Annisokay – Devil May Care

Ce n'est pas le premier coup d'essai pour les Allemands d'Annisokay. Après un premier effort correct, The Lucid Dream[er] en 2012, puis un très bon Enigmatic Smile en 2015, ils sont déjà de retour avec Devil May Care, un album pouvant d'ores et déjà se classer comme une référence du style. 

Nous avions eu l'occasion de nous faire une idée de ce que valait Annisokay sur scène lors de son passage au Longlive Rockfest de Lyon en début d'année. Leur solide prestation ne nous avait pas laissé de marbre et aujourd'hui, avec ce nouvel album, les Allemands marquent encore un gros point. Devil May Care est le troisième opus du groupe et assurément déjà le plus abouti sur tous les plateaux. Leur mélange de post-hardcore et metalcore surpuissant, fait mouche bien plus d'une fois lors de l'écoute et quasiment chaque morceau a son charme qui ne laisse pas indifférent.

Le disque commence par « Loud », le deuxième single sorti il y a quelques semaines. Riffs lourds, rythmique soutenue sur les parties instrumentales, un chant crié sombre et surpuissant, et enfin le chant clair des refrains très catchy sans pour autant en faire trop. Le premier ressenti rien que sur cette chanson est sans équivoques ; on va en prendre plein la tête pendant quarante minutes. Et ce n'est pas le seul aspect plaisant, « Loud » pose aussi les bases musicales de ce qui va suivre. Tout au long de l'album nous pourrons donc entendre des mélodies plus ou moins « électro » en fond, qui installent une ambiance très sombre ainsi que des riffs lourds et mélodiques sans être téléphonés.

« What's Wrong » confirme ce ressenti avec un début en arpège de guitare assez calme pour enchaîner sur une ligne de basse percutante. Il est intéressant d'entendre à quel point la musique est en accord avec le chant. Lors des parties en chant clair uniquement, sur les couplets, la guitare se met en retrait et la basse prend le dessus. Alors que pendant les parties de chant crié, la guitare refait surface avec un riff puissant, haché et dissonant.

Nous n'allons pas faire de track by track dans cette chronique même si chaque morceau vaut vraiment la peine de s'arrêter dessus. L'essentiel est que chaque titre est construit d'une manière assez similaire avec ces guitares lourdes et sombres, une basse très présente, un chant clair sur les refrains et des scream sur les couplets. Et comme dans tout groupe de metalcore qui se respecte, la batterie aussi joue un rôle primordial en rythmant incroyablement bien les excellents breakdowns.

Lorsque l'on écoute ne serait-ce que les trois premiers titres, on se dit que ce sont déjà les trois masterpieces de l'album et qu'Annisokay pourra difficilement faire mieux sur le reste. Et pourtant c'est bien une succession de titres mémorables qui nous attend. Seulement « Blind Lane » peut s'installer à la place du titre le moins intéressant du disque avec sa musique simple et accessible au point de penser qu'elle a été écrite pour la radio. 

Mais c'est aussi là qu'arrive le petit point noir de cet album. Chaque morceau est très bon de manière indépendante et même si Devil May Care est un album plaisant, notre intérêt faiblit sur la longueur. Le style et la structure des morceaux sont redondants et sans dire qu'on se lasse, l'écoute se fait de moins en moins attentive. Ce que propose Annisokay avec des parties électroniques en fond (dans le même style que ce qu'on entend chez Architects) et ce chant crié profond qui donnent un univers très torturé à leur musique est vraiment prenant. Le chant clair même si il est bon, perd son charme arrivé à la moitié de l'album. C'est ce défaut qui fera perdre du cachet à Devil May Care sur la note finale, mais il reste un très bon effort de la part des Allemands qui prend sa place parmi les leaders du style en Europe. 

 

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NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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