas lui laisser un seul moment de répit. C’est parfois anxiogène et oppressant, mais cela offre un cachet indéniable à l’album. Saluons le mix qui met sur un même pied d’égalité tout le monde.

"- I -" est une des quatre interludes de l’album et se place en ouverture d’A Nos Traitres, comme le premier chapitre d’une histoire. Une histoire qui nous emmène sur les blasts beats de "Calvaire", le chant hurlé de Claire mais surtout des guitares très fortement mises en avant. Robin et Johan s’en donnent à cœur joie sur ce titre mais pas que, tout l’album est truffé de parties leads ou de moments sur lesquels seules les guitares posent un fond sonore. C’est d’autant plus vrai sur les différents interludes, mais par exemple sur "Ascension", la guitare est planante sur le pont puis se fait très heavy ensuite. On se rend compte que les nombreuses années durant lesquelles le groupe a pu peaufiner sa musique sont ultra bénéfiques pour la cohésion et la maturité de l’album.
 


Durant notre interview, les membres d’Ellipse nous ont avoué être inspirés par des groupes aussi divers et variés que Katatonia, Killswitch Engage et Periphery, ce qui est vrai bien sûr. Mais on ressent une énorme influence melodic hardcore avec des groupes comme Counterparts ou Capsize dans la voix, mais aussi la manière dont les guitares prédominent dans le mix. Et au vu de la qualité de ces deux groupes, ce n’est pas un compliment à prendre à la légère.

Ellipse n’oublie pas son essence metalcore avec par exemple un breakdown dévastateur et monstrueux sur "A Nos Traîtres", ou encore la manière dont Claire nous balance au visage un « bleh » que n’aurait pas refusé Sam Carter (chant, Architects). Justement, en parlant du chant, attardons nous sur les paroles des titres d’Ellipse. Alors que beaucoup de groupes n’ont rien à dire et cachent cela avec des titres et textes en anglais pour que l’auditeur ne se rende pas compte du vide, chez Ellipse – et comme souvent dans le monde du hardcore – le texte a une véritable valeur et fait partie intégrante de l’ensemble musical. On pourrait rapprocher les textes d’Ellipse de ceux d’Eths (toutes proportions gardées cela dit) grâce à une diversité, une approche littéraire et une écriture imagée qu'il faut savoir creuser pour y dénicher le véritable sens.



Avec A Nos Traitres, Ellipse frappe un grand coup dans la fourmilière et sonne définitivement le réveil de la scène française par des groupes jeunes et entreprenants qui ont une vision de la musique différente de  celle de leurs compères du début des années 2000. Chapeau bas amis Nantais, votre album est parfait ! Quel tour de force.

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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