Borknagar – Winter Thrice

Borknagar est un groupe de black metal norvégien. Crée en 1995, leur musique était violente et très crue. Au fil des albums et aux dires de son leader Oystein Garnes Brun, le black metal et la violence dans la musique en général ont fini par le lasser. C’est donc ainsi que du metal extrême, Borknagar est devenu un groupe de folk/épique/progressif metal perdant au passage des fans durant cette mutation. On ne peut qu’être admiratif devant cette envie constante de créer sa propre musique sans céder à la pression des fans ou de leur label.Type the title here

Borknagar à une histoire somme toute commune. Ce qui est intéressant, c’est de voir le groupe évoluer de façon significative à chaque album. Au cours de ses 20 années d’existence, le groupe a connu des hauts, mais surtout des bas. Leurs albums n’étant pas toujours d’une grande qualité, parfois maladroits et mal équilibrés, le groupe n’est pas exempt de reproches. Les nombreux changements de line-up en sont peut-être la cause car nombreux sont les membres qui ont quittés le navire pour vivre d’autres aventures dans des groupes prestigieux tels que Malevolent Creation, Dimmu Borgir, Emperor… du très lourd il faut l’avouer. Mais alors que vaut cette nouvelle cuvée 2016 ?

Winter Thrice est donc dans la droite lignée des albums précédents à savoir un métal folk progressif qui propose une musique posée et très mélodique parsemée de chant black dont l’utilité est toute relative. Nous y reviendrons plus tard.

Le son de la production est de qualité et met en avant le chant de Vintersorg, Lars A. Nedland et ICS Vortex. Les 3 gaillards se partagent donc le gâteau ce qui a un impact sur le reste des instruments. En effet, la batterie qui devrait en toute logique se détacher afin de donner l'impulsion aux morceaux, se retrouve sous mixée et on a même tendance à ne plus l'entendre sur certains morceaux. « The Rhymes of the Mountain » et « Winter Thrice » sont de parfaits exemples. Un choix artistique pour le moins intriguant puisque cela a tendance à rendre les morceaux fades. Si la vitesse est mise de côté au profit d’une musique lente, le dynamisme qu’aurait pu insuffler la batterie est totalement absent. La basse quant à elle est bien présente, et martèle le tempo de façon métronomique.

https://www.lagrosseradio.com/_images/fck/24087.jpg

Musicalement parlant, Winter Thrice ne brille pas par sa complexité, les riffs de batterie sont bateaux et se cantonnent la plupart du temps à de la double pédale. Il en est de même pour les guitares qui certes offrent des riffs mélodieux et travaillés, mais on regrette qu’ils ne soient pas plus aboutis, ils manquent d'inspiration.

Le groupe est clairement porté par les chants de Vintersorg, ICS Vortex et Lars A. Nedland qui transcendent l'album avec leurs voix cristallines. Une voix maîtrisée à la perfection qui part dans des envolées épiques bien senties. N'oubliant pas ses racines extrêmes, Borknagar fait le choix de placer du chant black dans ses compositions. Ne vous attendez pas à un déluge de chant black métal, ces parties sont placées avec parcimonie ce qui finit par laisser dubitatif. La musique que joue Borknagar a-t-elle vraiment besoin de ce type de chant ? Clairement pas. Cela a tendance à déséquilibrer les morceaux et les rendre frustrants.

Ne vous y trompez pas, Winter Thrice n'est pas dénué de qualités ; « Panorama » en est la preuve avec un morceau progressif, des rythmes variés et un refrain accrocheur. « Noctilucent » fait aussi bien le travail avec son solo et ses chants en chœur.

Les 8 morceaux qui composent l'album évitent l'écueil de la répétitivité avec un chant mélodieux à souhait. Les morceaux sont longs et atteignent sans problème les 8 minutes. Une écoute dans un lieu calme est donc de rigueur pour capter l'essence de ce Winter Thrice.

En somme, Winter Thrice est une déception. Le mixage très gênant des instruments rend l’écoute pénible, les morceaux manquent de piquant et les choix artistiques sont plus que discutables. On pensera notamment au chant black saupoudré ici et là qui n’a plus sa place dans la partition de Borknagar rendant bancal leur musique. Quoi qu’il en soit, si l’auditeur réussi à passer outre ces défauts, Winter Thrice est agréable sur la longueur, les morceaux mélodiques font bien le travail et le chant clair est bien maîtrisé. C’est d’ailleurs le point fort de cet album.

Le premier clip tiré de Winter Thrice :

 

close

Ne perdez pas un instant

Soyez le premier à être au courant des actus de La Grosse Radio

Nous ne spammons pas ! Consultez notre politique de confidentialité pour plus d’informations.

NOTE DE L'AUTEUR : 5 / 10



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...