Avantasia – Ghostlights

On avait quitté Avantasia en 2013, avec un The Mystery of Time, franchement décevant. Entre temps, Tobias Sammet a réussi à bien redresser la barre en sortant un bon album d’Edguy, mais en est-il de même pour son Metal Opera ? Plus qu’un side-projet du frontman allemand, Avantasia est en tout cas devenu une machine qui roule et que l’on est maintenant habitué à retrouver tous les deux ou trois ans avec bien entendu des voix connues (Jorn Lande, Ronnie Atkins…), mais aussi des petits nouveaux qui cette année s’appellent Marco Hietala ou Dee Snider.

Ghostlights continue donc l’histoire démarrée par son prédécesseur. C’est loin de sauter aux yeux à la première écoute où mis à part plusieurs allusions au monde des morts et ceux qui en reviennent, on a plutôt l’impression de se retrouver en face de douze compositions indépendantes les unes des autres. Mais dès l’introduction « Mystery Of The Blood Red Rose », on sent déjà que l’inspiration est revenue chez Tobias. Le titre est classique dans sa construction mais le travail énorme sur les chœurs tirant presque vers le rock classique à la Foreigner fait toute la différence pour apporter un supplément d’âme.

Partout sur l’album, on retrouve ces touches discrètes, souvent apportées par le clavier ou les orchestrations qui réussissent à sublimer des titres comme le final « A Restless Heart And Obsidian Skies ». Résultat : on ne s’ennuie jamais devant des compositions qui à défaut d’être originales sont très diversifiées. L’écoute passe très rapidement alors que l’album dure plus d’une heure, un vrai petit exploit !

Malheureusement pour les nostalgiques des Metal Operas, on est encore loin d’un retour aux sources pour Avantasia. Plus que jamais sur Ghostlights, l’attention est monopolisée par les performances vocales au détriment des instruments, parfois relégués au second plan. A ce sujet, les détracteurs de Tobias ne se priveront pas de se moquer de ses montées dans les aigus parfois excessives, mais le frontman semble cette fois en capacité de suivre ses invités et le résultat est tout de même plus cohérent.

En parlant des invités, toujours la donnée la plus attendue d’un album d’Avantasia, on constate que ceux-ci font pour la plupart le job, avec peu de déceptions. Jorn Lande et Ronnie Atkins sont toujours aussi éblouissants, en particulier le Norvégien qui étale toute sa puissance vocale sur la sublime « Lucifer » ou « Let The Storm Descend Upon You », pièce épique de douze minutes où il partage le micro avec Tobias, Ronnie Atkins et Robert Mason. Rien que ça ! Michael Kiske est évidemment toujours au rendez-vous, même si ses interventions sont curieusement réduites à des lignes de chants suraigus qui l’empêchent d’exprimer son plein potentiel.

Les nouveaux quant à eux ne s’en sortent pas mal, Marco Hietala fait du Marco Hietala sur « Master Of The Pendulum » tandis que Dee Snider semble s’éclater à incarner le fantôme de « The Haunting ». La plus grosse surprise vient de « Draconian Love », titre presque Pink Floydien où la voix grave de Herbie Langhans vient agréablement surprendre l’oreille, au milieu de la ribambelle d’aigus des autres vocalistes.

Petite déception avec les performances de Sharon Den Adel sur la plutôt poussive « Isle Of Evermore » et Geoff Tate sur « Seduction Of Decay », pourtant une composition sympathique pas loin de rappeler « Panzerkampf » de Sabaton par son côté martial. Comme d’habitude, Tobias nous livre un titre qui pourrait figurer sans problème sur une sortie d’Edguy, ici « Babylon’s Vampires » et son refrain accrocheur.

Avantasia, ghostlights, chronique, 2016

La production, comme d’habitude chez Avantasia, est irréprochable. Bien que l’accent soit mis sur les nombreuses voix, les guitaristes Sascha Paeth et Oliver Hartmann parviennent aussi à tirer leur épingle du jeu, tout comme Felix Bohnke à la batterie. Tous sont des habitués et la machine instrumentale est huilée à la perfection à présent. Bruce Kulick réussit quant à lui à placer un lead absolument somptueux sur « Lucifer », monument d’émotion et loin des ballades mièvres auxquelles Tobias nous a parfois habitué (rappelez-vous de « Sleepwalking »).

Après une vraie baisse de régime, Tobias Sammet est donc parvenu à relancer Avantasia avec un album long, diversifié et plaisant. Que lui demander de plus ? Presque sans défaut, Ghostlights est un spectacle exubérant où les voix sont reines et où l’on ne s’ennuie jamais. Evidemment, on peut toujours regretter le manque de spontanéité par rapport aux Metal Operas, mais dans son nouveau registre, Avantasia excelle, c’est indéniable. Une sortie à ranger sans problème parmi les meilleures du projet.  

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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