In Flames – Battles

Deux ans seulement après un Siren Charms qui aura déçu une bonne partie des fans tout en étant quand même de bonne facture, In Flames nous revient avec son douzième album qui s'intitule sobrement Battles. Ce nouvel opus signe aussi l'arrivée d'un nouveau batteur pour la formation après le départ de Daniel Svensson. Alors au final, que vaut ce nouvel album ? Est-ce qu'il va réconcilier les fans avec le groupe ou tout simplement enterrer définitivement la créativité du groupe ? Malheureusement, nous penchons pour la deuxième option.

In Flames n'aura pas chômé entre la fin de sa tournée promotionnelle pour Siren Charms et la sortie de Battles. Alors que le groupe n'a rien perdu de son énergie et de son grain de folie sur scène (pour preuve cette prestation dantesque au Hellfest en 2015 qui aura vu des centaines et des centaines de slammeurs se diriger vers la scène sous l'impulsion des demandes d'Anders Friden), le soufflet retombe de plus en plus en ce qui concerne chaque nouvelle sortie studio. Siren Charms avait ses défauts bien entendu mais on y retrouvait des titres bien chiadés à de nombreuses reprises et qui en plus passait l'épreuve du live haut la main malgré les quelques difficultés vocales du frontman. Concernant Battles, là où le bât blesse et bien c'est que même après une dizaine d'écoutes, on ne retient pas grand chose hormis deux ou trois lignes de chant. N'y allons pas par quatre chemin, cet album est une véritable déception.
 


Pourtant lors de l'annonce de la sortie prochaine de Battles, In Flames nous avait offert un "The End" qui  - sans rien réinventer ni même surprendre - avait un relent de "Deliver Us", le premier single à l'époque de Sounds of a Playground Fading, sur les guitares tandis que le refrain nous offrait une ligne de chant d'Anders Friden plutôt intéressante et qui restait en tête. Comme nous le disions un peu plus haut, c'est le frontman qui s'en sort le mieux sur cet opus d'ailleurs grâce à son chant clair omniprésent mais modulé sur les refrains pour donner du relief aux compositions. On pensera notamment à "In My Room", "Through My Eyes" ou encore le meilleur titre de cet album, "Here Until Forever".

Comme vous avez pu le lire dans notre interview de Björn Gelotte en début de journée, cet album s'est enregistré en total contrepied de son prédécesseur. Exit l'Allemagne et l'Europe, bonjour les USA et Los Angeles auprès de Howard Benson. C'est un choix que l'on peut qualifier d'audacieux dans tous les cas au vu des groupes habituels avec lequel travaille ce dernier puisque In Flames n'a pas grand chose à voir avec Halestorm, Simple Plan, Escape The Fate ou bien Flyleaf ! Le quintet a du aussi s'habituer à un nouveau batteur avec le départ de Daniel Svensson pour accueillir un jeunot derrière les fûts, Joe Rickard. Après Lacuna Coil, c'est donc un deuxième groupe européen qui engage un batteur américain en quelques mois, anecdotique mais amusant.

Au final ce changement de producteur et l'aventure américaine n'auront pas beaucoup changé la physionomie de ce que l'on peut connaitre de In Flames. L'ensemble est globalement bien produit, chaque instrument est à sa place et ne dépasse pas d'un fil - comme pour la plupart des grosses productions - et le chant a pris une place encore plus importante qu'auparavant. C'est d'ailleurs sur ce point que le travail du producteur se ressent le plus, habitué à travailler avec des voix à l'opposé de celle d'Anders Friden, Howard Benson a réussi à tirer parti au maximum des capacités du chanteur pour nous offrir les plus belles lignes de chant clair de la carrière des Suédois. C'est au moins une chose positive à retenir de cet album, espérons que cela reste le cas lors des prestations lives.

Battles s'ouvre sur "Drained" qui n'est pas un mauvais titre avec son refrain plutôt accrocheur, des parties de guitare convenues si on connait In Flames et que l'on a prêté attention aux derniers opus mais après l'écoute revient cette question : Qu'est-ce que j'ai retenu au final ? Et bien la réponse, c'est pas grand chose. Et ce sera le cas pour l'entièreté de l'album. Les bonnes idées sont beaucoup trop éparses pour qu'un quelconque engouement fasse son apparition. On retiendra par exemple la partie de lead guitare sur "The Truth", le pont (à la limite du breakdown) de "Through My Eyes", l'introduction de "Battles" ou les lignes de chant d'Anders Friden sur "Underneath My Skin". C'est quand même très peu pour un album de onze titres.

Hormis le manque de moments marquant sur cet album, on regrettera aussi le manque d'inspiration de Björn Gelotte sur les riffs de guitare qui sont tellement typique du groupe qu'on a l'impression de les avoir entendu sur Siren Charms, sur Sounds of a Playground Fading, etc. C'est un peu mieux pour les solos, "The End" et "Underneath My Skin" en particulier.

En revanche, il est intéressant de voir qu'après de nombreuses écoutes on se rend compte de l'ajout de certains petits éléments donnant un peu plus de mordant à l'album. L'ajout par petites touches d'éléments électroniques sur "Drained", "The End" ou "Here Until Forever" est bien vu mais encore une fois, c'est trop peu pour proposer une véritable nouvelle expérience. D'autant plus que beaucoup d'auditeurs n'auront pas la patience de pousser à dix ou quinze écoutes pour déceler ces éléments.
 


Comme nous le disions en préambule, le meilleur titre de cet album est "Here Until Forever". L'intro à la guitare est très intéressante tout comme cette partie avec une guitare effacée, la batterie mise en avant pour accompagner le chant. Le refrain fait penser à du Bring Me the Horizon avec un Anders Friden qui nous envoie énormément d'émotions avec sa voix, étirant celle-ci comme il sait si bien le faire. A lui seul ce morceau sauve presque le reste, et c'est tant mieux. D'ailleurs les trois derniers titres sauvent les meubles par rapport aux huit premiers qui sont bien trop convenus et ennuyant. "Wallflower" est probablement la chanson la moins In Flames de l'histoire mais elle apporte quelque chose au schmilblick, un bon point.

Battles n'est pas un mauvais album, beaucoup de groupes rêveraient de sortir un opus de cet acabit mais ça reste quand même très faible pour du In Flames. Et le pire dans tout cela c'est que les titres les plus intéressant ne seront pas interprétés sur scène parce que trop loin du reste de la setlist, c'est bien dommage.

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NOTE DE L'AUTEUR : 4 / 10



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