Otep – Generation Doom

Pas forcément toujours placé aux premiers rangs de la scène neo metal, Otep reste tout de même un groupe actif. La chanteuse blonde et ses acolytes reviennent donc en ce printemps 2016 avec Generation Doom. Un septième album qui a la lourde tache de faire oublier la déception Hydra parue il y a trois ans. Malheureusement, trop de mots tels que "vieillot", "peu inspiré" et "faiblard" viennent en tête après la première écoute. Doit-on pour autant parler d'une production médiocre?

Issue de l'âge d'or qu'est le début des années 2000 (pour les amateurs de néo du moins) Otep est une formation américaine qui a su s'imposer. D'une part grâce à sa musique, car, il faut bien l'avouer, en 2002, Sevas Tra avait apporté quelque chose de vraiment sympathique et rafraichissant sur cette scène gouvernée par Korn, Deftones et autres biscuits mous. Autre point notable: Otep Shamaya, chanteuse ô combien impressionnante tant par son timbre que son charisme. De plus, son statut de "femme" dans ce milieu fort masculin attirait inévitablement l'attention. Sur le fond et la forme, Otep était, il y a quinze ans, un groupe très convaincant.

Mais c'était il y a quinze ans et aujourd'hui les compères du nu metal ont, pour le pire comme le meilleur, quelque peu évolué (Korn, Slipknot). Ce n'est pas forcément le cas de Otep qui au fil des âges (et si l'on oublie Hydra) semble vouloir de conforter dans un style qui, il faut l'avouer, commence à être poussiéreux.

Mais c'est finalement dans sa faiblesse que Generation Doom puise aussi sa force: celle qu'inspire la nostalgie. Dès l'ouverture avec "Zero", on se revoit à l'époque des 3310, des versions bleu et rouge de Pokémons et à rouler sur un skate. La voix de la chanteuse n'a pas pris de rides et s'apparente toujours à une version féminine d'un Jonathan Davis ou d'un Corey Taylor. Chant calme, hurlements et phases rapées se succèdent au fur et à mesure des 62 minutes de l'album. "Lords of war" et "In Cold Blood" ont tendance à rappeler du bon vieux Linkin Park ou Marilyn Manson. On peut également noter la carrément psychée "God is a gun" qui est peut-être la seule piste originale de toute la galette.

Mais c'est bien là problème: seulement une composition semble sortir des sentiers battus. pour le reste, c'est du vu, vu et revu dénué de la moindre surprise. Bien trop souvent, l'auditeur est amené à se dire "Tiens, ça sonne VRAIMENT comme du xxxx". Un constat assez triste car les musiciens font le boulot, notamment le batteur Justin Krir, et l'ensemble est bien produit et on ne peut qu'apprécier certains samples electro/hip-hop chers au genre. Mention spéciale également pour la pochette proprement sublime qui semble s'inspirer de MAD MAX version 2015.

Noter Generation Doom est donc un exercice assez compliqué car d'un côté il y aura les amateurs de neo metal proches de la trentaine qui apprécieront sans nul doute un petit voyage dans le passé agréable mais trop peu recherché. Et de l'autre côté on trouvera les nouveaux venus qui n'auront pas grand chose à faire de cette musique presque obsolète. Pour quelques petites compos bien pensées et cacthy comme "God is a gun", "No Color", "Zero" et "Feeding Frenzy", Generation Doom mérite quelques attentions. A réserver aux nostalgiques et aux plus tolérants!

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NOTE DE L'AUTEUR : 5 / 10



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