The Dillinger Escape Plan – Dissociation

Je pense que nous avons tous appris la triste nouvelle. The Dillinger Escape Plan annonçait en août dernier une tournée Américaine, suivie d’une tournée mondiale d’adieu. Le groupe est donc en tournée pour nous présenter leur ultime et dernier album Dissociation qui sortira le 14 octobre prochain.

The Dillinger Escape Plan est souvent qualifié à juste titre de groupe de musique expérimentale. Certains trouvent leurs morceaux bizarres voire inécoutables. On peut avoir l’impression que leur musique est dissonante et aléatoire, mais il n’en est rien. Le groupe va toujours plus loin dans sa recherche musicale et c’est ce qui fait d’eux une formation tout à fait unique. En écoutant Dissociation, vous entendrez des sons que vous n’imaginiez pas possibles d’entendre un jour.

Dissociation est un titre à la fois représentatif et paradoxal. Représentatif car il signe la fin de l’aventure Dillinger Escape Plan, la fin d’une association de musiciens. Mais paradoxal car pratiquement toutes les chansons de cet album abordent le même thème : celui des relations humaines. Mais quoi de plus normal quand cet album est la matérialisation d’une rupture? Aaaaaaaaah c’est le genre de raisonnement qui tourne en boucle et qui vrille l’esprit, un peu comme l’album en lui-même. Vous ne ressortirez pas de cette écoute indemne !

L’album démarre sur les chapeaux de roues avec "Limerent Death" que vous pouvez écouter juste ici :
 


La "Limerence" est un état d’amour passionné et obsessionnel qui échappe à toute rationalité. Greg Puciato nous offre une magnifique performance vocale sur ce morceau qui nous transporte dans un état proche de la folie. Ses hurlements évoquent à la fois colère et lamentation d’une âme brisée. Le son des guitares est oppressant et nous fait ressentir toute la frustration du personnage qu’incarne Puciato. La musique se fait de plus en plus rapide et dissonante amenant la voix de Puciato jusqu’au paroxisme de la haine et de la folie d’un homme frustré et anéanti d’avoir tout donné par amour sans jamais rien avoir en retour.

La seconde chanson de l’album : "Symptom of Terminal Illness" nous offre un retour au calme après la tempête du premier morceau. La voix de Greg Puciato est plus posée. Il nous susurre son texte à l’oreille. La musique proche du jazz expérimental à la Black Jazz des Norvégiens de Shining dans le premier morceau fait place à des envolées plus lyriques.
 


Tout au long de cet album The Dillinger Escape Plan mélange les styles évoluant entre le jazz, la fusion, le métal. En écoutant leurs dernières créations vous vous sentirez tantôt fracassé contre le sol, tantôt propulsé dans les airs, flottant à la dérive avant de tomber en chute libre. Ce sont un peu les montagnes russes des émotions.

Avec "Low Feels Blvd" on retrouve un peu la patte classique de The Dillinger Escape Plan. On peut y entendre un super solo très fusion. Ce morceau fait monter l’adrénaline en nous. C’est un peu comme si on prenait des électrochocs à répétition.

"Apologies Not Included " et "Manufacturing Discontent" nous montre un côté funky assez inattendu, avant d’entamer les deux dernières chansons de l’album plus mélancoliques.

L’album termine sur le titre "Dissociation" qui commence avec une intro de cordes sombre, presque funéraire jusqu’à ce que les sons électroniques prennent le dessus avant de se fondre parfaitement aux cordes de l’intro. Pas de blast effréné au niveau de la batterie sur ce morceau, ce sont les sons clairs des cymbales qui sont mis à l’honneur. Avec ce dernier morceau, The Dillinger Escape Plan nous quitte sur une touche mélancolique qui nous laisse une légère amertume en se disant que c’est probablement le dernier morceau que l’on écoutera d’eux.

Avec cet ultime album, The Dillinger Escape Plan nous offre un très beau cadeau d’adieu. C’est un peu comme s’ils étaient arrivés à leur apothéose musicale et qu’ils nous quittaient par peur de nous offrir moins bien au prochain opus. Dans tous les cas, cet album regorge de surprises. On sent que les musiciens ont essayé de repousser toutes leurs limites pour créer quelque chose d’unique et rien que pour cette raison, il est urgent d’écouter cet album.

Dissociation :

1. Limerent Death
2. Symptom Of Terminal Illness
3. Wanting Not So Much To As To
4. FUGUE
5. Low Feels Blvd
6. Surrogate
7. Honey Suckle
8. Manufacturing Discontent
9. Apologies Not Included (Explicit)
10. Nothing To Forget
11. Dissociation

 

Chronique: Eloïse Morisse

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NOTE DE L'AUTEUR : 9 / 10



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