Pour rester fidèle à un calendrier chargé, c'est pile deux ans après The Killer Instinct que sort Heavy Fire, le troisième album des Black Star Riders. Scott Gorham et sa bande sont toujours là, prêts à balancer un hard rock brut et mélodique. Deux ans étaient-ils suffisants pour achever un album inspiré ?
Depuis leur formation sur les cendres de Thin Lizzy, les Black Star Riders n'ont clairement pas chômé. Troisième album en cinq ans d'existence, Heavy Fire a la lourde tâche d'assurer la continuité du groupe de légende, mais aussi de rattraper la baisse de régime de The Killer Instinct, second opus de la formation.
Le rentre-dedans du titre éponyme annoncera une belle augure : Heavy Fire va être très efficace. Les mélodies sont accrocheuses, les refrains aussi. On retrouve les affinités musicales du groupe, et les solos de Scott Gorham sont toujours très bien construits. La recette du combo n'a pas changé, ils font ce qu'ils connaissent, ce qui fonctionne. Et c'est peut être ça, aussi, qui cloche.
Car s'il propose un album qui s'écoute d'une traite avec plaisir, Black Star Riders en oublie l'essentiel : la véritable création. Accrocheur mais non mémorable, chaque morceau passera son chemin dans un méandre de similitudes trop évidentes. Tout se ressemble, tout plaît au premier abord, mais rien ne se retient.
Malgré plusieurs écoutes jamais désagréables, Heavy Fire sera donc une suite moins inspirée de The Killer Instinct, lui même une suite plus fade de All Hell Breaks Loose. Probablement la faute à un rythme de croisière imposé laissant peu de place au temps de composition, tare dont beaucoup de groupes habitués à "l'album tous les deux ans" sont victimes.
Sans hurler complètement sur le manque d'originalité et d'audace, il faut admettre que nombre de fans seront ravis : Heavy Fire est peut être passe-partout, il n'en est pas moins solide. On y retrouve le son particulier qui fit le succès de Thin Lizzy, entre les influences irlandaises, les solos doublés et le souffle épique toujours présent, à mi-chemin entre heavy classique et punk révolté.
Du temps, c'est tout ce qu'il faut à la formation pour réussir à redevenir une usine à titres phares. Les musiciens sont talentueux, les bases solides, et nul doute qu'ils peuvent accoucher sous peine de plus de travail d'un album à titres cultes, qui mettra Heavy Fire et ses prédécesseurs au rang de douces mises en bouche.
Album sorti le 3 février 2017 chez Nuclear Blast
