Katatonia – The Fall of Hearts

Après une parenthèse acoustique bien amenée comme une respiration dans la carrière de Katatonia, les Suédois proposent The Fall of Hearts, leur dixième album studio. Le groupe mené par Anders Nyström (guitare) et Jonas Renkse (chant) évolue toujours dans un metal progressif sombre et mélancolique, mais, à l’image de la pochette de l’album, moins noire que les précédentes, proposent une palette d’émotion plus variée qu’à l’accoutumée.

Avec un line-up enrichi de la présence nouvelle du batteur Daniel Moilanen et du guitariste Roger Öjersson (qui n’a participé qu’avec parcimonie à ce nouvel effort studio), Katatonia propose ce qui semble être l’album studio le plus long de sa carrière. En effet, les titres durent en moyenne entre cinq et sept minutes, sans pour autant que l’ennui ne se fasse ressentir.

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Comme à leur habitude, les Suédois misent beaucoup sur les ambiances et les textures sonores, ici enrichies de claviers et mellotrons beaucoup plus présents que sur les opus précédents (« Decima », la deuxième moitié de « Serein », « Shifts »). Ces derniers apportent une touche presque cinématographique et évoquent les formations progressives des compatriotes du combo, telles qu’Anekdoten, Opeth ou encore Landberk (« The Night Suscriber »). Des sonorités acoustiques rappelant le récent travail effectué sur Sanctitude et Dethroned and Uncrowned ponctuent l’œuvre et collent totalement à l’univers sombre, torturé et mélancolique propre au groupe. Pour autant, Katatonia n’oublie pas de proposer des titres plus musclés que ceux qui composaient Dead End King (« Takeover », « Sanction », « Serac », « Passer », la deuxième partie de « Residual »). Le titre qui clôt l’album, « Passer » présente d’ailleurs des parties de batterie en double pédale, qui devraient faire fureur en live.

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L’auditeur se trouve ainsi face à une œuvre diversifiée mais néanmoins d’une cohérence qui prouve que l’art des Suédois est maîtrisé et que leur démarche est aboutie. Le changement de batteur ne semble pas avoir affecté la formation, tant Daniel Moilanen respecte le son du groupe, tantôt puissant, tantôt tout en finesse, proposant une approche presque jazzy (« Shifts »). Mais le point fort de l’album est, une fois de plus, les lignes vocales plaintives et mélancoliques de Jonas Renkse, qui expriment très bien les sentiments et les émotions de ce dernier.

De son côté, Anders Nyström propose ici un travail d’arrangement bien exécuté et les parties de guitares acoustiques et électriques se complètent très bien. Sa patte de compositeur est toujours ici bien identifiable (« Old Heart Falls ») et évoque des paysages hivernaux de la Suède.

Le seul reproche que l’on pourrait faire à l’opus peut concerner sa longueur. Avec près de 70 minutes au compteur, The Fall of Hearts est difficile à appréhender dans son ensemble et la complexité des trames sonores nécessite que l’on prenne du temps pour apprécier pleinement le travail des Suédois, au risque de passer à côté de l’album. Une fois cet effort fait, The Fall of Hearts se révèlera être une œuvre d’une grande richesse, qui n’a pas à rougir face à Night is The New Day ou The Great Cold Distance, deux opus parmi les plus appréciés dans la discographie récente de Katatonia.

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D’autre part, la production du duo de compositeurs et le mix brillamment exécuté par Jens Bogren permettent également de profiter des arrangements et étant donné la finesse de ces derniers, il aurait été dommage qu’il en soit autrement.

Une fois encore, Katatonia parvient à séduire et à nous ouvrir les portes de leur univers. Contrairement au corbeau qui orne la pochette de The Fall of Hearts, Katatonia ne fait que prendre son envol vers des contrées toujours plus progressives que metal. Il nous tarde d’assister aux prochains concerts français de la formation suédoise, d’abord au Hellfest, puis en tournée à l’automne, pour pleinement apprécier l’expérience débutée sur cet album.

Note : 8,5/10
Crédits photographiques : Ester Segarra

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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