Shining (Norway) – International Blackjazz Society

Depuis la sortie de Blackjazz en 2010, le groupe norvégien Shining fait parler de lui, sur scène comme sur album, avec des compositions oscillant entre l’indus et le metal progressif, le tout couronné du saxophone de Jorgen Munkeby qui leur ajoute une touche jazz, ses parties étant souvent improvisées. Mais jusqu’à présent, c’est surtout sur scène que Shining s’est imposé, la faute à des albums difficiles à écouter à cause d’une production poussée dans les derniers retranchements de l’audible, et une surcharge musicale manifeste. Pourtant, avec International Blackjazz Society, il semblerait que le groupe ait corrigé ces défauts.

Simplification est probablement le mot le plus approprié pour décrire International Blackjazz Society. Continuant sur le chemin tracé par One One One, les chansons y sont courtes, directes et dépourvues des structures alambiquées des albums pour se diriger clairement vers du metal industriel hyperactif. Jorgen y rappelle une fois de plus son amour pour Nine Inch Nails, avec des riffs qui évoquent clairement la période Downard Spiral / The Fragile. Et ça sonne, à défaut d’être foncièrement original ! Les délires bruitistes des deux précédents albums sont ici limités à deux courtes séquences qui servent d’introduction et d’interlude à l’album, rôle qu’elles ne remplissent pas forcément de la meilleure manière d’ailleurs, puisque très différentes du reste de l’album. Mais le fait que Jorgen ait arrondi les angles de sa musique n’est pas une mauvaise chose, car cela rend l’album écoutable de bout en bout sans faire un malaise, et on ne peut que s’en réjouir.
 

Shining, international blackjazz society, 2015, review, chronique, blackjazz, spinefarm records,


La production est elle aussi nettement plus propice à l’écoute qu’auparavant, car moins abusivement agressive, en plus d’être plus dynamique. Vous pourrez ainsi apprécier le rythme endiablé de « 1000 Eyes » ou la fébrilité de « Burn It All » sans avoir les tympans qui sifflent. Cette dynamique plus prononcée s’est d’ailleurs retranscrite dans la composition, puisque pour la première fois depuis que Shining a adopté son style autoproclamé « blackjazz », le groupe renoue avec des parties de guitare et de chant clair sur « House of Control ». Evoquand Tool, on peut considérer cette chanson comme la plus mémorable d’International Blackjazz Society, car elle voit Shining se mettre en danger musicalement sans perdre en intérêt. On peut enfin noter que Tobias Ornes Andersen, après son départ de Leprous, s’est visiblement parfaitement adapté au style musical radicalement différent de son nouveau groupe, avec un jeu de batterie encore plus énergique et soutenant à merveille les guitares.
 


Certains ne pourront s’empêcher de regretter les expérimentations de Blackjazz, et avec elles, une partie de ce qui faisait le sel de la musique de Shining, mais ce qui a été apporté en retour a le mérite d’aller droit au but. International Blackjazz Society est un album défouloir qui joue pleinement son rôle, taillé pour le live. Une direction encourageante pour la suite de la carrière des Norvégiens. 
 

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...