Nightmare – Dead Sun

Malgré un départ qui aurait pu laisser le groupe sans réelle perspective d'avenir, les compatriotes de Nightmare reviennent tenter de nous tabasser la tronche à coups de grosses guitares et de metal mélodique généralement en demi-teinte. Avec cette fois-ci un élément féminin au chant, c'est l'âme emplie de curiosité que l'on dévore ce nouvel album. Verdict : 

Il y a quelques années, Jo Amore nous confiait en interview sa désapprobation quant au peu de mise en avant des groupes hexagonaux dans les festivals français. Il comparait alors l'ancienneté de Nightmare, programmé sur un créneau court et matinal dans les terres clissonaises là où Gojira peut aisément évacuer son énergie en après-midi devant un public bien plus fourni. Peut-être oubliait-il qu'avant la pérennité des groupes made in 80's, c'est surtout la qualité des dits groupes qui créera leur réelle notoriété, et que si Nightmare ne s'est pas élevé en formation majeure de la sphère heavy metal, c'est peut-être que ça ne vole pas si haut que ça. Le temps aura eu raison du même Jo Amore, laissant son poste vacant peu après.

C'est donc avec une certaine appréhension, mais aussi une grande excitation que nous abordons ce Dead Sun. Car si l'introduction pourrait laisser supposer que Nightmare est un sujet de moquerie de la rédaction, il n'en est rien, et s'ils officient dans un metal un peu trop cliché, ce dernier reste bien exécuté, et compte nombre de moments de grâce, notamment lors de la saga The Dominion Gate. Avec la décision de recruter une vocaliste, la formation change radicalement d'identité.

Et pourtant... Pas tant que ça. C'est d'ailleurs le principal reproche que l'on pourra faire à Dead Sun. Magali Luyten fait un travail vocal incroyable, faisant ainsi totalement honneur à la formation, et habite littéralement les titres. Certaines de ses lignes sont un peu faibles, notamment quand elle utilise ses apparats plus violents, mais on sent qu'à chaque fois, la chanteuse fonce dans le tas, prête à défoncer des nuques, et c'est ce qui compte, cette sincérité que le groupe devenu machinal avait besoin de retrouver. La déception viendra donc surtout du fait que les morceaux ne lui font pas honneur en retour. Peu de choses sont mises en avant pour magnifier sa voix pourtant investie, et il est évident que l'album est composé pour Amore, ou du moins par des musiciens ayant été trop habitué à travailler de la même façon. Et c'est bien dommage.

Au fur et à mesure de l'album, on perd de l'intérêt, les titres se suivent et se ressemblent, et manquent de cohérence. Leur exécution est bancale et souvent, on se retrouve avec un titre au riff emballé, avec des nuances de guitare limite death metal, pour déboucher sur un refrain de type fédérateur, qui ne correspond en rien à ce qui a entamé le morceau et nous fait décrocher instantanément de l'écoute, comme si le groupe ne parvenait pas encore à définir son identité. Et, venant d'une formation ayant de la bouteille telle que Nightmare, on est en droit de s'attendre à mieux.

Est-ce une complète déception pour autant ? On reste admiratif d'un groupe qui décide de repartir de plus belle malgré le départ d'un de ses membres emblématiques, et nul doute qu'avec un peu de travail conséquent, Nightmare pourrait proposer quelque chose de plus concret, et surtout mettant en valeur leur nouvelle chanteuse. Connaissant le potentiel des musiciens, c'est tout à fait possible, alors prenons ceci comme un coup d'essai, et attendons la suite !

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NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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